Chapitre 20

130 5 0
                                    


Quatre mois. Quatre mois que j'ai perdue ma famille. Quatre mois que je vois plus personnes. Quatre mois que je ne vais pas en cours. Quatre mois infernal. Quatre mois que je fait de la boxe tout les jours.

Je pense que tu l'as dit assez de fois... quatre mois, quatre mois... ça va faire!

Ferme la, tu veux?

Ok, c'est bon...

Je vais à la salle de sport touts les jours. Je me suis pris un coach personnel, qui est devenu comme mon père, il s'appel Bryan. J'ai très peu parlé à Cath et Audrey. J'ai répondu à leurs messages, mais pas plus. Je gagne touts mes combats, sans exceptions. Ma rage me mène à la victoire. J'ai complètement abandonné le projet de partir en tournée, même si les filles me disaient que l'on devait y aller. Je suis encore à la salle de boxe. Je me pratique avec Bryan. Il est sur le ring et je lui donne des coups bien placés.

— Ouais, c'est ça! Ce n'est pas ta rage que tu dois utilisé, c'est ta technique!

Je frappe, et frappe encore! À la fin de l'entrainement, il me dit que j'ai bien travaillé et va dans son bureau sans un mot de plus, me laissant souffler. Il est 3 : 30. Je me met devant un des nombreux sacs de sable disposés dans la grande salle, entourant le ring posé en plein centre du  bâtiment, et commence à frapper. Je frappe ce sac pendant au moins une heure avant d'entendre la clochette de la porte sonner, ce qui indique que quelqu'un vient d'entrer. Je regarde et vois Stéphane. Son regard croise le mien. Je peux y voir plein de compassion et de tristesse dans ses yeux. Je déteste ça. La pitié. Qu'il aille se faire foutre ! Je détourne le regard et continu de frapper. Deux bras me tournent vers l'arrière et je me retrouve rapidement face à lui, son visage à seulement quelques centimètres du miens. Je ne réagis cependant pas pour autant et reste aussi inexpressive qu'une bûche. 

— Je dois te parler... Dit-il en chuchotant.

— Non. je peux pas. dis-je sur le même ton.

—Pourquoi tu ne pourrais pas..?

-Je sais pourquoi tu es là. Tu veux que je reviennes... mais ça n'arrivera pas. Je ne veux plus avoir une quelconque relation avec qui que se soit. Je ne veux plus m'attacher à quelqu'un, voir les autres, tout simplement parce que je sais maintenant qu'ils pourront m'être arrachés du jour au lendemain. C'est trop dur, Stéphane. Je peux pas, je peux plus. Alors laisses moi tranquille dans ma sombre vie. 

Pendant que je lui dit cela, une larme coule le long de ma joue. Il pose délicatement sa main sur celle ci en prenant soin d'essuyer la larme qui y circule. Je ne sais pas pourquoi, impossible de me retenir plus longtemps, met je me jette dans ses bras pour lui faire un câlin. Je niche ma tête dans son coup et pleure. De longs et douloureux sanglots, si gros que respirer devient rapidement une tâche difficile. Lui aussi à l'aire surpris, mais agréablement. Il resserre son étreinte sur moi et me berce doucement en attendant que mes pleures se calment.

— Tu me manque... tu manques à tout le monde au lycée, reviens... s'il te plait.

Il me chuchote ceci à l'oreille.

— N... non...

— S'il te plait... Méli...

— Non. J'ai dit non.

Je me décolle de lui, reprenant mes esprits, empoigne mon sac où étaient réunies mes affaires et sort de la salle de sport pour aller à mon appartement. J'ai dû m'en payer un, ma maison était trop grande pour moi toute seule... Et de toute manière, je ne voulais pas y rester. Trop de souvenirs douloureux y était... Heureux aussi, mais plus douloureuses qu'autres choses. Malgré mes efforts, j'avais l'impression de vivre dans le passé lorsque je vivais dans cette baraque, alors je l'ai quittée. Je marche dans la rue de mon immeuble. Celle-ci est totalement déserte, c'est bizarre... Bon, on est en pleine journée, c'est normal... Au moment où je vais entrer, une main se pose sur ma bouche et me tire en arrière. J'essaye de me débattre, mais je n'y pouvais rien. Il me chuchota à l'oreille :

— Débat toi et tu es morte...

Je m'en fiche de mourir, j'ai déjà tout perdu... Sans réfléchir, je lui donne un coup de pied derrière le genoux, ce qui le déséquilibre, tout en prenant le bras qui me retient et le retourne pour le faire tomber par terre. Il émet un cri avant de tomber sur le sol.

— Thomas?

— Tu vas le regretter salope! Cri t-il en partant à toute vitesse.

Mais qu'est ce qui vient de se passer...?

Je rentre chez moi, dépose mes affaires à côté de la porte d'entrée et prend mon téléphone qui était dans ma poche. Tiens, Alex m'a écrit.

          ~ Salut ma chouette!

Je soupire en voyant ce surnom. Je ne sais pas pourquoi, mais il l'a toujours adoré et utilisé depuis que l'on se connais. Rien que cette petite expression me faire doucement sourire, ramenant à ma mémoire d'anciens souvenir qui semblent provenir de cent ans dans le passé.

          ~ Hey!

          ~ Comment vas-tu?

          ~ Bien, mais viens en au fait s'il te plait. Je sais que tu ne m'a pas écrit seulement pour prendre de mes nouvelles.

          ~ Tu es toujours aussi perspicace à ce que je vois ! Hé bien, tu nous manques... beaucoup. Et on aimerait te revoir bientôt au lycée, tu vois... tu ne pourrais pas venir, ne serais-ce qu'une seule période? Juste pour qu'on te voit vivante et en bonne santé tu vois ?


Je soupire. Alors Stéphane en premier, Thomas ensuite et maintenant Alex ? Le monde s'acharne contre moi ou quoi ?

Ou c'est peut-être un signe ?


          ~ Ok... je vais venir demain... mais je ne veux plus voir Thomas.

          ~ Hein? Pourquoi?

          ~ Tu n'as pas besoin de connaître les détails, chou. Je ne veux juste absolument pas le voir... s'il te plaît.

          ~ Ok, je m'arrangerais pour le faire déguerpir, à grand coup de pieds dans le derrière s'il le faut ! Promis juré !


Je ricane. 


          ~ Je te laisse, j'ai d'autres choses à faire.

          ~ ok! J'ai hâte de te voir!!!


Je ferme mon téléphone, ne voulant pas répondre à son denier message, et le pose sur la table du salon. Je m'affale sur le canapé dans un grand soupire. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens un peu bizarre.

J'ai comme un mauvais pressentiment pour demain...

Une vie... mouvementé. -- 1. Stéphane [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant