Deux Avril deux-mille seize. Un an, jour pour jour, que mon soleil s'est éteint. J'ai aujourd'hui dix-sept ans, et la vie est devenue tellement sombre, sans lui je ne vois plus rien, je ne ressens plus rien, et je ne pense plus rien. Toutes mes journées se ressemblent maintenant, je me réveille, je me lave, je m'habille, je mange, et je pars pour le lycée, ensuite je reste enfermée dans ce bâtiment que tout le monde déteste tant. Et le soir quand je rentre chez moi, je mange, et je vais dormir, pour que le lendemain tout recommence. Depuis qu'il n'est plus là j'ai tout perdu. Mes amis, mon avenir tout tracé, mes sentiments, ma joie de vivre.
«Ma chérie, mange s'il te plaît.»
Ma mère me dit ça sur un air calme, mais tendu à la fois, la tristesse qui rongeait son visage, et toutes ces larmes qui veulent couler mais ce corps qui les en empêche. Je ne comprends pas pourquoi elle ne laisse pas tout aller, c'est plus simple, tout est plus simple comme ça.
«Tu sais bien que j'en ai pas l'envie, et encore moins aujourd'hui.»
Je portais la fourchette à ma bouche en la regardant et finis par avaler. Ce monde n'est pas fait pour moi, je veux dire, c'est un putain de monde rempli d'hypocrites sans aucun intérêt. Au fond, tout le monde est mal, tout le monde souffre, mais ils se créaient de belles choses, et sourient juste pour oublier. À quoi bon oublier ? Les souvenirs ne s'effacent jamais.
«Je le sais, je le sais.»
Et ma mère est une hypocrite. C'est une hypocrite quand elle sourit alors qu'une image de mon père apparaît dans sa tête à longueur de temps, c'est une hypocrite quand elle rit avec ses amis, c'est une hypocrite quand elle dit qu'elle va bien, c'est une hypocrite quand elle fréquente d'autres hommes, elle l'aime toujours malgré qu'il ne soit plus là.
«C'est l'heure, j'vais en cours.»
Même si l'heure des cours m'importe peu, je dois bien travailler, pour plus tard gagner de l'argent et rester enfermée toute ma vie à faire la même chose. Je prend mon assiette pour la poser dans le lave-vaisselle et monte dans ma chambre pour prendre mon sac et ma veste. J'attache mes cheveux en une queue de cheval, en laissant tomber quelques mèches et redescendit.
«Bonne journée.»
J'adresse un sourire forcé à ma mère et sors en marchant en direction de mon lycée. Mes anciens amis ne me comprennent pas, ils devraient pourtant. Mais je ne leur en veut pas, et eux non plus, je suis pas une rejetée de la société comme dans tous vos films merdiques, c'est juste moi qui rejette la société.
«Mh excuse moi..»
Une voix grave, mais pas trop, cassée, ce qui la rend magnifique. Je sursaute légèrement et me retourne. Un garçon me regarde en souriant. Dans sa main se trouve un emploie du temps, une mèche de ses cheveux bouclés retombe sur son front et son sourire est vraiment à croquer. Et je ne dis ça de personne d'habitude, étrange.
«Mh, oui ?»
Il me tend son emploie du temps en me souriant et en passant sa main dans ses cheveux.
«Bah je vois ici que je dois aller dans la salle de français, mais je suis nouveau alors tu pourrais me dire où c'est s'il te plaît ?
-Oh oui bien-sûr, bah on dirait qu'on est dans le même cours, suis moi si tu veux.»Il me remercie en un signe de tête et me sourit. Ce gars sourit constamment c'est pas possible, mais je le trouve vraiment trop chou. Je lui adresse un léger sourire en retour et marche jusqu'à la salle avant d'y entrer. Le temps que la cloche sonne je m'assois à ma place.
«Cette place est libre ?»
Toujours ce garçon, toujours ce sourire. Il indique la place vide à côté de moi en attendant ma réponse. Après tout je peux faire une exception.

VOUS LISEZ
RED
General Fiction«Tu veux me parler de lui un peu ? Je sais qu'il te manque Mandy. -Mh, tu sais mon père c'était peut-être pas l'homme parfait mais le père parfait il l'était ça j'peux te le dire, je me souviens quand il cuisinait j'aimais trop le regarder faire, il...