Chapitre 10 : La Vérité ?

295 30 84
                                    

[...] "- La vengeance... plus c'est long, plus c'est douloureux, mieux c'est..."



Chapitre 10 :

Si le destin existait, si la vie n'était qu'un scripte prédéfini, surfait, prévisible et déjà-vu... Qu'est-ce qui nous pousserait à vivre ? A respirer ? A sourire ? A aimer ? Pourquoi nous acharnions-nous à survivre, pour rien ? Pourquoi était-ce quand vous vouliez être heureux que quelque chose se mettait en travers de votre chemin ? Qu'est-ce que la vie nous voulait à la fin ? Elle nous offrait la joie ou le désespoir de vivre, pourquoi ? Si la vie était, par définition, un cadeau du ciel, pourquoi ne pouvait-il pas n'être que douceur et délice ? Quand on tourne la tête, vers le passé, et qu'on essaye d'apercevoir, sur cette route brumeuse, notre possible futur, il n'y a toujours que des doutes et incertitudes. 

"Serais-je capable de faire cela ?" "Arriverais-je à mes fins ?" "Pourrais-je enfin sourire sincèrement?" "Vais-je mourir demain ?"...

Ces questions tournaient dans ma tête, tel un vieux disque rouillé, alors que je ne voulais plus jamais ouvrir les yeux. J'en avais assez d'être la victime de mon histoire, le faible, l'idiot, soumit à un destin qui n'était même pas le mien. Je me faisais des illusions, pensant pouvoir vivre une vie normale dans le corps d'un autre. Je n'étais qu'un voleur, ingrat, qui méprisait les morts. Un être hideux, voilà ce que je pensais de moi. J'étais capable de rendre des personnes qui ne m'avaient rien demandé misérable, j'étais la clé d'un truc beaucoup trop gros pour moi. Et, par dessus tout, j'étais faible.

Mes rêves n'étaient qu'illusion. Mon amour éphémère, mortel... Alors, peut-être qu'il était préférable pour tout le monde que je m'éteigne.

"- Ça va aller... Il va revenir vers nous..., percevais-je malgré mon envie de ne plus exister."

Non. Mon esprit restera terne, dépourvu de l'envie de me mêler à tous ces vivants. Je vais rester là, à dormir, à réfléchir, jusqu'à ce que la vie reprenne ses droits et qu'elle me quitte. Hongbin, Wonsik, Sanghyeok et Hakyeon pouvaient aller se faire voir. Je n'étais d'aucune utilité de toute manière. J'étais lasse de me battre pour rien.

"- Ta gueule, je vois même pas ce que tu fous ici..."

Assez ! Que cela cesse ! Je ne veux pas !? Compris ?!! Je n'en ai rien à foutre de ce qui se passe autour du corps de cet abruti à problème ! Ce ne sont plus mes affaires ! J'ai... J'ai abandonné...

"-Sanghyeok, c'est à ton tours aujourd'hui...

- Pitié... Je veux pas rester ave Jae Hwan hyung dans cet état..."

Jae Hwan... C'était étrange quand on y repensait. Je n'ai jamais eu d'autre ami que Wonsik, je détestais les autres, leurs façons d'être ou de penser... Mais pas lui, un lien, presque physique se tissait entre nous. Il s'agissait très certainement de la mémoire physique de ce corps...Mais, ça ne me dérangeait pas. J'aimais trop ce gamin...

Entendre sa voix..., son rire, me faisait sourire sans raison. Tel un rayon de soleil bouillant, il m'enveloppait d'une bulle protectrice, ne me donnant qu'une envie, veiller sur lui, comme un frère. Mais je n'étais pas capable de le protéger, avec moi, il se blesserait.

"- On aurait du lui expliquer depuis le début...

- Hakyeon ! On t'avait dit de rester allongé ! Et si ta tête se rouvrait ?

- Taekwoon risque sa vie tous les jours pour moi... Il mérite bien que je vienne le voir."

Au moins, il était en vie... C'était déjà un grand soulagement, même si, au fond de moi, j'aurais préféré que cela ne me fasse ni chaud ni froid.

Don't Go ( Ne pars pas ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant