Chapitre 25 :
La vie ressemblait trop facilement à une feuille de papier qui se consume, à une bougie qui brille jusqu'à s'éteindre, dérangé par des bourrasques de vents qui menacent à chaque instant cette flamme tremblotante. Le feu qui s'allumait à notre naissance était finalement comme notre âme, fort et puissant, et pourtant si fragile. Parce qu'à l'inverse de l'eau, le feu peut se contrôler, il peut s'éteindre et se rallumer, il est flexible, vitale, et peut-être même trop brûlant.
Chaque jour passé était un jour qui ne reviendrait jamais. Les secondes qui s'envolent seraient du temps qui ne reviendraient jamais. Nous étions condamnés à vivre dans le temps, inlassablement dans le présent. Il était impossible de restaurer du papier brûlé, ou même la cire consumée.
La vie, notre présent, étaient tous deux des choses trop précieuses dans ce monde aveugle. Les hommes passaient ainsi le plus clair de leur temps à se poser des questions, à chercher des réponses là où il n'y en avait pas. Nous perdions notre précieux temps, et avant que nous nous en rendions compte, nous étions déjà mort, enterré, et nos proches nous oubliaient, doucement.
N'y avait-il que l'absurdité qui comptait pour les autres ? Ne comprenaient-ils pas l'importance de ces moments révolus ? Ne pensaient-ils pas qu'il était préférable de vivre plutôt que de rester à rechercher l'impossible ?
La vérité, la stricte vérité, c'était que chacun d'entre nous perdait son temps, un peu plus chaque jour. Les enfants perdaient leur temps à vouloir imiter les plus grands. Ils étaient trop jeunes pour comprendre que leur insouciance était un trésor. Et, quand ils grandissaient, le temps leur manquait encore plus. Ils se retrouvaient coincés quelque part, à faire des heures supplémentaires, à ce demander pourquoi les autres agissaient de telle manière. Ils s'enfermaient eux-mêmes dans une prison de doute, de désespoir et de solitude. Puis, s'ils réussissaient à survivre dans ce monde de fou, ils devenaient vieux, leurs cheveux blanchissaient, leurs dents jaunissaient et la maladie arrivait avec les regrets.
Si Hongbin avait la chance de vivre cette vie humaine qui lui plairait tant, il ne souhaitait pas perdre une minute. Il désirait ardemment la vie. Il ne pensait qu'à chaque moment qui resterait graver dans son âme. Pour lui, chaque seconde valait de l'or, surtout si son partenaire était avec lui. Parce que c'était ça le vrai bonheur, partager. Une fois deux, chaque instant serait mémorable. C'était pour lui, la magie de la vie.
A cet instant, il se demandait encore comment il n'avait pas pu s'en rendre compte plus tôt. Plus qu'être immortel, sentir la main de son amour contre la sienne lui insufflait un bonheur considérable et nouveau. Il pouvait avoir mal et souffrir comme un malade, cela en valait amplement la peine.
Et même si ça vie s'arrêtait dans peu de temps, s'il ne réussissait pas à entendre les mots de Léo, si vitaux, il n'aurait aucun regret. Parce que même si son corps lui faisait horriblement mal, son cœur était bouillonnant. Il se sentait bien, pour la première fois de sa longue vie... Il aimait être là, réel, existant.
Malgré ses yeux clos, Hongbin était conscient de ce qui l'environnait. Il ressentait les légères secousses du véhicule, il entendait la respiration encore troublée par la fumée de son petit ami et cette sensation lui donnait l'impression d'être vraiment vivant.
"- Jae Hwan, tourne à droite, commanda ce qui semblait être ce cher Hakyeon.
- Pourquoi ? La maison est de l'autre côté...
- On ne va pas à la maison. C'est beaucoup trop dangereux. Je ne vais pas vous laissez seuls alors que nous avons un blessé, un enfant et un gars trop sentimental...
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Don't Go ( Ne pars pas )
Fanfic* Toi. Il n'y avait que toi. Je n'avais besoin de rien d'autre. Je voulais te serrer dans mes bras, t'embrasser, te câliner. Mais je n'étais qu'un idiot. A la place de voir que, mon temps était compté, j'ai préféré attendre, encore et encore, de pe...