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Pendant que je riais de ma super blague j'entendis quelqu'un en talons qui s'approchait des toilettes.
Mon sang ne fit qu'un tour.
J'entrai dans le toilette le plus près de moi et la personne entra.

Elle cria « il reste quelqu'un ? ».

Je ne répondis pas car je savais que si je le faisais cette personne ne m'épargnerait pas et je me prendrais deux heures de colles minimum.

Cette voie, je la connaissais... rauque et agressive... oui ! C'était ça ! C'était Eve, la surveillante. Si elle se rendait compte que j'étais là elle me tuerait.

Elle ouvrit une porte, puis une deuxième, puis une troisième (surement pour vérifier qu'il ne restait personne). Avec chance elle s'arrêta à la sixième porte alors que je me trouvais derrière la huitième.

Elle sortit en claquant la porte, sans doute déçue de n'avoir trouvé personne à coller.

Après cette frayeur monumentale je descendis du toilette sur lequel j'étais perchée et retournai au lavabo avec le miroir.

J'attrapai ma trousse de maquillage avec écrit dessus « SOS j'ai la peau sèche ». Cette inscription m'avait fait rire lorsque ma mère me l'avait offerte.

Dans cette trousse j'avais un mini mascara, un rouge à lèvres, un anticerne, une mini brosse, un baume à lèvres à la menthe, un eye-liner et une crème pour les mains.

Pour commencer je pris mon correcteur et cachai mes cernes qui, dues au manque de sommeil étaient très présentes.
Ensuite je mis mon mascara et mon rouge à lèvres. Je passai un coup de brosse dans mes cheveux fatigués, emmêlés et secs. Il fallait vraiment que j'aille chez le coiffeur, mais bon je n'avais pas que ça à faire.

Une fois ma « peinturlure faciale (comme disait ma grand-mère) » terminée je rangeai tout ça et prit mon courage à deux mains pour aller en cour et affronter le regard de mes camarades.

Puis je fis une drôle de découverte qui me fit rapidement paniquer...

La porte était fermée ! Oui fermée, à clé ! La surveillante avait fermé la porte.

Ma bonne humeur due à ma remise en beauté s'était évanouie en une demi-seconde.

L'envie d'hurler me prit mais la voix me manquait, je voulus pleurer mais repensant à tout ce temps que j'avais passé à me remaquiller et me refusai à cette idée.

Je réfléchis au temps pendant lequel j'allais être enfermée ici.

Il restait encore une heure et vingt-cinq minutes avant la prochaine récré et donc avant que les sanitaires ne soient rouverts.

Bon.

Quand j'ai peur j'ai envie de faire pipi.

Je me souvenais que quand j'étais petite et que je jouais à cache-cache, lors de la première partie, j'avais hâte d'être trouvée pour pouvoir aller aux toilettes. A chaque fois que je me cachais l'envie d'uriner me prenait, allez savoir pourquoi.

Je pensai à ça et d'autres souvenirs de primaire assise sur la cuvette.

Je tirai la chasse tout en pensant à la fois où Lucas s'amusait à lever les jupes des filles et que cela m'énervais donc je lui avais baissé le pantalon et il avait un slip Spiderman.

Je chassai le passé qui s'emparait de ma tête pour revenir au présent qui était beaucoup plus important pour le moment.

Après avoir fermé la porte des toilettes je pris un cahier qui était dans mon sac et le posa par terre avant de m'asseoir dessus. Je posai ma tête sur un mur m'interdisant de pleurer ou de penser à Lily, je voulais faire le vide dans ma tête.

Mais à force de faire le vide je finis par m'endormir.

Ma tête semblait s'alléger et j'entamai un rêve.

Je me trouvai dans une rue, ma rue, et au loin je voyais quelqu'un qui me faisait de grands signes.

Elle portait un tee-shirt loose blanc et un pantalon rayé blanc et bleu.

Je marchais de plus en plus vite pour voir qui était cette personne et plus j'avançai moins le brouillard qui me séparait de cette fille était épais.

Mais je connaissais ces cheveux, cette tenue, ce sourire...

Lily et moi ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant