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Mme. Lambert apparut devant tous les élèves de l'école primaire.
Ses lunettes avaient été brisées, sur le coin droit, et elle avait des cernes violettes sous ses yeux aussi verts que l'herbe du parc qui longeait l'établissement scolaire. Elle ferma brièvement ses yeux, comme pour se donner du courage, et tapa du pied afin que les élèves se taisent. Ils avaient été rassemblés dans la grande salle de sport, et les rumeurs couraient déjà de bouches en oreilles.  Les élèves se turent, se redressèrent sur leurs chaises improvisées, et observèrent de leurs yeux curieux la directrice. Mme. Lambert prit enfin la parole :

"Bonjour à tous, déjà. Comme vous le savez, la France et l'Allemagne sont en perpétuel conflit, c'est à dire qu'ils se... disputent, en quelque sorte. Elle reprit sa respiration, avant de reprendre la parole. Vous avez du en parler avec votre maîtresse et votre classe, les Allemand, enfin, Hitler, veulent tuer les juifs. Se sont d'après eux des êtres inhumains qui ont lâchement assassiné Jésus. Donc, ça, normalement, vous le savez déjà. Un brouhaha commença à s'élever. Mme. Lambert balaya la salle du regard, et tout le monde se tut. Je veux que, si les Allemand débarquent, vous devez aider à faire sortir les élèves juifs de cette école par la petite porte de derrière, ou de les amener dans la cave que vous cacherez avec des meubles. Vous devrez être discrets et rapides, c'est pour cela que vous aurez des exercices. Dès que je sors de mon bureau en appelant Mlle. Rey, qui est, vous deviez le savoir décédée le mois dernier suite à une crise cardiaque, en hurlant et en demandant au gens qui passent si ils l'ont vu, c'est que les Allemands sont ici. Pour les exercices, je nommerais Mlle. Schmitt au haut-parleur. Cette élève a été tirée au sort parmi les élèves non-juifs ici. Merci de votre compréhension, et informez vos parents, s'il-vous-plaît."

Annah Vasseur, une élève de 4ème année, leva le doigt.

"Qui a t-il Mlle ?

- Certains professeurs seront t-ils... exclu, enfin... y a t-il des professeurs juifs, ici ?

- Oui, j'allais oublier, merci, Mlle ...

- Vasseur.

- Oui, évidemment, Mlle. Vasseur. Les professeurs juifs sont :  Mr. Mahe, Mme. Briand, Mlle. Poissier, Mme. Landry, Mr. Garcia, et... moi. Un brouhaha s'éleva. SILENCE ! Évidemment, je me suis arrangée pour que la prochaine directrice (non-juive) fasse les même codes que moi. Une fois la guerre finie, je reprendrais dans cet établissement, mais les Allemands n'ont pas le droit de nous priver de faire se que l'on aime, n'est ce pas ? Donc, jusqu'à preuve du contraire, nous travaillons dans cet  établissement. Et, j'allais oublier. Elle saisit une bouteille d'eau et bu. Je disais donc, qu'il vous est INTERDIT de vous moquer de vos camarades juifs. Merci. La sonnerie retentit. Vous pouvez sortir."

Annie saisit son sac et courut après Monique, une élève de sa classe qui avait fait tomber son foulard en l'interpellant.

"Monique, attends. Monique !

- Ho, que veut Mlle. ? Je parle pas aux sales juifs ! Ses copines ricanèrent en lui tirant la langue.

- Bon, pas grave, merci pour ton foulard !  La railla Annie. En fait t'es grave jalouse "

Les amies de la peste qu'était Monique furent prises d'un rire incontrôlable. La honte de Monique... Elle alla s'enfermer dans les toilettes des filles et pleura toutes les larmes de son corps. Oui, elle était jalouse : ceux qui vivaient l'aventure, la peur, les pleurs, c'était les juifs. Mais elle ne dit rien, saisit le ciseau de sa trousse d'école et se mit à s'inciser profondément. Ses yeux se plissèrent sous la douleur, mais plus ça aller, plus elle enfoncer la lame. Elle remonta jusqu'à son cou, ou elle laissa passer un gémissant de douleur. Une larme de plus coula sur sa joue.


    Mlle. Poissier fit l'appel :

"- Annie Glück ?

- Présente !

- Colette Amar ?

- Présente"

Elle finit l'appel par :

" Monique Delaunay ?"

Évidemment, personne ne répondit.

" Tient, c'est étrange, elle était là, tout à l'heure."

Annie, s'inquiéta secrètement. Le cour passa vite, et avant la récréation, elle eut une envie pressante, et réclama à la professeure d'aller au "petit coin".

" Mlle, s'il-vous-plaît, je peux aller au petit coin

-coin coin ! La classe ricana.

- Vous serez collé !! Oui, Annie, tu peux aller au toilettes.

- Merci"

Annie arriva devant les toilettes des filles et eut un mauvais pressentiment... ça sentait le... Le... Le sang ! Elle alla vers les premières toilettes. C'était fermé , et elle demanda : "Il y a quelqu'un ?" Quelqu'un respirait derrière la porte. Elle alla dans les toilettes d'à côté et grimpa sur la cuvette. Elle vit le corps ensanglanté de Monique. Elle hurla et tomba. Elle s'évanouit sur le coup.

Mlle. Poissier trouva Annie longue, et demanda à Rachelle d'aller voir se qu'elle faisait. Elle trouva Annie, la tête ouverte, et du sang coulant de la porte d'à côté. Elle hurla, et courut chez Mlle. Lambert.

La chambre de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant