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PDV Esther :

Je m'avançais dans la longue queue. Il y avait pleins de gens, et je suis deuxième. Une personne qui s'avance.. J'entends une maman, derrière moi qui rassure son fils :

"Maman, il ne ressorte pas tous ceux qui entre là dedans, hein ?

- Mais si mon chéri, après ce passage..

-Oui, maman ?

- Après ce passage il y a la liberté. Ils nous laissent sortir ! N'est ce pas merveilleux."

Je vis également le visage du petit garçon se détendre et sourire, en questionnant sa maman, qui avait un si beau rire. Un rire qui aurait pu faire cesser la guerre. Malheureusement, Annie n'était pas là pour me mentir, me raconter la belle vie. Tant mieux, elle est morte en étant juive, en assumant sa religion, et en attaquant les allemand. En me... Me protégeant. Elle a fait ça pour rien, de toute manière... Je fermai les yeux, pour me remémorer le sourire de la famille quand je rentrai de l'école, avant tout. La synagogue, mes copines, Julie, l'amie d'Annie... Melly, ma copine, Joseph, mon amoureux. L'officier m'attrapa par la manche et me chuchota :

"Petite, je suis vraiment désolé. Je peux pas te sauver, et te fais pas d'idées, tu vas mourir. Mais reste fière, droite, et souris. Je t'enterrerai ma petite, je te le promets. Les allemands nazis sont atroces et sans cœur. Je suis allemand anti-nazi, mais je n'ai pas été découvert. Courage petite."

Son honnêteté me fit du bien, et je rentrai, consciente que je ne m'en sortirai pas, mais le sourire aux lèvres. J'ai hoché la tête. D'autre personnes étaient derrière moi, en se serrant, pour se rassurer. Un officier nous a indiqué une petite pièce et on s'est serré dedans. Il a refermé la porte, et j'ai hurlé, comme Annie l'aurait fait : "JE VAIS MOURIR MAIS EN VOUS EMMERDANT LA TÊTE HAUTE, FIÈRE ! FIÈRE D'ÊTRE JUIVE ! JUIVE ET RÉSISTANTE !"

Les gens se sont mit à hurler comme moi, puis nos respirations se firent difficiles. Je me souviens juste de la maman du petit garçon qui m'a abritée  dans ses bras, comme si s'était la mienne. Blotti contre le garçon et sa maman, j'ai souri. Un vrai sourire. Un sourire figé.

Désolé de ne pas avoir publié trop, mais j'ai beaucoup de préoccupations...

Bises.

Alexane

La chambre de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant