28/04/2016
<<"Écoute moi, Jane. Écoute moi bien attentivement parce que c'est la dernière chose que tu m'entendras dire."
Malgré la tension et la peur palpables, Mairy avait toujours une voix douce. La petite Jane la regardait dans les yeux, et essaya de se concentrer sur la voix de sa mère. De n'entendre qu'elle, et pas les bombardements incessants qui l'effrayaient depuis presque dix minutes. Les mains sur les épaules de sa fille, Mairy cherchait les mots pour qu'elle comprenne le plus vite possible.
"Tu sais, les tours de magie que tu peux faire? Eh bien, notre Famille n'est pas la seule à le pouvoir. Il y en a quatre autres. Je ne peux pas t'expliquer, mais je veux que tu saches que c'est la guerre entre nos familles. Je vais mourir, Jane. Alors je veux que tu m'écoutes. Tu vas partir par là-bas, chercher ton petit frère dans son landeau, et partir en direction de la forêt. D'accord? Ensuite, dans la forêt, je veux que tu créés un trou et que tu t'y réfugies avec Jalaal. Et que tu rebouches le trou, jusqu'à ce que tu n'entendes plus un bruit. Scelle la voix de ton frère si c'est nécessaire, mais ne vous faites pas repérer.
- T'en vas pas maman... je t'en prie...
Un pan de mur se fracassa. Un son assourdissant emplit leurs oreilles.
- Il le faut. Souviens-toi jusqu'à la nuit des temps, souviens toi que je t'aime. Et que je serai toujours là, avec toi, dans ton cœur.
- Et Jalaal? Il va faire quoi sans toi?
- Tu seras là avec lui. Aller, va, maintenant. Dépêche toi, et surtout, fais comme je t'ai dit.
- D'accord maman."
Jane se mit à courir en direction de leur maison.
Mairy la regarda, les larmes trempant ses joues. Elle mit une main devant sa bouche, se forca à reprendre contenance. Elle se retourna, esquiva de justesse la boule de ténèbres qui la visait, et tendit les bras vers le haut en hurlant. Des milliers de plantes sortirent des entrailles de la terre, formèrent des milliards de boules, et tombèrent sur les ennemis. Une fois en contact avec la chair, les plantes entraient dans les corps et créeaient des hémorragies internes.
Vidée de toute énergie, Mairy s'effondra, morte.
Du haut des remparts, Jane avait assisté à toute la scène, un précieux paquet dans les bras.La jeune femme se réveilla en sursaut, en pleurs, trempée de sueur et emplie de tristesse. Elle rabattit ses cheveux derrière sa nuque, rangea une mèche derrière une oreille. Elle essuya ses larmes, reprit contenance, et regarda à côté d'elle. Son cœur commença à battre plus vite. Son lit était vide!
Elle ne prit pas la peine de se chausser ou même de se couvrir, elle se contenta d'ouvrir la porte de sa chambre à la volée et de courir jusqu'à la berge. Elle arriva à côté de Jalaal, essoufflée. Elle se pencha en avant en mettant ses coudes sur ses genoux. Jalaal la regarda du coin de l'oeil.
"Arrête de t'inquiéter pour moi..." murmura-t-il en reportant son regard sur l'océan.
Jane se redressa. Jalaal était maintenant aussi grand qu'elle. Peut-être même plus grand. Elle le prit dans ses bras, sans prendre la peine d'avaler sa salive pour s'humidifier la gorge. Son frère, c'était celui qui lui permettait de continuer à se battre contre la vie.
Jane avait dix-sept ans, et son frère treize.
Elle savait que Jalaal aimait venir contempler la mer. Ils se sentaient bien ici, en compagnie de l'eau.
Jane se souvenait très bien de ce qu'il s'était passé après la mort de leur mère. Elle s'était réfugiée dans la forêt. Elle avait posé Jalaal sur ses genoux, et avait posé ses mains au sol, près d'un chêne centenaire. Un trou s'était créé, elle s'y était cachée. Quelques heures plus tard, alors que son petit frère n'avait pas encore ouvert la bouche, il s'était mis à pleurer. Il en était même devenu tout rouge et ça lui avait fait peur. Suivant les dernières volontés de sa mère, Jane avait scellé la voix du petit garçon, l'empêchant ainsi de les faire repérer par les ennemis qui arrivaient. Jane avait creusé un peu plus le trou, et c'est sûrement ce qui les sauva car un Érébos avait regardé dedans.
Quand enfin elle n'avait plus entendu de bruit, Jane était sortie. C'était la nuit. Cela ne la gênait pourtant pas, alors elle avait décidé de prendre la route. Elle allait à l'opposé de son village natal, car la pensée de la mort la répugnait.
Plus tard, alors qu'elle s'était endormie, Jalaal dans les bras, un homme l'avait réveillée. Il lui avait demandé ce que faisait une petite fille de cinq ans seule dans les bois. Elle avait répliqué qu'elle n'était pas seule, qu'elle avait Jalaal.
Dès lors, le vieux fermier les avait adoptés sans leur demander quoi que ce soit.
"Viens, on doit rentrer... murmura Jane à son frère.
- Ouais... pépé a encore besoin d'aide.
- Arrête de le traiter comme ça... Il a tout fait pour nous.
- Ça n'empêche pas que je sois sceptique. Toi non plus tu n'as pas totalement confiance en lui.
- Comment tu peux savoir ça?
- Tu lui as jamais parlé de nos dons et tu n'as jamais voulu que nous les lui montrions.
- Nous sommes en guerre, Jal. Une guerre silencieuse mais tellement efficace! Les Érébos nous dominent, et on a pas encore trouvé un seul endroit où il pourrait y avoir des nôtres! Où est passée notre Famille?
- J'en sais rien... Je sais vraiment pas."
Jane n'avait pas connu son père. Elle savait à quel point le manque paternel était atroce, surtout pendant l'adolescence, mais Jalaal devait vivre avec l'abscence de ses deux parents. Jane ne souhaitait à personne de vivre ça.
"Viens. Il va nous chercher." dit-elle.
Jalaal soupira, et suivit sa sœur jusqu'à la ferme.
Là, il prit une fourche, et alla à l'écurie. Jean, l'homme qui les avait recueillis, avait un fils, Ilian. C'était un jeune homme du même âge que Jane. Il avait de beaux cheveux bruns jamais coiffés, et des yeux bleu océan. Il avait une peau mate, une silhouette fine mais puissament musclée.
Jane, elle, était petite, dans le mètre soixante environ. Elle avait aussi de beaux cheveux bruns, et des yeux verts qui vous mettaient à nu et qui vous émerveillaient. Jane était fine, mais son endurance n'avait pas de pareil. Sa peau était mate, un peu plus que Ilian, mais sûrement moins que lui, Jalaal.
Et lui, Jalaal... il était comme Jane, si ce n'est que ses yeux étaient plus foncés, plus froids et plus durs.
Jane se basait sur le caractère des personnes, tandis que lui se méfiait de tout le monde.
Jean les attendait, debout sur le pas de la porte, ses grosses mains sur les hanches.
Ilian leur fit un signe de main depuis le champ de blé voisin. C'était le seul qui soit au courant pour leur don. Il avait surpris une conversation entre Jane et Jalaal, et avait exigé des explications. Dès lors, les trois enfants s'étaient rapprochés, sans pour autant altérer le lien entre le frère et la sœur.
Oui, ils étaient heureux dans la ferme de Jean, tous les quatre.>>Voici le chap 1 du livre The Power war. Je me suis rendue compte que ça convenait pas du tout à ce que je voulais mais vu que j'ai absolument pas envie de perdre le boulot que j'ai fourni pour que ce soit aussi bien... Bah vouala ^^ Ça par contre, le premier que je vois prendre, partiellement ou totalement, cet extrait, je le tue. Tout simplement.
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RandomOuaip. Vous êtes vraiment tombés sur mon rantbook. Vraiment. Mais voyons le bon côté des choses : maintenant que vous êtes là, installez-vous posément, avec une tasse de chais-pas-quoi à la main, et vos lunettes (si vous en avez) sur le nez, et PAS...