Souvenirs.

29 10 4
                                    




Ce soir j'ai déserté les rues de ma mémoire

Et laissé mes fantômes envahir ses trottoirs.

Dans les replis du temps un à un disparus

Ils ont quitté ma vie pour me rendre à ma joie.


Puis sans me retourner j'ai regagné le port

Ou se dressent les vergues des glorieux trois mâts

Affrétés pour ces terres où le bonheur fait loi.


Sur ces rivages nus où souffle l'amnésie,

Miséricordieuse amante des âmes déchirées,

Je dénouerai les liens du malheur qui m'étreint.


J'oublierai ces jours de cendre où la folie rôdait

Quand, vestale dédiée au service d'un sot

je vénérais l'empreinte laissée par ton passage

Sans savoir que l'amour peut être piétiné

D'une foulée distraite, par un cœur négligent.


Mais, le sais-tu ?


Les plus grandes passions, les feux les plus brûlants

Peuvent être réduits à n'être que scories

Dansant dans la lumière du soleil de l'Oubli.

Petits poèmes sans prétention Où les histoires vivent. Découvrez maintenant