Une nuit de tempête,
Au cœur de l'ouragan,
Mélusine l'enchanteresse
a murmuré ces mots :
« Je veux une orchidée, aussi noire que la nuit
Une fleur vénéneuse au parfum capiteux,
Pour enchanter tes sens et les garder captifs.
Je veux un château fort, barré d'un pont-levis
Perché en haut d'un roc, ceinturé d'épineux
Pour enchaîner ton corps en son donjon massif.
En ce lieu écarté, où naîtra la magie
Je tisserai des charmes, puissants et ténébreux
Qui changeront ton âme en esclave lascive.
Alors, drapée de lune, je t'ouvrirai ma couche
Où pousse la fleur sombre d'un Pouvoir oublié,
Qui s'offre dans mes bras à mes seuls affidés. »
Mais, trouant la nuée,
Roulant dans le tonnerre,
Un rire lui répondit :
Oublie tes sortilèges, Mélusine ma mie,
Je suis Merlin, Le Druide ! Tu n'auras pas ma vie !