Chapitre 8: Une frayeur au cachot

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Le reste de la semaine se passa plutôt bien. À part le cours de vie commune, Élisa n'avait pas à se plaindre des matières enseignées. Laura était devenue sa meilleure amie. La princesse écrivit des lettres à sa famille et les rassura au sujet de l'école. Comme les professeurs avaient été indulgents envers les élèves, Élisa n'avait aucun devoir à faire durant la fin de semaine. Avec Laura, elle avait convenu qu'elles profiteraient du congé de deux jours pour explorer les différentes parties de l'école.

Le samedi matin, Élisa pu, pour la première fois de la semaine, faire la grasse matinée. Elle resta deux bonnes heures à paresser dans son lit. Une fois levée, elle prit sa douche, s'habilla, coiffa ses cheveux, fit son lit et sorti de la chambre. La princesse évita de justesse Roxane, qui se réveillait alors qu'Élisa fermait la porte. Elle déjeuna comme à l'habitude et rejoignit Laura dans la cour qui était entourée des bâtiments de classe.

- Élisa! cria Laura en la voyant arriver.

- Laura!

- Bon, on commence par où? demanda Laura.

- Peut-être la bibliothèque? Nous n'y sommes pas encore aller, peut-être pourrions-nous aller y faire un tour?

- Allons y!

Les deux filles, cartes à la main, se promènent à travers les couloirs et trouvèrent rapidement la bibliothèque. Sur les deux portes de bois sombres, on pouvait lire:

BIBLIOTHÈQUE
Ouverte de 8h00 à 21h00 tous les jours. Silence s'il vous plaît.

Élisa poussa  doucement la porte. Un grincement retentit et se répercuta sur les murs de pierres. Aussitôt qu'elles eurent posé le pied dans la pièce, elles eurent le souffle coupé. La pièce était immense, la même grandeur que la salle à manger. Le plafond voûté était fait de pierres, mais de nombreux vitraux, laissant passer la lumière du jour, le décorait. Des livres, sur les deux étages de la bibliothèque, recouvraient entièrement les murs. Au centre de la pièce, des tables de bois ainsi que des chaises offraient aux élèves un lieu pour étudier. Des fauteuils et des divans de velours étaient éparpillés un peu partout dans la pièce. Un escalier de pierres recouvert d'un magnifique tapis permettait de rejoindre le deuxième étage.

- Wow, fit Élisa.

- C'est magnifique, émit à son tour Laura.

Les jeunes adolescentes restèrent quelques minutes à admirer la bibliothèque. Laura fut la première à reprendre contenance.

- On devrait peut-être continuer notre exploration, dit Laura.

- Oui, oui, sûrement, murmura Élisa, toujours en contemplant les beautés qui s'offraient à sa vue.

- Élisa? Tu viens? fit Laura d'une voix un peu plus forte.

- D'accord, j'arrive, répondit Élisa en détachant à regrets ses yeux des livres.

Les amies sortirent et refermèrent la porte sans bruit.

- Bon, on va où maintenant? demanda Élisa.

- Le sous-sol et les cachots, chuchota Laura en prenant une voix lugubre.

- Tu es sûre que nous avons le droit d'aller nous promener là-bas? demanda Élisa.

- Non, c'est vrai, mais après tout, le seul endroit que la directrice a interdit c'est la forêt.

- Tu as sûrement raison. En avant toute! Allons aux cachots!

C'est en riant que les deux filles descendirent de quelques étages. Elles arrivèrent devant un escalier qui s'enfonçait dans la noirceur. Les filles perdirent aussitôt leur assurance.

- Euh... il n'y aurait pas un autre escalier, par hasard? demanda Laura.

- Si, mais il est à l'autre bout de l'école. Le temps de la retraverser, nous ne pourrons pas aller explorer plus bas par manque de temps.

- J'imagine qu'on n'a pas d'autre choix, fit Laura.

- C'est ça ou rien.

Les deux étudiantes regardèrent avec appréhension la noirceur. Puis, Élisa fit un pas et descendit la première marche. Rien ne se passa. Elle continua donc de deux marches. Encore rien.

- C'est bon Laura, on peut y aller.

En silence, les filles descendirent les escaliers. Une minutes plus tard, l'escalier se terminait sur un long couloir de pierres. Les filles avancèrent à la lumière des flambeaux accrochés aux murs. Au bout de quelques minutes, le couloir se sépara en deux: à droite, une séries de portes, à gauche, un long corridor aux murs lisses. Les adolescentes choisirent celui de droite. Elles défilèrent devant les portes de fer noir. Soudain, alors qu'elles marchaient tranquillement, un éclat de rire aigu se fit entendre.

- Je n'aime pas trop cet endroit, avoua Laura.

- Moi non plus, ça me donne la chair de poule. Continuons un peu et si rien ne change, nous rebrousserons chemin, répondit Élisa.

Les élèves arrivèrent devant une porte plus large et plus haute que les autres. Elle était cadenassée et de lourdes chaînes bloquaient l'accès à la porte.

- En tout cas, peut importe ce qu'ils garde là dedans, ils ne veulent pas nous voir à l'intérieur, fit Laura.

- Ou plutôt, ils ne veulent pas la voir à l'extérieur, dit Élisa.

- Que veux-tu dire? demanda Laura.

- Eh bien, ça ressemble plus à une prison qu'à un endroit où les dirigeants de l'école ne veulent pas que l'on...

- IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIH!

Élisa fut interrompue par le même cri qu'elle avait entendue avant son cours de contrôle de pouvoir, sauf que cette fois-ci, le hurlement semblait venir de l'autre côté de la porte. Les filles eurent le réflexe d'appuyer leurs mains sur leurs oreilles et de courir vers l'escalier d'où elles étaient arrivées. En empruntant les couloirs des cachots en sens inverse, elles rencontrèrent M. Vrodar.

- Que faites-vous ici, demanda le professeur de sa grosse voix.

- Nous... nous avons emprunter le mauvais couloir, mentit bien piètrement Élisa.

L'homme les regarda de manière suspicieuse.

- Je ne veux plus vous voir ici, gronda M. Vrodar. Cet endroit est interdit.

- Oui... oui monsieur, répondit Élisa.

Les deux filles se rendirent à la salle à manger. Elles arrivèrent juste à temps pour le souper.

- Pas de visite pour moi demain, dit Élisa en s'installant à la table. J'ai eu ma dose de frayeur aujourd'hui!

- Je suis bien d'accord, émit Laura.

ÉlisaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant