Chapitre 4

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Chapitre 4

      Sa main glissa, et elle atterrit en se tordant la cheville, un mètre cinquante plus bas. Elle s'était brûlée l'avant bras à cause de sa torche qu'elle avait lâché dans sa chute. Et heureusement pour elle, sa source de lumière ne s'était pas éteinte. Son cœur battait très vite et la créature, au dessus, essayait apparemment de casser la trappe pour pénétrer à son tour dans la cave. Elle se releva en tremblant, ramassa sa torche et explora les alentours. Elle était dans une grande pièce, avec un établi à sa droite, avec de nombreux livres entreposés dans une étagère, et à sa gauche une cage avec, à l'intérieur, un homme, écroulé à terre, et tendant la main vers la jeune femme. Il marmonnait, elle s'approcha donc de la cage pour l'entendre.

      - A... à boire !

      Nolwenn avait oublié son sac à dos dans le salon, et sa bouteille d'eau était dedans. Elle vit alors que l'homme tendait son doigt vers l'établi, où était posé une bouteille, avec dedans, de l'eau. Elle se leva et saisit la bouteille, observa son contenu et remarqua que l'eau n'était pas très propre. Elle l'amena près du prisonnier, lui tendit l'eau.

      - Vous ne devriez pas, elle n'est pas... commença-t-elle.

      Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, car l'homme engloutissait déjà une bonne partie de l'eau contenue dans la bouteille. Elle l'observa plus attentivement. Il était très maigre, et avait la peau collée sur les os, sûrement à cause d'une sous nutrition. Il avait de beaux yeux bleus, mais avec la fatigue, il avait un regard de fou. Il devait être plutôt jeune, car les traits de son visage lui suggéraient une trentaine d'années.

      - Comment vous appelez-vous ? demanda la jeune femme.

      - Je...

       Il reprit son souffle et s'éclaircit la gorge.

      - Je m'appelle Alban.

      - Je m'appelle Nolwenn et... commença-t-elle.

      Alban prit alors conscience que la créature était au dessus, et essayait à tout prix de les rejoindre.

      - Ne la laissez pas entrer ! S'il vous plaît !

      Alors, il s'évanouit, brutalement. Nolwenn vérifia s'il respirait toujours, puis grimaça : Alban croyait vraiment qu'elle allait ouvrir la porte et servir le thé à la créature qui avait apparemment l'intention de tous les dévorer ? Elle se releva, et s'approcha de l'établi. Il était en métal et ressemblait plus à un petit laboratoire qu'au plan de travail d'un bricoleur. Cela lui rappela le laboratoire de son père, qui était scientifique, mais était décédé suite à un cancer. Il y avait une fiole qui semblait avoir contenu du sang, il y a longtemps, car il y avait sur ses bords des traces de sang séché.

      Au dessus, le monstre s'était calmé, et on ne l'entendait plus en train de frapper de toutes ses forces sur la trappe. Il semblait réfléchir, pour enfin pouvoir descendre et la dévorer. Elle trouvait étrange que cet homme soit ici, en plus ou moins bonne santé, et que le monstre ne lui ait rien fait. La créature nourrissait apparemment son prisonnier, comme le suggéraient des petits morceaux de viande cuite. Elle parcourut du regard l'étagère remplie de livres, qui n'avaient pas l'air d'être des romans, mais plutôt de très vieux livres, comme l'on voit dans les films de magie noire.

      Ses yeux se posèrent alors sur un livre plus petit que les autres, qui attira son attention. Elle le sortit de sa rangée et lut le titre avec étonnement :

      - Journal intime d'Alban GROGAN... murmura-t-elle avec étonnement.

*

* *

      La créature s'acharna, elle alla jusqu'à se blesser les mains pour détruire la trappe. Le monstre était fou de colère : pourquoi avait-il laissé la jeune femme descendre dans la cave ? Il n'avait pas été assez prudent, et il le savait. Au bout d'un moment, il fonça vers la porte, et la défonça d'un coup d'épaule. Il traversa le couloir précipitamment et retourna dans la pièce où étaient entreposés ses outils de torture. Il n'hésita même pas et saisit la machette. Le monstre ressortit et retourna dans la chambre. Il se positionna devant la trappe et assena un coup de machette qui lui fit lâcher un hurlement de douleur : il s'était brisé plusieurs doigts, à cause de la puissance du coup.

      La trappe avait été endommagée, et semblait déjà fragilisée, mais ne s'ouvrait pas encore. Il savait que, grâce à son extraordinaire vitalité, ses mains seraient de nouveau en état d'utiliser la machette dans moins de vingt minutes. Il s'assit donc et attendit, patient.

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⏰ Dernière mise à jour : May 03, 2016 ⏰

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