Sans Titre

Chapitre 2

     Nolwenn était arrivée près de la maison et avait grimpé les escaliers qui menaient à l'entrée du chalet. Elle avait alors entendu un grand bruit, comme un objet chutant avec force. Elle hésita un instant devant la porte, puis y frappa. La porte s'ouvrit d'elle-même et les gonds grincèrent terriblement. Elle fit un pas en avant et pénétra dans ce qui semblait être un hall d'entrée. Le soleil était en train de se coucher, et l'intérieur de la maison était très sombre.

    - Il y a quelqu'un ? dit-elle timidement.

    Le silence lui répondit. Elle traversa le salon, passa devant une armoire en bois massif qu'elle n'osa pas ouvrir : elle n'était pas complètement sûre que la maison était vide, et ne voulais pas déranger son occupant. Elle pénétra ensuite dans une sorte de salon, et une imposante cheminée lui faisait face. Il y avait dans le feu quelques petites braises encore rouges qui continuaient de se consumer en diffusant une douce chaleur dans la pièce. Elle vit dans ce petit feu quasiment éteint la chance de pouvoir passer une nuit au chaud et éclairée. La jeune femme se rapprocha du feu, s'agenouilla, et ramassa les petites brindilles qui n'étaient pas encore brûlées. Elle les rapprocha des braises et souffla doucement. Petit à petit, les brindilles prirent feu, et elle réussit à créer un petit foyer. Dehors, le soleil s'était couché, et une nuit d'hiver écossaise débuta.

    Elle se munit d'une branche, l'entoura d'un papier journal et attacha ce dernier à la branche grâce à un bout de tissu, comme elle l'avait vu dans de nombreux films. Elle rapprocha sa torche près du feu et celle-ci s'embrasa. Elle se releva, longea le mur pour explorer les alentours du salon. Il y avait à sa gauche une petite cuisine et à sa droite un très long couloir, qu'elle n'osa pas explorer par cette nuit sombre. Elle éteignit sa torche et s'assit dans un coin de la pièce, d'où elle pouvait surveiller ses accès. Les nuits écossaises étaient silencieuses, et le moindre bruit la faisait sursauter. Au bout d'une heure, elle commençait à s'assoupir, et luttait contre le sommeil, lorsque un grondement sourd emplit progressivement la pièce. Elle se leva prudemment, s'approcha du feu dos au mur et ralluma sa torche.

    - Il y a quelqu'un ? dit-elle d'une voix tremblante, malgré elle.

    Le grondement cessa. La jeune femme s'approcha de la porte donnant sur le couloir, lentement. Une ombre furtive se montra au fond du couloir, puis disparu très  rapidement.

    - Merde ! Lâcha-t-elle.

     Elle recula précipitamment, et s'adossa au mur, dans un coin du salon. Alors un râle qui semblait humain retentit faiblement. Il provenait d'une pièce du couloir dont la porte était ouverte, et le râle semblait sortir de la trappe entrouverte sur le sol de cette petite chambre.

*

*    *

    Après être sorti par l'arrière de la maison, le monstre s'était caché pour observer la jeune femme qui frappait à la porte du chalet. Il était le Maître dans l'art du camouflage, et il la suivit lorsqu'elle pénétra dans la maison. Il observa la jeune femme qui rallumait le feu, et du couloir, observait cette dernière comme une proie. Elle était à lui car elle s'était elle-même prise au piège en entrant dans la maison. Il profitait de cet instant, et voulait terriblement attaquer et dévorer cet être sans défenses.

    Il l'observait depuis un long moment et voyait sa proie qui relâchait son attention et s'assoupissait. Il se mit à baver devant ce repas, et commença à grogner malgré lui. Il la vit se rapprocher, reprit ses esprits alors qu'il manquait de lui sauter dessus et de la dévorer, et recula jusqu'au bout du couloir. Bizarrement il ne comprenait pas pourquoi il hésitait à la tuer, peut-être un ancien instinct d'humain... Retentit alors le râle étrange qui semblait humain, et qui emplit le salon et le couloir. Il vit la jeune femme tendre son cou par l'encadrement de la porte et s'avancer jusqu'à la porte de la chambre dont provenait le râle...