" Quiconque est loup, agisse en loup. "
Impatient après à la lune, Alek dévorait le ciel nocturne de ses mystérieuses prunelles émeraude. Allongé sur le capot de sa voiture patientant le grand dévoilement de la pleine lune tant attendue, l'animorphe comptait les étoiles pour faire filer le temps. La Grande Ourse, la Petite Ourse, encore peu de constellation lui était encore invisible. Oh que le ciel était splendide pour cette nuit chaleureuse! Alek avait quelques minutes plus tôt garé sa voiture le long d'un lac égaré de la population afin de fuir le plus rapidement possible cette pollution lumineuse qui gâchait gravement la vue. Il revenait plus tôt du Quantum pour passer s'y prendre un verre et s'était donc rendu près de ce lac qui est caché plus loin derrière le repère de la meute. Le parfum de la nature ainsi que la symphonie des insectes de la saison le berçait tout doucement tandis qu'il admirait le ciel. La lune gravissait le ciel, les étoiles se rendaient visibles, une brise de temps à autre caressait ses le long de ses bras à découvert. La douce température lui avait permis de porter quelques choses de plus léger, soit une chemise foncée à manches courtes dont il avait gardé les deux premiers boutons détachés. Toujours le dos couché sur la froideur du capot métallique, la lune avait maintenant atteint son plus haut point. Le lumineux cercle blanc enchantait à son maximum la bête à l'intérieur d'Alek. Loup-garou qu'il était n'attendait que de voir la nuit. Courir, chasser, sentir ses griffes lacérer la terre à chaque foulé, se faire de nouveau caresser son pelage brun foncé, hurler à la lune... Alek appréciait énormément sa condition d'homme-loup. Lorsqu'il était loup, il était libre. Ses prunelles auparavant verdoyantes avaient désormais penchées pour une couleur plus ambré même champagne. L'astre faisait par réflexion de sa lumière briller de tous ses éclats les yeux de loup-garou d'Alek. Il releva son dos pour s'asseoir sur l'avant de la voiture, puis, inspira cette profonde bouffée d'air frais. Il se sentait bien autant dans son corps que dans sa tête. Pour l'instant, tout allait pour le mieux dans sa vie. Il savait bien que bientôt tout devrait changer, car en vivant une vie dans la Rébellion, on ne vit pas longtemps tranquille. Profiter de ce moment de bien-être avec lui, la nature ainsi que sa vraie nature. C'était tout ce qu'il voulait faire. Il fit ce qu'il était venu faire depuis le début et laissa sa malédiction s'enclencher. Son corps se chauffait, mais cette fois-ci, comme si la lune l'avait anesthésié, la sensation lui plaisait et parcourait chaque membre de son corps. Son sang circulait distribuant ce sentiment de bien-être dans l'être qu'il était. Il se laissa glissé le long de la voiture jusqu'à en atterrir les paumes sur la terre humide. Recroquevillé, son corps se changeait laissant place au large, musculeux et puissant loup qu'il avait appris à devenir. Comme un corps d'humain, une forme animale s'entraine tout aussi bien. Il ouvrit sa gueule laissant sa langue pendouiller pour goûter à l'air si magique de l'endroit. L'air d'ici est mille fois meilleur que celle de la ville qui empeste le gaz et toutes autres odeurs nauséabondes de malpropreté. Il s'étira vivement levant ainsi son arrière-train, puis enchaîna quelques pas vers la terre humide qui longeait le lac. Comme prévu, il sentait ses massives pattes s'enfoncer dans certaine partie du sol. Il passa sa gueule par-dessus l'impeccable miroir que lui procurait la nature. On y voyait avec évidence ses yeux jaunes sablés qui scintillaient plus que jamais entourés par un masque de poils blanc. Il diminua alors la distance qui séparait sa gueule de l'eau pour en laper quelques coups. Ce lac était probablement l'un des plus sains sans que l'humain n'ait eu à le protéger ou à le contaminer. Il lapait cette eau claire avec un synchronisme naturel savourant ainsi le moment. Lorsqu'il ouvrit les yeux qu'il avait fermés pendant tout juste une dizaine de seconde, de nouvelles prunelles jaunâtres s'ajoutèrent furtivement au-dessus du lac à ses côtés...
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Please, do not feed the fears
FantasíaBrûlez sous les ténèbres. Brûlez sur les ténèbres. Peut importe, vous brûlerez quand même. ___________________________ Aleksander Avery, ou plutôt Alek désormais, un homme sauvé de justesse de la mort par une malédiction. Agé de 26 ans, le barman po...
