Embrouilles et retrouvailles

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~~Alys en multimédia~~
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Nous revînmes tard le soir, extenuées. Même moi, je ne voulus pas prendre mon temps pour atteindre mon lit.

Mais dès que mes paupières furent closes, les cauchemars vinrent me hanter. Je me réveillai en sursaut en plein milieu de la nuit. Je m'installai sur le rebord de la fenêtre mais cela ne m'aida pas non plus.

J'avais l'impression d'étouffer, de manquer d'air mais je ne voulais pas ouvrir la fenêtre de peur de réveiller une fille de mon dortoir. Il n'y avait qu'une seule solution envisageable. Même si elle était interdite.

Je déposai un long manteau sur mes épaules et me faufilai à l'extérieur du dortoir. Mes pieds nus, ne faisant pas de bruit sur le carrelage du couloir, je sortis du bâtiment sans problème.

Je m'en éloignai le plus possible pour ne pas qu'on me remarque. Les terrains semblaient mort dans la vie que leurs apportaient les cadets et cadettes.

Je me déplaçai lentement en profitant des brises qui venaient caresser mes joues. Je m'approchai lentement des terrains de combat. La plus grande partie était plate et recouverte soit de sable soit de matelas. Mais il y avait aussi des carrés d'asphalte pour nous préparer à des chutes plus brusques. Il y avait aussi quelques rangées de sacs en cuir suspendus à des barres métalliques préparés à notre usage.

Je m'en approchai comme pour ressasser le peu de souvenirs qui collaient à ces sacs. Ce devait être à cause de la nuit, ou peut-être mon inattention mais en ce ne fut que lorsque je me tenais plus qu'à quelques pas que je le remarquai.

Je m'arrêtai en priant pour qu'il ne m'ait pas remarqué. J'avais arrêté de respirer et tous mes muscles étaient tendus. Car devant, dos à moi, se tenait le colonel Owen Jackson.

Il enchaînait ses coups portés aux sacs à la perfection. Ses bras et ses jambes mouvaient en une chorégraphie martiale absolument parfaite. Je ne voulais sûrement pas être son adversaire.

Il portait un t-shirt foncé et un jogging de sport. Plus rien à voir avec son uniforme de colonel. Le tissu de son haut laissait deviner les formes de ses muscles tendus. Je ne pouvais pas détacher mon regard de l'enchaînement de ses gestes.

Soudain, je revins en quelques sortes à la réalité en me souvenant que je n'avais pas le droit de me trouver ici. Je me mis à avancer doucement à reculons en priant pour que sa respiration saccadée recouvre le bruit de mes pieds nus.

Je descendis lentement du terrain de combat en croyant que le pire était déjà fait. Le terrain de cette base militaire ne possédait que cinq arbres tout au plus et pourtant il avait fallu qu'une branche de ces cinq arbres se retrouve à l'endroit où je posai mon talon.

Owen entendit évidemment le craquement et s'avança vers moi.

-Avancez-vous, je ne vous vois pas, me lança-t-il.

Tout n'était donc pas encore perdu. J'expirai profondément en comprenant la seule chose que je pouvais faire à présent pour ne pas me faire prendre.

Je m'élancai le plus vite possible dans la direction opposée. Je l'entendis me suivre à grandes enjambées.

-Stop, arrêtez-vous! Me cria-t-il.

Je ne fis que redoubler de vitesse en bénissant le ciel que la plupart des terrains étaient recouverts d'herbes molles. Je sentis les battements de coeur accélérer de plus en plus.

Je ne savais pas par où fuir. Je ne connaissais pas encore assez bien ce campement ce qui me faisait peur de me retrouver dans une impasse. Je sentais presque le souffle d'Owen dans la nuque.

Military Love, Military HatredOù les histoires vivent. Découvrez maintenant