Nouvelle rabat-joie

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La vie militaire reprenait son cours. La forêt, l'ourse et la cascade semblaient loin à présent. Les cours devenaient plus intensifs surtout au niveau physique.

Pourtant je réussisais à m'améliorer de jour en jour. Je n'avais pas encore franchi la barre de réussite mais je n'en étais plus loin maintenant.

Au cours d'anglais nous ne faisions plus que travailler au projet de théâtre. La prof avait décidé d'ajouter une touche d'originalité en retravaillant le texte de Shakespeare.

L'histoire se déroulerait dans un milieu que nous connaissions tous: un campement militaire.

Julie était une des "écrivaines" chargée de la réécriture du texte. Elle me montrait des progrès chaque soir avant de les présenter à la prof.

J'avais déjà reçu une grande partie de mon texte et je m'entraînai souvent avec Will.

Je ne lui avais pas pardonner mais je n'avais plus peur de lui. La chair de poule qui recouvrait autrefois mes bras en sa présence avait disparu. Contrairement aux cauchemars. Ceux-là habitaient encore et toujours mes nuits.

Plusieurs semaines s'étaient profilées depuis l'appel de John. Nous étions en début de février.

Tout semblait avoir repris un cours normal et pourtant...

Un matin lorsque le réveil commun sonna, je ne réussis tout d'abord pas à ouvrir les yeux de fatigue alors que généralement j'étais toujours la première debout.

Je regardai le réveil à travers mes paupières mi-closes.

00.01        8 février

J'étais tellement endormie que je ne me souvenais pas que le 8 février était une journée spéciale pour moi.

Je m'appuyai sur mon coude pour essayer de comprendre la raison pour laquelle ce foutu réveil sonnait en pleine nuit et je remarquai alors que le dortoir était vide.

J'étais soudainement très réveillée. Je passai dans tout le dortoir mais chaque lit que je regardai, était vide. J'enfilai mon uniforme en vitesse.

Une légère angoisse commença lentement à m'emplir. Je me souvenais pourtant clairement que Julie s'était endormie à mes côtés.

Je sortis du dortoir en trombe. Les couloirs semblaient anormalement silencieux. Chacun de mes pas résonnait contre les murs. Je me précipitai d'abord à une fenêtre pour vérifier qu'il faisait noir dehors et que tout cela n'était pas juste dû à un bug du réveil.

Mais je vis clairement que c'était encore la nuit. L'éclat de la lune illuminait doucement les terrains extérieurs.

Je me précipitai donc à la cantine. Les tables que je connaissais comme accueillant toujours des Cadets et des Cadettes mangeant bruyamment étaient vides et la cantine déserte.

Je remontai donc rapidement dans les couloirs et me dirigeai vers le bureau d'Owen. Je ne pris à même pas la peine de toquer avant de vouloir entrer mais la porte s'avéra verrouillée je tambourinai contre celle-ci et hurlant presque:

-Owen? Owen t'es là?!

Après plusieurs minutes de silence de l'autre côté de la porte, je compris qu'il n'y avait personne. Je me dirigeai vers les loges des officiers où j'obtins le même résultat.

Je me dirigeai vers le bâtiment des Cadets. Je traversai de multiples couloirs que je ne connaissais pas et tombai sur des dortoirs aussi vides que le mien.

La panique monta en moi et je ne réfléchissais plus de la meilleure manière tant mon cerveau était paralysé par la peur.

Je sortais sur les terrains extérieurs lorsque quelqu'un attrapa soudainement mes mains. Prise par surprise, je ne réagis pas assez rapidement. Un sac noir fut enfilé sur la tête.

Military Love, Military HatredOù les histoires vivent. Découvrez maintenant