Sur les traces de nos ancêtres (LGDC)

Chapitre 1 - Les premiers signes

Le ronflement calme et apaisant de nombreux matous fendait le silence de la nuit.

Dans une ruelle sombre, parsemée de gros cartons et de déchets en tout genre, sommeillaient de nombreux chats.
Mise en évidence sur une vieux canapé usé qui trônait sur une pille d'ordure, une minette au long pelage couleur sable était roulée en boule : Wambli. Elle était pelotonnée contre un vieux coussin de toile. De temps à autre, une voiture passait en trombe sur la route voisine, ce qui ne réveillait pourtant pas les félins endormis. Sans bruit, dans un sursaut, la chatte beige releva la tête. Elle inspecta l'endroit d'un bref regard, les yeux écarquillés par la surprise. A l'entrée de la rue était postés deux hommes. Le soleil se levait peut à peu, et il projetait les ombres des deux bipèdes sur le sol rocailleux et sale de la ville.
La chatte se redressa d'un bond et poussa un grondement sourd. A l'entente du signal, tous les félins se redressèrent à leurs tours. Le regard endormit, ils suivirent le regard de leur meneuse et contemplèrent les deux hommes. L'échine hérissée, la féline surplombant la ruelle se jeta au sol dans un bond plein de grâce. Ses muscles roulaient sous son épais pelage, et ses yeux luisaient d'une étrange lueur.
Abasourdis, les deux hommes fixaient la chatte qui s'approchait d'eux à petits pas. Derrière elle, les nombreux félins se rangèrent en ligne, formant ainsi une barrière.
Un peu impressionnés par le nombre hallucinant de bêtes, les deux hommes reculèrent chacun de quelques pas.
La chatte aux grands yeux bleus battit l'air de sa queue, et suite à ce mouvements, les félins se trouvant derrière elle poussèrent ensemble des feulements.
Suite à ce concert de grognements, les deux hommes filèrent.
En les voyant fuir, la chatte relâcha ses muscles et se détendit un peu. Le danger était passé. Elle pivota vers ses congénères et miaula avec une pointe de sarcasme "Hmpf, ces humains sont faibles. De simples avertissements ont servit à les faire fuir!"
Approuvant les dire de la chatte, ils ricanèrent.
Wambli retournait vers son perchoir, quand un matou noir aux yeux ambrés la rejoignit. Il était maigre et plusieurs touffes de poils manquait à son pelage.

"Nous avons eu de la chance, mais viendra un jour où nous ne tomberons plus sur de jeunes bipèdes, quand ce seront des bipèdes adultes, nous ne ferons peut-être pas le poids ! Gromella le félin noir

-Ne dit pas ça ! Gronda Wambli en se retournant sèchement vers lui, tu veux donc dire que nous ne sommes pas assez forts pour battre de simples bipèdes ? Que nous sommes faibles ?!"

Le matou noir s'aplatit au sol, montrant sa soumission à la chatte. Il redressa légèrement le regard et balbutia "Non, non ! Ce n'est pas ce que je veux dire.. C'est juste que.. Les bipèdes ont des véhicules, et tout ce genre de choses.. Ils peuvent être dangereux... Nous ne devrions pas les sous-estimer.. C'est tout..!", le matou tremblait à vue d'œil, il tremblait devant cette chatte qui ne semblait pas être plus forte qu'un autre !

"M'oui, tu as peut-être raison après tout, elle sembla se plonger dans ses pensées un instant, puis finit par grogner d'un air ennuyé, relève toi voyons !"
Le félin noir se redressa rapidement, puis s'inclina face à la chatte. Il se dépêcha de filer, rejoignant quelques félins rassemblés sous un carton.

Wambli, quant à elle, préféra aller s'isoler sur le canapé qui lui servait de tanière. Le canapé perforé par plusieurs ouverture laissait la possibilité de s'y faufiler. Alors, la chatte crème pénétra dans une des ouvertures. Il n'y avait que très peu de lumière dans son repaire, mais elle pouvait facilement s'y repérer. Elle alla s'installer dans un nid de coton, le coton qui rembourrait le canapé.
Wambli ferma les yeux, laissant de nouveau place au sommeil.