Sur les traces de nos ancêtres (LGDC)

Chapitre 4 - De nouvelles terres

Un vent chaud soufflait sur les arbres, ils s'agitaient. Wambli, le museau froncé renifla l'air. Un instant, elle cru percevoir l'odeur de matous inconnus. Mais quand ses camarades arrivèrent à sa hauteur, l'étrange odeur disparu, laissant place à celle de ses compagnons. Derrière elle, ils plongeant leurs regards dans les taillis de fougères. Il n'avaient pas l'air rassuré. Mais c'est l'air déterminé, que Wambli mit une première patte sur les terres inconnues. Elle frissonna. L'herbe, sous ses pattes, était douce et agréable. Elle remua ses moustaches et n'hésita pas à s'avancer encore. Bizarrement, elle se sentait en confiance dans ce lieu qu'elle ne connaissait pourtant pas. Elle pénétra dans un gros buisson, se frayant un passage entre les branches et les feuilles. Le buisson débauchait dans une petite clairière. Quelques rayons de soleil filtraient à travers l'épais feuillage des arbres. Elle s'avança dans la clairière, se trouvant maintenant en son ventre. Les buissons remuèrent et ses camarades arrivèrent à leur tour dans la clairière. Il faisait relativement frai dans la forêt. La chaleur ne passait pas vraiment, les arbres étaient un peu comme une barrière qui les protégeait de la chaleur étouffante de l'été.

Ses compagnons s'installèrent à côté d'elle, les yeux écarquillés. A chaque bruissement, ils se retournaient pour inspecter l'origine du bruit. Wambli, quant à elle, cherchait à retrouver l'odeur qu'elle avait senti à son arrivée, en vain.

Quelques piaillements à l'arrière du groupe lui rappelèrent que Bruyère avait des chatons, et qu'il fallait donc trouver un abris où les installer.

"Charbon, Eclipse et Noyau, appela Wambli, allez chercher un endroit où nous pourront installer les petits de Bruyère. Assurez-vous que ça ne soit pas trop loin".

Les trois matous s'exécutèrent et disparurent entre les fougères.

Wambli examina l'endroit du regard : c'était une petite étendue plate parsemée de quelques fougères. Le tout était entouré de gris buissons touffus.

C'était un endroit assez agréable, avec une très légère brise y soufflant. Peut-être pourraient-ils s'y installer ? Seul le temps le leur dira.
La chatte crème pivota vers ses compagnons. Ils semblaient déjà plus détendus qu'à leur arrivée.

"Griffe, forme un groupe de trois matous, commença la minette, je prends également un groupe ; viennent avec moi Charogne, Loir et Cabot. Nous allons explorer le territoire qui nous entoure, les autres restez ici et veillez les uns aux autres".

Les trois intéressés se tournèrent vers la meneuse et ils acquiescèrent d'un mouvement de tête.
Griffe s'approcha de trois félins et les emmena avec lui d'un côté de la clairière.

Wambli guida sa petite patrouille du côté opposé. Elle se faufila entre deux buissons et se retrouva dans une grande forêt. D'immense troncs s'élevaient vers le ciel, les buissons et les fougères étaient très grandes et permettaient de nombreuses cachettes. Une douce odeur de gibier flottait joyeusement dans l'air. La chatte constata que ses compagnons avaient eux aussi sentis le gibier, ils se léchaient déjà les papilles à l'idée de goutter à l'une de ses proies.

Ils progressèrent ensemble à travers les fougères, slalomant entre les troncs. Ils arrivèrent près d'une petite rivière qui s'écoulait gaiement. Le clapotis de l'eau avant tendance à rassurer la chatte. Elle se laissa bercer un instant par le calme de cet endroit, par le bruit apaisant de l'eau contre la roche. Elle secoua légèrement sa tête, reprenant ses esprits. Ils étaient là pour découvrir les environs, pas pour rêvasser. Ils franchirent la petite rivière sans encombre, ils l'avaient traversée sans problème.

Les félins parcoururent une partie de la forêt, mais il commençait déjà à se faire tard.
Wambli préféra faire demi-tour, pour aller s'informer auprès de ceux qui étaient eux aussi partis explorer le territoire. De plus, elle se demandait sur les félins qu'elle avait envoyé chercher une nouvelle nurserie étaient revenus.
Le chemin de retour fut comme celui de l'allée, personne ne parlait. Un silence pesant régnait sur le petit groupe qui cheminait tranquillement vers leur camp provisoire.

A leur arrivée, Charbon, Eclipse et Noyau étaient revenus. Ils attendaient Wambli, assis parmi les autres solitaires.
En la voyant arriver, Noyau se redressa et se dirigea vers la chatte crème, ses petites pattes blanches frôlaient à peine le sol.

" Wambli, s'écria-t-elle, nous avons trouvés un endroit où abriter les chatons de Bruyère ! Ce n'est vraiment pas loin, c'est à quelques pas d'ici. C'est une sorte de gros buissons plus ou moins creux. Nous pensons qu'il doit y en avoir d'autre comme celui-ci et que, peut-être, nous pourrions nous aussi nous y abriter.

-Très bien, merci ".

Elle remua doucement ses moustaches et chercha du regard Griffe et sa patrouille. Ils n'étaient pas encore rentrés. En les attendant, elle partit s'installer près de Roche, qui était en train de dévorer une souris. "Et bien, on dirait que tu exploites déjà les proies de notre nouveau territoire !", lâcha Wambli, d'un ton qui semblait être amusé.
Le matou noir et gris se tourna vers la chatte, il la fixait d'un regard enjoué.
Wambli semblait être de bonne humeur aujourd'hui, sûrement à l'idée que de nouvelles terres s'offraient à elle.
Elle fut tirée de ses pensées par l'arrivée de Griffe, Buisson, Roncier et Fleur.

Griffe s'empressa de rejoindre sa meneuse, ses flancs étaient hérissés et ses yeux écarquillés. Il n'avait pas l'air très serein.

"Wambli ! Nous avons sentis l'odeur de nombreux matous de ce côté ci des terres, il pointa la direction d'où il venait à l'aide de sa queue, il y a une grande lande, puis un petit bosquet, c'est dans ce bosquet que nous avons trouvés les marquages inconnus.

-Je vois... Nous irons surveiller cet endroit " répondit simplement la chatte.

Wambli gardait tout son calme. Tant qu'il n'avaient pas affaire à des bipèdes, tout se passait bien. Elle n'avait pas peur de ces matous, elle les chasserait même si il le fallait. Elle était consciente de sa force et elle était prête à s'en servir.

Elle quitta Roche et Griffe, pour bondir au centre de clairière. Elle attira l'attention de ses camarades en poussant un miaulement aigu.

" Mes chers compagnons, commença-t-elle avant de faire glisser son sur l'assemblée, il semblerait que ces terres aient de quoi nous loger et nous nourrir ! Cependant, il semblerait également que nous ne soyons pas seuls sur ces terres."

Elle marqua une nouvelle pause, pour regarder ses pattes. Puis elle redressa le museau et continua.

"Nous sommes forts, et si ces chats opposent une résistance quelconque, nous leur montrerons notre force !", elle rugit ses dernières paroles, avec une détermination brûlante.
Les charognards approuvèrent ses paroles en poussant des miaulements de triomphes.

Mais ce qu'ils n'avaient pas vu, c'était que derrière eux, dans un buisson, quelque chose les épiait du regard.