Chapitre 3 -La fuite

15 1 3
                                    

Au petit matin, la meneuse sortit de son antre et inspecta la ruelle. Roche s'approchait de la nurserie avec, dans sa gueule, une souris. Le jeune père apportait surement de quoi manger à sa compagne. Wambli cherchait les deux matous de la veille. Elle ne les considérait pas vraiment comme une menace, mais elle tenait à ce qu'ils ne restent pas trop longtemps dans la ruelle. Après quelques minutes, son regard finit enfin par se poser sur les deux mâles. Ils étaient couchés tout les deux près d'une caisse. Ils se faisaient la toilette. La chatte remua ses oreilles et les dévisagea.
Quant à eux, les deux félins ne l'avaient pas remarquée. Ils étaient occupés à nettoyer leur fourrure.

"Wambli, miaula une petite voix, est-ce que tu as un peu de temps à m'accorder ? " Une jeune chatte écaille-de-tortue s'approcha du canapé où se trouvait l'intéressée.

" Oui ? Wambli posa son regard sur la nouvelle venue, laissant de côté les deux matous

-Je reviens de chasse, j'ai vu  trois grands bipèdes, elle inclina sa tête sur le côté, soucieux, puis poursuivit, ils fouillaient les rues avec de grands bâtons, ils avaient l'air d'être à la recherche de quelque chose.

-Viennent-ils vers nous ? Demanda la chatte crème

-J'en ai bien peur... De plus, je crois que deux autres hommes les ont rejoins.

-Penses-tu qu'ils soient une menace ?

-Je ne sais pas.. mais ils avaient l'air déterminés.

Wambli en avait assez entendu. Elle se releva et s'élança vers la route. Elle passa sa tête près du muret, et constata avec horreur que 5 bipèdes s'approchaient dangereusement de leur cachette. Elle pivota et rejoignit le ventre de la ruelle, la fourrure hérissée.

"Des bipèdes arrivent, gronda-t-elle, tandis que chacun se tournaient vers elle, nous devons partir!"

Voyant la panique de la féline, tous les félins alentours commencèrent à hérisser leur pelage, à courir dans tous les sens. Ils détalèrent tous vers le même endroit : au fond de la ruelle, dans le mur, se trouvait un trou. L'unique sortie.

Wambli était au centre de la ruelle, elle observait le mouvement de foule. Tous se bousculaient pour sortir. Les pas et les cris des bipèdes se rapprochaient de plus en plus. Elle vu Roche sortir de la nurserie, avec dans sa gueule deux petites paquets, suivit de Bruyère qui portait le troisième petits.
Les deux inconnus observèrent Wambli un long moment, et elle leur rendait ce regard. 
Quand les bipèdes arrivèrent à l'entrée de la ruelle, Orage Noir et Tempête Noire s'approchèrent d'eux. Ils se frottèrent ensemble contre les jambes des bipèdes en ronronnant. Wambli semblait dégoûtée par ce spectacle. Les quelques retardataires se retournèrent pour observer la scène, et certains d'entre eux poussèrent des grognements de dégoût.

Quand l'un des bipèdes redressa la tête et qu'il aperçut les derniers félins, il fit signe aux quatre autres. Ensemble ils s'avancèrent vers le fond de la ruelle, tandis que les deux frères étaient restés en arrière, les fixant de leurs grands yeux sombres.

Wambli pivota rapidement, et parti en dernière. La petite issue n'était autre qu'un trou dans le bas d'un mur, il avait été rebouché par un grillage, mais fort heureusement pour eux ils avaient creusé un passage sous le grillage il y a bien des lunes.

La sortie donnait sur le bord d'une route. Par chance, il n'y avait aucun bipèdes. Les fourrures hérissées de ses camarades trahissaient leur angoisse.

" Le danger est passé, commença Wambli en observant chacun de ses compagnons, mais je ne suis pas sûr que nous reviendrons ici. Les bipèdes ont découverts notre cachette, nous nous devons de déménager".

Des plaintes commencèrent à s'élever, et un brouhaha monstrueux prit place, un flot de questions se déversa sur la chatte, qui n'écoutait pourtant pas.

Où allons nous aller ? Nous nous ferons repérer par les bipèdes ! Nous avons laissé beaucoup de chose là bas ! Et les petits de Bruyère, ils ne survivront peut-être pas au voyage ! Et si nous ne trouvons pas de nouveau refuge ?

Le chatte crème fendit l'assemblée et renifla l'air. Les siens et elles n'étaient jamais vraiment venu de ce côté ci de la ville. Il leur faudrait pourtant l'explorer, s'ils voulaient trouver un nouvel abri.
Elle leva son museau en l'air, entre-ouvrit la gueule et se mit à humer attentivement l'air. Un odeur boisée attira son attention. L'air de la forêt, bien sûr ! Peut-être était-il temps de quitter la ville et ses danger. Il fallait essayer, de toute façon, ils n'avaient nul part où aller.
Wambli savait plus ou moins où se situait la forêt. Alors elle prit la tête du groupe et les invita à la suivre d'un battement de queue.

Personne ne posa de question direct, pourtant, Wambli les entendait bien murmurer entre eux.

Le sol était chaud, le soleil l'avait réchauffé toute la journée. Elle avait hâte de quitter le béton pour parcourir la forêt. Là-bas, elle savait que l'herbe était douce et n'écorchait pas les pattes. Le couvert des arbres les protègerait des bipèdes et de leurs chiens.

Feuille, la chatte qui l'avait prévenue du danger s'approcha de Wambli.

" Où allons nous ?

-Je ne sais pas encore, avoua la chatte crème, mais je pense que nous allons nous diriger vers la forêt.

-La forêt ? Tu en es sûr ?

-Oui, nous pourrions essayer d'y vivre.

-Oui..." Feuille retourna en arrière, sûrement pour prévenir les autres de la nouvelle.


Après plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent enfin devant la forêt. Elle était grande et verte. Les immenses arbres s'étendaient jusqu'au ciel.

Wambli huma l'air, puis fit la grimace.

Sur les traces de nos ancêtres (LGDC)  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant