Chapitre 2 - Les étrangers

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Un grand soleil éclairait la ruelle de ses chauds rayons. L'été était bel et bien présent. A la plus grande joie des félins, quelques souris et quelques rats s'aventuraient en ville, leur fournissant ainsi de la nourriture. Mais cela n'était pas suffisant, il en fallait plus. Les quelques chanceux capables d'attraper leurs proies pouvait s'en délecter, mais les plus faibles, les malades, les reines et les plus vieux n'étaient pas capable de chasser, et devaient quémander auprès des autres. Un bien triste spectacle. Mais c'était pourtant la routine de ces matous.


Wambli s'était levée tôt, elle avait inspecté la ruelle, puis s'était aventurée près de la route. Là-bas, elle avait trouvé quelques compagnons. En avançant vers eux, les félins s'inclinèrent. Elle en profita pour les passer en revue, eux, et leurs butin. Il y avait quatre matous. L'un deux portait un vieux rats tout maigre, un autre avait trouvé une tranche de jambon, le troisième avait deux souriceaux et le dernier n'avait rien trouvé.
Elle remua doucement sa queue, puis poursuivit son chemin. Elle était en quête de nourriture. Si elle le voulait, elle aurait pu facilement chiper l'une des prises de ses camarades, mais elle avait ses principes. Elle chassait, ou trouvait seule sa nourriture. Elle longea un long moment la chaussée. Aucun bipède n'était en vue. Une nouvelle assez réjouissante, d'ailleurs.

Après plusieurs heures, la chatte retourna à la ruelle : elle portait à sa gueule un gros bout de viande qu'elle avait trouvé dans une poubelle. Elle avait déchiqueté l'emballage avec ses dents, et un gouts désagréable de plastique s'était immiscé dans sa gueule. Elle s'installa au centre de la ruelle. Autour d'elle, les félins vaquaient à leurs occupations. Certains faisaient leur toilette, d'autres mangeait. Au bout de la rue, deux chats s'étaient sautés dessus, se battant l'un contre l'autre pour un bout de viande séchée. La vie dans la rue était difficile. Mais Wambli le vivait bien. Elle était respectée par les autres. Un respect qu'elle avait obtenu grâce à de nombreux combats gagnés, et aussi car elle était la fille d'un puissant matous.
Son père s'était nommé "Terreur". Elle se rappelait encore de lui. C'était un grand matou brun foncé, au long pelage tigré. Des muscles puissants, des griffes acérées et de longs crocs aiguisés.
Elle avait hérité de sa force et de son courage légendaire. Lorsqu'elle était chaton, elle avait fait fuir à elle toute seule un chien. Ce n'était qu'un jeune chien, pas très grand, mais tous les félins de la troupe avait été très impressionné.
Après la mort de son père, Wambli était devenue la meneuse de la troupe. C'est elle qui prenait les décisions les plus importantes, et c'est elle qui choisissait si un félin était trop faible ou non pour vivre parmi eux.
Elle avait la réputation d'être assez dure.
Un miaulement rauque la fit sortir de ses pensées. Près d'elle un grand matou blanc tacheté de gris s'était approché.

-Bonjour Wambli, miaula-t-il en s'inclinant, je voulais te dire que mes petits et ceux de Bruyère sont nés ce matin.

La chatte crème inclina la tête en avant, puis se redressa. Elle balaya la ruelle du regard. Deux anciens discutaient non loin de la vieille commande délabrée que servait de refuge pour les mères. Elle les salua d'un hochement de tête, puis se dirigea vers la nurserie, à la suite de Rocher, le père des petits.
Une douce et réconfortante odeur de lait flottait dans la nurserie. Dans un coin, roulés en boule contre le ventre d'une chatte noire, trois chatons remuaient péniblement, à la recherche des mamelles de leur mère.
A l'arrivée des deux félins, la chatte relava brusquement la tête, comme prête à défendre sa progéniture. Un simple " tout va bien "  de la part de son compagnon servit à rassurer la chatte.
Wambli s'assit près de la nouvelle mère. Elle inspecta les trois boules de poils d'un regard sévère.
Elle finit par enfin redresser la tête, et miaula " Ce sont de beaux petits " .

Un peu plus tard dans la journée, alors que l'air commençait à se rafraichir légèrement, deux félins apparurent à l'entrée de la ruelle. Deux grands matous, aux muscles saillants et aux flancs entaillés par de vieilles blessures se tenaient droit comme des piquets, le menton relevé.

De nombreux murmures s'élevèrent d'entre les matous, et Wambli fit son apparition devant les deux félins, loin d'être impressionnée par leur imposante carrure.

-Bien le bonjour, commença le premier, mon nom est Orage Noir, et voici mon frère, Tempête Noire, il pointa le félin désigné du bout de la queue pour continua d'un ton tout aussi calme qu'au début, nous venons de très loin, et nous cherchons un abris pour quelques jours. Nous nous demandions si vous étiez assez clément que pour nous laisser passer la nuit ici.

Wambli dévisagea avec méfiance les deux étrangers, puis, le museau plissé et les sourcil froncé elle grommela " Et que nous donnez-vous, en échange ? "

-Et bien.. Nous n'avons, hélas, rien à vous donner..

-Hmpf.. Je vous tiens à l'œil... Mais.. Oui, vous avez le droit de rester.

La féline couleur crème rejoignit sa tanière - le canapé - et s'y installa pour méditer les événements de la journée.

Qui était ces deux matous ? D'où venaient-ils ?
Cela n'avait pas grande importance, demain, ils partiraient.

Sur les traces de nos ancêtres (LGDC)  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant