Plus jamais

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Chapitre 2:

De jour en jour Shade dépérissait, elle pleurait sans arrêt, et sans savoir pourquoi. Et moi, moi sa sœur je ne savais pas quoi faire. Je l'observait en silence, je voyais son  innocence et son enfance la quitter peu à peu.
Je ne savais pas comment l'aider, je n'avais pas vécu de si grand malheur dans ma petite vie, oui, j'avais perdu des êtres chers et elle aussi, mais pas ça.
Je la voyais se décomposer petit à petit, et j'étais impuissante.
Puis un jour, je pris mon courage à deux mains, et allais lui parler. Je voulais savoir, je ne pouvais plus me taire. Le silence avait trop duré. Elle devait vivre. Je devais vivre. Il fallait oublier cet événement et avancer, on avait toute la vie devant nous. Je ne pouvais pas prendre le "train de la vie" et laisser ma sœur jumelle sur le quai.
Je devais faire quelque chose.
Mais encore une fois, j'échouais. J'avais essayé de la divertir en vain, elle restait de marbre, sa joie n'était plus q'un vague souvenir étouffé par sa mélancolie débordante .

- Martha, me dit-elle agressivement au bout de plusieurs minutes, tu n'es pas obligé de te mêler de tout ce qu'il m'arrive. Tu peux avancer, on a chacun notre rythme. Tu ne pourras jamais comprendre, ni ressentir ce que je ressens, car tu ne vivra jamais ça.

-Non Shade, tu ne sais pas,lui répondus -je, peut-être qu'un jour ça m'arrivera. Je ne l'espère pas, mais toi personne ne pensait que tu serais touché par ça et tu l'as été.

Ces paroles avaient détruit le peu de sympathie que j'avais pour elle, elle avait réussi à nous séparer. Il n'y aurait plus de Martha et Shade, juste Shade et Martha chacune de son côté. J'avais trop essayé, j'avais ruiné mes jours et mes nuits pour l'aider et elle me repoussait. On avait peut-être la même tête, mais on était pas faite pour vivre la même vie, on était pas faite pour se côtoyer. Désormais je la laisserai dépérir, et puis un jour, tous les autres suivront mon exemple, elle ne valait pas l'attention que lui gens lui donnaient, elle ne la méritait pas et ne cherchait pas à être reconnaissante.

Pourtant, en prenant la décision de la laisser se débrouiller, je ne savais pas que je ne la reverrais pas avant plusieurs années. Les deux petites filles inséparables que nous étions autrefois, avaient grandis et n'avaient plus rien en commun hormis leur visage.

Dans l'ombre de mon enfanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant