3. Seule face au danger

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Je venais de croiser le regard du Joker aux yeux d'argent. Il le détourna rapidement l'air de rien. Ne m'avais t-il pas vu ? M'étais je imaginée des choses? Mike qui était à côté de moi restait impassible, l'expression joyeuse qu'arborait son visage il a quelques instants à peine avait à présent disparu.
Le Joker tenait dans sa main une hachette qui brillait sous les rayons de Lune. De ma cachette je pouvais ressentir l'aura meurtrière qui émanait de lui . Il fit lentement le tour de la pièce , son masque qui cachait son visage le rendait encore plus effrayant car on ne pouvait lire son expression facial ; était il entrain de rire ? Il s'approcha de mon sac à dos , Mike restait calme dégageant un air confiant. Le Joker prit mon sac ; mon coeur se serra. Il fouilla un peu ce dernier avant d'examiner la dague, Mike haussa les sourcils y avait il un problème ? Puis le Joker remit cette dernière dans mon sac avant de s'avancer vers nous. Il s'arrêta juste devant l'entrée du passage secret. Il resta ici une bonne dizaine de minutes puis il se décida enfin à partir . Avant de franchir le seuil de la porte il murmura d'une voie grave et froide.
-".... numéro 7...."
Puis il prit congé. Que voulait il dire part là ? Je suis sûre qu'il savait qu'on se trouvait derrière le mur mais pourtant il ne nous a pas tué , pourquoi? Mike me fit signe que la voix était libre. Il poussa la porte qui lâcha un sourd grincement avant de sortir et de s'installer à nouveau sur la table. Je lui emboitai le pas et fis de même , ramassant au passage mon sac à dos que je serrai dans mes bras.
Mike engagea la conversation le premier.
-" Alors comme ça t'as une dague ? T'as beaucoup de chance tu sais ! "
-" Comment ça beaucoup de chance ?"
- "Chaque participant possède un sac comme le tient avec une carte mais pour l'arme c'est autre chose... Elle est distribuée aléatoirement. Il n'y a pas d'arme à feu mais il y a des armes commes des machettes ,des poignards... mais aussi comme des arcs, boomerang; bref le poignard est plus utile pour se défendre et pour le combat rapproché."
Il semble bien s'y connaître en la matière, Mike est vraiment quelqu'un de mystérieux, je ne sais plus quoi penser de lui.
-" Ah merci, je ne savais pas et toi ? Tu possède quoi comme arme ? "
-" Chaque chose en son temps, Il commence à se faire tard et il vaudrait mieux dormir un peu afin de reprendre des forces pour demain, du moins si personne ne nous tue durant notre sommeil..."
Dommage j'ai encore tant de questions à lui poser. Qui est il ? Que fait il ici ? Que faire pour partir de cette île ? Je ne pus m'empêcher de lui demander ce qui m'intriguai le plus.
-" Bien , mais j'ai juste une dernière question et après je te laisse tranquille. "
-" Ok, dis moi quelle est ta question " Dit il en soupirant.
Je pris une grande inspiration avant de finalement me lancer.
-" Qui sont les jokers ? "
Un silence s'installa avant qu'il finisse par me répondre.
-" Comme je te l'ai déjà dit chaque chose en son temps , tout ce que je peux te dire est qu'ils sont dangereux et qu'il faut éviter le plus possible de s'en approcher. Il y a un total de trois Joker sur cette île ; le Joker de nuit , le Joker de jour et le Joker de pluie. "
Après avoir suivi fini sa phrase il alla s'asseoir contre un mur puis ferma ses paupières. Je suivi son exemple, ces Jokers m'intriguent vraiment et puis Mike aussi d'ailleurs comment sait il autant de choses ? De plus je suis sûre qu'il ne m'a pas tout dit... Après réflexion je décidai de m'abandonner à mon tour dans les bras de Morphée espérant que tout cela n'était qu'un mauvais rêve...

Je fus réveillée par les doux rayons du soleil. Mike était déjà parti, il avait laissé une note sur la table à mon intention : " À la prochaine , si tu survies jusque là... Bonne chance ! " Survivre...C'est vrai que pour l'instant je n'ai pas rencontré beaucoup de difficultés , survivre signifiait que j'allait devoir me battre et tuer si nécessaire. Je ne pense pas encore être prête psychologiquement à tuer un homme mais je devrai le faire si je m'y retrouvai contrainte...
Je devais aller de l'avant et retrouver Lizz avant qu'il ne soit trop tard ! Je pris alors mon sac à dos sur mon épaule, la dague à la main car on ne sait jamais et je me mise en route. J'avais malgré tout gardée la petite note que m'avais laissé Mike dans la pochette de mon short au cas où, du papier ça peut toujours servir non? Arrivée devant les "escaliers" ou du moins devant le gouffre qu'il restait, je me dis que descendre par là n'était pas une très bonne idée. Je jetai alors un coup d'oeil à une fenêtre située non loin et je vis au sol une benne remplie de vieux matelas moisis ou du moins quelque chose du genre. Je n'avais pas le choix, les escaliers étaient hors service ; il fallait que je fasse le grand saut. Je pris un peu d'élan avant de m'élancer à travers la fenêtre. J'atteris brutalement, les matelas moisis étaient moins épais que prévu et je cognais violemment mon bras droit sur la benne. Je restais recroquevillée sur moi même une bonne dizaine de minutes ,serrant les dents afin de combattre la douleur puis je sortie enfin de la benne avant de m'écrouler par terre ; la douleur était trop forte. De plus la puanteur qui émanait des matelas pourris s'était imprégnée sur mes vêtements. Cette odeur insupportable n'arrangeait pas les choses et l'état de mon bras était plus ou moins inquiétant, si ce dernier était fracturé je me retrouvai paralysée et la situation pourrait devenir compliquée en cas de danger... Une fois relevée , je plaçais mon poignard dans ma main gauche car mon bras dominant était blessé : il arborait un énorme hématome violacé. Je continuais ma route me cachant entre les ruelles et allées sombres car se balader dans les rues en plein jour, lorsque la lumière du soleil est éblouissante, fait de moi la cible idéale ; de plus dans mon état actuel je doute être en mesure de riposter mais je devais retrouver Lizz!
Au fond d'une étroite ruelle j'aperçois une petite maisonnette qui semblait être en bon état. Je m'en approchais méfiante, un silence de mort régnait dans la ville ,c'était trop silencieux et inquiétant. Je m'avançais prudemment jusqu'au seuil de la porte ; rien. Je me décidais alors à rentrer ; cette maison était en meilleur état que l'hôtel mais le temps ne l'avait pas totalement épargné: le lierre était déjà présent sur les murs et le bois avait déjà commencé à moisir. Je me trouvais dans un petit salon meublé d'une table ronde entouré de quatre chaises en bois, d'un canapé couvert de poussière, et d'une bibliothèque à moitié vide ne comportant plus que quelques livres abîmées par le temps. Un escalier se trouvait au bout du salon et par curiosité je ne pus m'empêcher de m'en approcher . Il était plutôt en bon état et me paraissait solide . Je montais ce dernier sans soucis et débarquais au premier étage , sur ce dernier régnait toujours et encore le même silence inquiétant. Le parquet grinçait sous mes pas et malgré une fenêtre qui éclairait le couloir d'une luminosité aveuglante j'étais terrorisée . Le couloir possédait 3 portes donnant donc sur 3 pièces différentes et même si je ne suis pas dans ce "monde" depuis longtemps je ne suis pas complètement stupide au point de rentrer à l'intérieur de ces dernières sans crainte ; il y a beaucoup de films d'horreur où l'héroïne, innocente et naïve, rencontre le meurtrier derrière la porte d'une maison désolée au milieu de nul part mais l'héroïne s'en fiche complètement vu qu'elle survivra toujours jusqu'à la fin de l'histoire alors que malheureusement la vraie vie est différente et lorsque l'on tombe nez à nez avec un meurtrier on n'en ressort pas toujours idem...enfin bon vous voyez ce que je veux dire. Je serrais la dague dans ma main gauche je devais être prête à me défendre et s'il le fallait à tuer ! Même si "tuer" me semble encore une notion presque irréelle et risible je devais en être capable quelle que soit la situation ou la personne... Je me collais contre le mur, à côté de la première porte, il n'y avait aucun bruit. Je pris une grande inspiration et enfonçais cette dernière afin de prendre le possible ennemi par surprise. Au final il n'y avait strictement rien derrière cette porte , à part une salle de bain en mauvais état. Je scrutais la douche un instant ; j'étais pleine de crasse et puais la sueur : il fallait tenter ma chance ! Je m'approchais de la douche priant qu'il y ait encore l'eau courante quand, soudain je fus arrosée par un gros jet d'eau : je n'en revenais pas ! Il y avait l'eau courante!!! Je jetais un dernier coup d'oeil dans le couloir avant de verrouiller la porte, j'allais enfin pouvoir prendre une douche! J'en profitais aussi pour laver mes vêtements sales , quel moment génial ! Mais je me posais quand même une question ,comment cela se fait il qu'il y ait de l'eau courante ? Et puis même chose pour l'électricité puisque les réverbères étaient allumés la nuit dernière ; cette ville est vraiment mystérieuse... Après avoir pris une bonne douche j'essorais un peu mes vêtements avant des les remettre malgré le fait qu'ils soient encore mouillés , ce n'est pas comme si j'avais peur d'un petit rhume, vu la situation improbable dans laquelle j'étais. Une bonne demi - heure avait du s'écouler et personne n'avait tenté de s'introduire dans la pièce ; j'en conclue que la maison était sûrement vide et qu'il n'y avait rien à craindre. Je repris mon sac à dos sur l'épaule et dague en main je me dirigeais vers les 2 autres pièces de la maison. Je choisi de commencer par la pièce annexe à la salle de bain , il s'agissait d'une chambre de grande dimension équipé d'un grand lit double d'une petite commode et d'un grand placard ; une fenêtre qui donnait lieu sur le reste de la ville éclairait la pièce. Après une rapide inspection de la pièce je ne trouvais rien de guère intéressant outre un stylo et un petit carnet vierge que je mit immédiatement dans mon sac ; après tout je pourrais toujours tuer le temps en dessinant un peu.
Je me retrouvais ainsi devant la porte de la dernière pièce, sans l'ouvrir je savais déjà qu'il s'agissait d'une autre chambre car le salon comportait quatre chaises et la pièce précédente ressemblait à une chambre parentale. J'ouvrais alors la pièce et c'est alors que bingo ! Il s'agissait bel et bien d'une chambre d'enfant équipée d'un lit simple , une armoire et quelques autres éléments décoratifs mais quelque chose ne tournait pas rond au sein de cette pièce ! Des vielles traces de sang séché ornaient les murs, de longues marques de griffures étaient visibles sur le plancher et un pot de fleur était brisé à terre : toutes ces traces de luttes prouvent bel et bien que quelque chose d'horrible était arrivé par le passé expliquant l'absence des habitants de cette maison. Sur le lit défait j'aperçu une sorte de journal intime ainsi qu'un vieil ourson en peluche ayant déjà perdu un de ses yeux. Ce dernier était si mignon que je le mis aussi dans mon sac à dos avant de prendre le journal entre mes mains. Il était vieilli par le temps et certaines pages du journal étaient collées entre elles. Je l'ouvrais à la première page où il y avait marqué :
" cher journal,
Je m'appelle Katy j'ai 9 ans. Ma maman s'appelle Suzanne et mon papa Thomas. A partir d'aujourd'hui je vais te raconter mes journées..."
Je n'eu pas le temps de lire la suite car un grincement ce fit entendre du rez de chaussée , quelqu'un venait de pénétrer dans la maison. A chacun de ses pas j'entendais les battements de mon coeur résonner contre ma poitrine. Je rangeais le petit journal dans mon sac et me plaquais derrière la porte entrouverte. La personne cessa de se déplacer sur les vieilles planches de bois avant de dire d'une voix rauque et grave :
-" N'ai pas peur , cela ne sert à rien de te cacher car je sais que Tu es là! Tu ne peux pas m'échapper alors descends ! Approche toi, Je ne te ferai pas de mal !"

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