A Nightmare In Full Dream

Chapitre 3

Je regardais attentivement le tableau qui se trouvait devant moi, examinant chaque parcelle, chaque détail, chaque trait, finement dessinés d'un œil expert.
Le regard désespéré du portrait me fascinait et je ne parvenais pas à détacher mes yeux de ce spectacle fabuleux. De cette femme, inspirant fascination.

Il n'y en avait pas deux comme celui ci. Il était, pour ma part, l'un des plus beau qui se trouvait dans cette galerie. Il représentait à la fois, l'existence désastreuse des familles pendant la seconde guerre mondiale. Le peintre avait voulu faire ressentir toute cette horreur, toute cette peine que pouvait ressentir les femmes qui ne pouvaient agir en voyant leur famille et leurs amis mourir au fil du temps. Il avait aussi réalisé ce tableau pour que chacun se mette à la place de cette pauvre femme. Il voulait que nous ressentions de la pitié. Et, pour moi, c'était réussi.

Quelqu'un s'est mis à mes côtés. Je ne l'ai regardé qu'au bout de quelques secondes et ai vu qu'il était jeune, brun et grand. Je n'ai su percer les détails de son visage et détournai le regard, pour ne pas attirer son attention sur moi.

- Vous aimez ? me demanda-t-il.

Je me suis tournée vers l'inconnu et ai pu enfin me perdre dans ses yeux verts ténébreux, au premier regard. C'était un jeune homme qui devait avoir mon âge, et très séduisant.

- Vous plaisantez, j'espère ? Qui ne pourrait pas aimer ce chef-d'œuvre ?

- Ahah, c'est très gentil pour le peintre.

- Ce n'est pas de la gentillesse, juste la stricte vérité. Après tout, regardez-moi cela. Ce visage, ces traits parfaitement dessinés ! Chacun d'entre eux exprime un sentiment différent et si réaliste ! On peut lire, de l'inquiétude, de la peur, le désespoir..

- La tristesse.

- Oui. Je vois que vous vous êtes aussi renseignés.

- On peut dire ça comme ça.. Vous venez souvent ici ?

Cette question me paraissait évidente. Bien-sûr que je venais souvent ici, en fait, à chaque temps libre, je me perdais dans les rue de Manhattan pour venir ici, simplement pour regarder tout ces tableaux, presque aussi beau les un que les autres.

- Oui, à peu près deux fois par semaine. Et vous, je ne vous ai jamais vu auparavant.

- Cela ne fait que quelques semaines que je connais cette galerie.

- C'est pourtant l'une des plus connues de l'état de New York.

- C'est vrai. Mais je n'habite ici que depuis peu.

- Oh. Où donc viviez-vous ?

- Je suis de Californie.

- Oh ! La Californie est tout bonnement splendide. Enfin, sur les photos...

- C'est vrai que pour les visiteurs, Los Angeles et toutes ses grandes villes peuvent parfois faire l'effet d'un état paradisiaque.

Sur ces mots, il s'est tourné vers le tableau face à nous et a continué de le scruter attentivement.

Je restai figée à mon tour devant cette beauté qui ne me paraissait sortir de l'ordinaire. Je ne regardais plus le tableau, mais mes yeux étaient restés agrippée au visage parfait de l'inconnu qui me parlait, il y a quelques secondes.

- Qu'y a-t-il ?

- Pardon ? dis-je en secouant la tête.

- Vous me fixez d'une drôle de façon.

- Oh. Excusez moi. Je suis fatiguée.

J'ai remonté mon sac sur mon épaule nerveusement. Je venais d'être prise en flagrant délit de rêverie. (Est ce bien dit ? Peut être pas non, mais impossible de trouver un autre adjectif qui convenait mieux pour ce passage, je m'en excuse. Je me voyais mal dire : matage, du verbe mater... :) )