Chapitre 1

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Point de vue de Chloé :

Je suis tranquillement en train de manger mon kiwi lorsque l'écran de mon téléphone s'allume. Un numéro inconnu m'appelle mais je décroche quand même, on ne sait jamais, c'est peut-être grave.

-Allo ?

-Bonjour, vous êtes bien mademoiselle ***** ? demanda la personne. C'est une voix grave j'en conclus que c'est un homme.

-Oui c'est moi.

-D'accord, hum... C'est pour vous dire que l'avion en direction de Londres... Lorsqu'il prononce cette phrase tout mon corps se tend, je pose mon téléphone sur la table, le mets sur haut-parleur et je crispe les doigts sur les accoudoirs de ma chaise. Il y a eu un petit problème technique. Poursuit-il. Mes mains deviennent moites et je sens les larmes qui commencent à monter. Il s'est crasher et... Et tous les passagers sont morts.

Sur le coup, je ne réalise pas. Je pense que c'est une blague de très mauvais goût, ce n'est pas possible les garçons ne sont pas morts, ils sont trop jeunes pour ça. Non, ils ne sont pas morts, ils sont bien arrivé à Londres et vont pouvoir donner tout les concerts prévus. Mais je comprends que tout ça est bien réel lorsqu'il dit : Toutes mes condoléances...

Je m'écroule au sol, ils sont morts, je ne les reverrais plus jamais, c'est fini, tout est fini. J'ai envie de hurler, j'ai envie de tout casser mais je reste au sol et verse de grosses larmes. Je ne trouve plus assez d'air pour respirer. Je lève la tête et j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. J'ai l'impression que les murs vont me tomber dessus et qu'ils vont me couper la respiration à cause de leur poids sur ma poitrine. De toute manière une vie sans les garçons, ce n'est pas une vie. Une fois qu'ils sont rentrés dans votre vie, ils ne peuvent plus en ressortir.

Je me relève tant bien que mal et sors de chez moi en courant. Je cours dans la rue à une vitesse que je ne pensais pas atteindre. Je cours encore et encore, j'ai encore moins de souffle que tout à l'heure mais je continue, je veux aller chez Bradley une dernière fois, j'ai besoin d'y retourner même si je sais qu'il n'y sera pas. Je manque de tomber plusieurs fois au sol mais je continue, je ne m'arrête plus. Je ne vois plus rien à cause de larmes abondantes qui glissent sur mes joues, je trébuche et tombe au sol au beau milieu de la rue. J'ai besoin de serrer quelque chose dans mes mains, la seule chose que je trouve est mon avant-bras. La sensation de mes ongles se plantant dans ma peau me fait lâcher une grimace. Je relâche tout mes muscles, souffle un bon coup et lorsque je relève la tête, la maison de Bradley se dresse devant moi.

Je me lève difficilement et m'approche tout doucement comme si il ne fallait pas que je réveille quelqu'un. Je pose ma main sur la poignet de la porte et affiche un petit sourire sur mes lèvres lorsque je pense que quelques heures avant, Bradley avait lui aussi posé sa main ici. Je m'imagine le nombre de fois où il a touché cette poignet et ça me fait sourire mais en même temps encore plus pleurer. Une poignet, c'est maintenant l'une des seules choses qui me rapproche de lui. Je me décide enfin à entrer dans la maison mais elle est fermée. C'est évident ! Quand il est parti il n'a pas laissé la maison ouverte ! Je n'ai pas réfléchis.

Je contourne la maison et vois que la fenêtre de sa chambre est ouverte, comme si il avait prévu que je vienne chez lui quand il ne serait pas là. Je cherche quelque chose pour m'aider à monter jusqu'à cette fenêtre, je trouve une échelle dans le jardin, je la prends et la pose sur le mur de la maison.

Je passe la deuxième jambe de l'autre côté de la fenêtre et je suis enfin dans sa chambre.

Il y a son odeur, il y a encore quelques affaires qui traînent, son lit est pas très bien fait et ça fait mal. Ça fait mal parce que ça chambre est encore en « mouvement », comme si il n'était jamais parti, comme si il allait rentrer d'un moment à un autre dans cette chambre. Je tourne en rond dans sa chambre, j'effleure avec ma main tout ce qu'il se trouve au mur, les larmes coulent et mes jambes tremblent. Je fixe la porte comme si il allait l'ouvrir d'un moment à l'autre mais non, il ne viendra pas, même si il le voulait il ne pourrait pas. Je suis seule dans la maison.

Le Nouveau/Le Retour Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant