Le Nouveau/Le Retour Tome II

Chapitre 23

Point de vue de Bradley :

Le réveille me fait sursauter. Je frotte mes yeux pour les habituer à la lumière qui filtre à travers les rideaux et je m'assoie. Hier soir, en rentrant de cette journée catastrophique, j'ai parlé aux autres garçons de ma relation avec Chloé. Je leur ai tout raconté de A à Z. Tout. Ils m'ont dit que je n'avais pas été malin de lui avoir menti pour cacher une belle vérité, ils m'ont dit tout ce que je savais déjà. Lorsque je leur ai raconté qu'elle ne voulait plus de moi, un grand silence c'est installé entre nous. Ils ne savaient pas quoi me dire et de toute manière, ils n'avaient rien à me dire. Je le sais, je le sais que je l'ai perdu. Ils n'avaient pas besoin de me l'expliquer.

C'est dingue comme de simples paroles peuvent vous faire du mal. C'est dingue comme elles peuvent vous détruire en deux secondes. C'est dingue le pouvoir qu'elles ont.

Il faut absolument qu'on se parle, qu'on mette les choses au clair. Enfin, surtout pour moi parce que pour elle, tout est clair. Elle ne veut plus de moi. Mais il faut qu'elle sache la vérité. Il ne faut pas que je lui cache plus longtemps, j'ai déjà perdu beaucoup trop de temps. Mais avant ça, je suis bien décidé à espionner Diane. Pourquoi ? C'est simple, le mot qu'elle a écrit, elle l'a donné à quelqu'un et je veux savoir à qui. C'est pour ça que j'ai allumé mon réveil ce matin.

Je m'habille rapidement et sors discrètement de ma chambre. Je me faufile à pas de loup dans les couloirs et me cache derrière une plante qui n'est pas bien loin de la chambre de Diane de manière à ce que je puisse la voir sortir de sa chambre et la suivre. J'attends à peine cinq minutes avant qu'elle ne sorte. Elle regarde autour d'elle pour s'assurer que personne ne la voit et je croise les doigts pour qu'elle ne me voit pas derrière cette plante qui ne me cache pas complètement. Elle ne m'a pas vu et pars en direction de je ne sais où. Je la suis le plus discrètement possible. Je fais chacun de mes pas le plus délicatement possible. Je coupe presque ma respiration. J'ai l'impression de suivre une enquête criminel et qu'il faut que je trouve l'assassin mais non, je veux juste voir à qui donne-t-elle ces foutus bouts de papier.

Je continue de la suivre lorsqu'elle s'arrête. Je me fige sur place. Il ne faut pas qu'elle se retourne, il faut que je me glisse entre deux murs mais là, si elle entend ne serait-ce qu'un seul bruit, elle se retournera et je serais pris au piège. Enfin pas totalement. Si je suis bon comédien et que j'inventerai un mensonge, elle n'y verra que du feu. Je recule tout doucement et tourne sur ma droite pour me cacher. Ouf ! Elle n'a rien vu. Je peux continuer à l'espionner.

Je regarde précisément où est-ce qu'elle est arrêtée. Devant la porte de Chloé. J'écarquille les yeux. Pourquoi écrit-elle des messages comme ça à Chloé ? Qu'est ce qu'il se passe entre ces deux là ? Aujourd'hui je n'ai pas pu voir ce qu'il y avait d'écrit mais en tout cas, celui d'hier était loin d'être sympathique. Diane se baisse vers le sol et glisse le papier sous la porte. Voilà, j'ai ma réponse. C'est à Chloé qu'elle envoie ces messages. Elle veut lui faire peur mais peur de quoi ? J'ai besoin de réponses. Je ne veux pas qu'elle fasse de mal à Chloé, loin de là. Elle n'a pas intérêt à continuer son manège parce que ça va mal finir. Diane se relève, et pars je ne sais où. Je m'appuie contre le mur et réfléchis. Qu'est ce que je peux faire ? Je ne peux pas la laisser faire ça, ce n'est pas possible. Il faut que j'agisse. Mais comment ? Je ne vais pas lui attacher les mains au radiateur pour qu'elle ne puisse plus écrire. La seule solution que je trouve est d'aller lui parler. Je n'ai aucune envie de le faire mais il le faut.

Je me décale pour voir si elle continue de marcher le couloir ou non. Elle court et tourne en direction de la sortie, incapable d'assumer ce qu'elle vient de faire. Je me mets à sa poursuite et lui cours après.

Point de vue de Chloé :

Je brosse mes cheveux lorsque j'aperçois, à travers mon miroir, un morceau de papier passer sous la porte. Je me précipite vers celle-ci et l'ouvre d'un coup. Il faut que je sache de qui il s'agit, il faut que je sache de qui viennent tout ces bouts de papiers, il faut que je sache qui m'en veut. Je découvre une touffe de cheveux brun bouclé qui court. C'est Bradley. C'est Bradley qui m'écrit des mots comme ça. C'est lui. Je ne peux pas le croire. Je n'en reviens pas. Je reste figée sur place et je le vois tourner à droite dans un autre couloir toujours en courant. Il doit sûrement penser que je ne l'ai pas vu cet idiot.