Chapitre 24

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Point de vue de Bradley :

Je reste figé sur place incapable de la retenir. Je la regarde sortir de la pièce. Je serre les poings.Je viens de me prendre une nouvelle fois une énorme claque. Je voulais lui parler, je voulais qu'on s'explique, j'étais prêt à lui dire toute la vérité et elle me dit qu'elle va faire sa valise ? Elle veut partir, elle va vraiment me laisser, elle veut être loin de moi et ça me tue. Mais ce qui est le pire dans tout ça, c'est qu'elle a ajouté : comme tu me l'as demandé. Je ne lui ai rien demandé. Et même si je lui avais parlé, je ne lui aurais jamais demandé de partir ! Bien sûr que non ! Tout ce que je veux c'est qu'elle reste à mes côtés pas qu'elle parte. C'est elle qui voulait que je la laisse, moi je ne lui ai rien demandé. Je ne comprends pas ce qu'elle voulait me dire.

Elle va partir et peut-être bien que je ne la reverrai plus. Je ne veux pas de ça. Je veux qu'elle reste ici, au moins jusqu'à la fin des vacances. Je ne veux pas la perdre même si c'est un peu déjà le cas. Je ne veux pas que ça empire.

Je fixe la porte que se referme derrière elle et les garçons me regardent intrigués. Eux non plus ne savent pas où elle voulait en venir. Ils pensent sûrement que je lui ai demandé de partir comme elle l'a si bien dit, alors que je n'ai rien fait.

Soudain, je comprends. Tout ce met en place dans ma tête. Tout ça c'est à cause de Diane. Je n'ai pas reparlé à Chloé depuis hier, ce qui veut dire qu'en aucun cas, je n'aurai pu lui dire de partir. En revanche, Diane a laissé un mot sous sa porte ce matin. Tout en sachant qu'elle est extrêmement jalouse de Chloé, on comprend vite que c'est à cause d'elle. Elle a dû écrire un mot en disant qu'elle devait partir où je ne sais quoi d'autre. C'est évident. Ça ne peut être que de la faute de Diane. Un sentiment de rage s'empare de moi. Je me dirige vers la concerné, l'empoigne par le bras et la fait sortir de la pièce.

-Mais lâches moi, Brad ! Tu me fais mal !

Je ne réponds pas. Si elle croit qu'elle va s'en sortir comme ça, elle me connaît mal.

On arrive dans ma chambre et je la lâche enfin tout en prenant soin de fermer la porte derrière nous. Elle me regarde méchamment et se masse le bras. Peu importe si je lui ai fait mal, tout ce que je veux c'est qu'elle crache le morceau, qu'elle dise que tout est de sa faute parce que ça ne peut être que de la sienne.

-Quand est-ce que tu vas t'arrêter ? Commençais-je sévèrement.

-Quoi ? Mais de quoi tu parles ?

-Ne fais pas semblant, tu sais très bien de quoi je parle ! Chloé ! Le mot !

-Le mot ? Mais de quel mot tu parles ?

-Arrête de faire l'innocente ! Je t'ai vu ! Tu m'entends ? Je t'ai vu ! Je t'ai vu passer le mot sous la porte de Chloé, j'ai bien vu l'autre jour que c'est toi qui les écrivait ces mots, j'ai même lu l'un d'entre eux.

Sa bouche reste entre-ouverte comme toujours lorsqu'elle est « surprise ». Elle pensait qu'elle allait pouvoir faire ses petites affaires seule ? Et bien non, je l'ai prise la main dans le sac !

-Alors ? Repris-je. Tu as quoi a dire pour ta défense ?

-Rien. Elle baisse les yeux. Tu m'as vu, je n'ai rien pour me défendre.

Elle l'avoue et ça me rassure. Je ne vais pas avoir besoin de la pousser à bout pour qu'elle assume ses faits et gestes. Elle les avoue maintenant et plus tôt c'est fait, mieux c'est.

-Tu peux me dire ce qu'il y avait écrit sur le papier d'aujourd'hui ? Demandais-je.

-Je suis vraiment obligée de le dire ?

Le Nouveau/Le Retour Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant