Le Nouveau/Le Retour Tome II

Chapitre 40

Point de vue de Julia :

Cela fait deux semaines que je suis retournés à l'université dans ma chambre d'étudiante avec Léa (celle qui partage ma chambre). Je sais qu'Aria ne devrait pas être élevé ici mais je n'ai pas le choix. Plus les jours passent, et plus je sens que je suis une mauvaise mère. Vous vous rendez compte ? J'élève mon enfant dans une chambre d'étudiante à l'université et en plus de ça, je ne suis pas seule dans la chambre. J'aime ma fille et je m'en veux énormément de lui faire subir ça d'autant plus qu'elle passe ses journées chez la nourrice que je lui ai trouvé. C'est très difficile déjà, parce que je n'ai pas vraiment les moyens de payer cette nourrice puisque je n'ai pas de travail et que je n'ai pas le temps d'en avoir mais aussi parce que je passe très peu de temps avec mon enfant. Chaque jour quand je me lève, il faut que je ne fasse pas un seul bruit pour ne pas réveiller Léa qui dort encore. Moi je me lève tôt pour préparer la petite et l'emmener chez sa nourrice. Ensuite je vais en cours toute la journée et je récupère Aria après. En rentrant, je dois m'occuper d'Aria mais aussi faire mes devoirs que j'ai à rendre. C'est ingérable et je le sens déjà sur mes notes qui ont bien chuté en très peu de temps. Chaque jour, je sais que la journée va être difficile. Vous rendez vous compte que ça fait deux semaines que je vis ça chaque jour et que je suis à deux doigts de craquer ? Comment vais-je être à 1 mois ? 2 mois ? 3 mois ? Je préfère ne pas y penser.

Il est quatre heure du matin et je suis actuellement allongée dans mon lit à réfléchir. Je cherche une solution pour que je sois capable de m'occuper correctement de ma fille et pouvoir quand même avoir de bonnes notes. La seule solution que je trouve est que je devrais laisser encore plus longtemps Aria chez sa nourrice mais ce n'est pas possible. Ça me coûterai sûrement plus cher et en plus de ça, je passerai encore moins de temps avec ma fille donc ce n'est pas possible. Et qui me dit que la nourrice serait d'accord pour la garder plus longtemps ? Personne. Donc, ce n'est pas possible.

Aria se met à pleurer et je m'empresse de me lever pour la prendre dans mes bras. Il ne faut pas qu'elle réveille Léa. La pauvre, elle est obligée de subir les cris d'un bébé qui n'est même pas le sien. Je n'arrête pas de m'excuser auprès d'elle et au début elle me disait que ce n'était pas grave mais maintenant elle ne me répond plus rien. Je sais pourquoi elle fait ça. Elle n'en peux plus elle non plus. Elle ne travaille plus avec moi sur le bureau de notre chambre, elle va à la bibliothèque pour avoir du calme. On ne se parle plus vraiment à part pour parler des cris du bébé. Je ne vis plus que pour ça maintenant, mon enfant. D'ailleurs, au début je n'avais pas le droit de garder mon bébé avec moi ici mais j'ai dû supplier le proviseur en lui expliquant ma situation pour qu'il me laisse mon enfant. Il m'a dit que si quelqu'un venait se plaindre, je n'aurai plus ma place ici alors je peux vous dire que je croise les doigts pour que personne ne l'entende crier la nuit. J'espère sincèrement que Léa ne dira rien.

Je n'arrive pas vraiment à calmer Aria, elle a des nuits comme ça où elle crie jusqu'à s'en épuiser.

-Calme toi Aria, chut. Chuchotais-je.

-Julia j'en peux plus, fais quelque chose pour la calmer s'il te plaît. Me demande Léa.

-Je n'y arrive pas, je crois qu'elle va encore crier pendant un moment.

-Je vais pas tenir Julia, sérieusement je suis épuisée depuis qu'elle est là.

Je ne réponds rien. Je n'ai rien à répondre. Moi aussi je suis épuisée parce que je suis incapable de calmer ma fille, moi aussi je suis épuisée parce qu'on va peut-être me virer de l'établissement et que je ne pourrais pas faire mes études. J'ai une pression énorme et constante sur les épaules alors oui, je peux comprendre qu'elle n'en peut plus mais je peux rien faire. Si je quitte mes études, je n'aurai jamais d'argent pour nourrir ma fille alors je fais comme je peux et je peux dire que moi aussi, je préférerai que ça se passe dans de meilleures circonstances. Vous pensez sûrement à Niall. Certes, lui il gagne bien sa vie, mais je ne veux pas que dans notre futur, ce soit lui et uniquement lui qui paye tout à notre fille.