Exo ~ Secrets de vestiaire

Lay ~ "Ce n'est pas ta faute"

         Il se rappelait encore de la chaleur étouffante qui teignait l'atmosphère ce jour-là. La légère brise qui trainait un doux parfum estival, le soleil qui entamait lentement sa descente vers l'ouest, les enfants qui courraient entre les vieillards riant toujours à pleins poumons. Il avait voulu voir ses grands-parents dans leur petit village loin des villes, avant son importante audition dans l'agence de SM Entertainment.

       Ils avaient pris le thé et avaient parlé des heures durant. Tout l'amour et les encouragements qu'il recevait le rendaient fort et le rassuraient. Le soir venu, il était sorti et était allé s'installer sur la place du village, toujours très animée lorsque le jour faiblissait. Chacun souriait, s'éventaient, prenaient des nouvelles des autres. Cette joie simple lui avait donné un sourire sincère et chaleureux. Prenant place sur un tabouret qui était là, il avait commencé à jouer, tout naturellement, de la guitare, qu'il avait amenée avec lui.

       La mélodie, douce et joyeuse raisonnait dans le petit village, égayant encore un peu plus l'atmosphère, la teintant toutefois d'une note mélancolique. Quand aurait-il à nouveau l'occasion d'être ici, à simplement profiter de sa jeunesse ? Il s'était mis à fredonner doucement en balançant la tête au rythme de sa musique.

     Les villageois s'arrêtaient alors pour l'admirer et l'encourager. Voir les gens heureux était son ultime récompense et l'emplissait de joie. Il les avait balayés alors du regard et l'avait vu pour la première fois. Lin Li Xia. Écoutant la mélodie avec une expression d'approbation indescriptible. Ses yeux étaient clos et ses doigts fins bougeaient délicatement avec les mouvements que faisait la musique.

     Son regard s'était fixé sur elle pendant de longues secondes, jusqu'à ce qu'elle ouvrit les yeux. Son visage avait pris alors une teinte rosée, sa bouche s'était entrouverte et ses yeux sombres s'étaient légèrement écarquillés. Puis elle avait pris la fuite, se tournant si vite que ses longs cheveux brillants s'étaient majestueusement soulevés dans le vent. Il en avait lui-même été surpris, se demandant s'il avait mal agit.

     Après cela, il était revenu, chaque jour. Et elle également. Son expression restait la même, et elle finissait toujours par fuir, cela en était devenu une habitude, presque un jeu. Un beau jour, alors qu'elle attendait, il ne se présenta pas, elle le chercha, en vain. Elle se tourna alors, résignée et déçue, prête à rentrer lorsqu'elle avait heurté une personne.

-Je ne te laisserai pas t'enfuir aujourd'hui.

      Lin Li Xia avait relevé la tête avec surprise et, malgré elle, un large sourire s'était affiché sur son visage lorsqu'elle l'avait reconnu.

      Elle ne tenta pas de s'enfuir. Il l'avait alors emmenée plus à l'écart, la questionnant sur elle, sur ce qu'elle aimait, sur tout ce qu'il lui passait par la tête. Souvent elle s'était contentée de quelques mots puis retournait la question. Il répondait sans retenu, se dévoilant plus qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer.

       Les jours passants, ils avait continué de se voir, riant ensembles, partageant tout. Sentant un sentiment inexorable grandir en lui, il avait décidé de réunir son courage pour se confesser, avant de regretter de ne pas l'avoir fait. Si elle acceptait, il resterait. Confiant et heureux, il avait attendu le couché du soleil avant de rejoindre Lin Li Xia, qui l'attendait, avec son habituel sourire pur et innocent, en haut de la petite colline du village. Après de multiples hésitations, il s'était lancé. Si la jeune fille avait semblé touchée au début, son sourire s'était tristement fané. Son cœur battant trop vite de peur de la réponse qu'elle pourrait lui donner, il lui avait demandé de ne pas répondre trop vite. Ils s'étaient ainsi tristement séparés en silence, sur cette note de malaise.

    C'était la dernière fois qu'il voyait Lin Li Xia...

***

      Assis négligemment contre son casier froid, Lay ne pouvait retenir ses larmes. Il avait patiemment attendu que Xiumin et Chen soit partis, avant de la ressortir, pour la millionième fois. Coincée entre ses poings serrés et tremblant se tenait une lettre tellement chiffonnée que c'était un miracle qu'elle ne se déchire pas. Levant la tête, reniflant doucement, il la relit. Encore. Et puis encore. Jusqu'à ce que cela ne devienne trop douloureux. Jamais, jamais il ne pourrait oublier cet amour, qui fut son premier. C'était de sa faute, sa faute de l'avoir laissée, seule, à jamais... C'était sa faute... Il devait la relire, se souvenir d'elle, de son visage, de sa voix, de son sourire... Il n'avait plus que son écriture, qui persistait à faire battre son coeur...

  

     Zhang Yixing,

    S'il te plait, ne me déteste pas trop, je ne pouvais pas te le dire. Comment aurais-je pu avoir l'audace de te faire rester avec moi alors qu'une brillante carrière t'attend ?

     Mais pourtant, j'ai finalement voulu être égoïste et te garder rien que pour moi, j'ai finalement voulu que tu ne chantes que pour moi et que ton sourire ne soit adressé qu'à moi, que tu ne joues que pour voir mon propre bonheur s'animer au rythme de tes mélodies. Mais tu vois, même le Ciel a vu que tu méritais une vie plus faste, plus méritoire et me puni pour cette volonté égoïste.

      Aujourd'hui, je suis venue pour t'arrêter, pour répondre à ta confession. Malheureusement, je ne pourrais plus jamais te le dire en face, mais je ne peux pas te laisser sans réponse. Non, je ne veux pas que tu restes, je veux que tu partes et que tu oublies. Oublie-moi, ne me laisse pas te hanter, je te regarderai de là-haut, mais tu dois me laisser partir et sourire à la nouvelle vie qui s'ouvre devant toi.

      J'espère que M.Guo te remettra cette lettre, ne lui en veut pas non plus, ce n'était pas sa faute, j'aurais dû regarder avant de traverser, ne lui en veut pas s'il te plait .Et ce n'est pas ta faute non plus, tu es ce qui m'est arrivé de meilleur, alors ne t'en veut pas non plus s'il te plait.

Je suis tellement désolée...

Avec tout mon amour, je t'aime éternellement.

Lin Li Xia