20. Super. J'en ai rien à foutre !

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[Résumé : Hayden et Alec se disputent. Léana réconforte Alec.]

Elle.

Je suis dans les vestiaires depuis une trentaine de minutes. J'ai terminé ma garde du jour. Épuisée. Je suis épuisée. Moralement et physiquement. Pourquoi j'ai dis ça ? Pourquoi j'ai balancé mes putains de conneries à la gueule de mon coloc' ? Il est contrarié et perdu à cause de sa mère et au lieu de l'aider, je l'enfonce en l'engueulant. S'il savait comment je regrette mes paroles... Je ne peux pas revenir en arrière. Est-ce à moi de m'excuser ou à lui ? Il m'a aussi blessé. Il est autant responsable que moi. Cela me fait penser que j'ai toujours ses clés. Je m'attends à une autre engueulade lorsque je rentrerai. C'est tellement prévisible. C'est Alec.

Je vais aux toilettes puis je me regarde dans le miroir

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Je vais aux toilettes puis je me regarde dans le miroir. Comme dans les films. Petite, je rêvais d'être actrice et connue, comme Alec. C'est un peu pour cette raison que je le déteste. Il ne se rend pas compte de la chance qu'il a. Enfin, avant je l'appréciais mais je ne sais plus quoi en penser. Puis je craque et je pleure. Je ne sais pas trop pourquoi. Je suis bouleversée et j'ai peur. Peur de me déconcentrer pendant mon travail et d'y risquer la vie d'un patient. Je ne suis plus sûre de ce que je fais.

Je repense à Alec et à ses paroles. Idiote. J'ai été idiote. Et je le suis toujours. Alec doit être avec Léana à "jouer au papa et à la maman" comme le dirait si bien cette dernière. Cela me fait penser à Julie, l'ex d'Alec. Qu'est-elle devenue ? Silence radio sur ce sujet.

J'ai besoin de quelqu'un. Miranda peut-être ? Mais elle doit être occupé avec l'arrivée de son bébé. Mes parents ? Je ne veux pas les inquiéter avec mes histoires. Ma soeur ! Ma petite soeur adorée ! J'ai besoin de l'appelé ! J'ai toujours été là pour elle et puis cela fait longtemps que je ne l'ai pas appeler. Je l'appellerai plus tard, ou demain. A cette heure-ci, elle doit être en train de réviser en Angleterre.

Je me mets de l'eau sur le visage histoire de me remettre les idées en place. Respire. Inspire.

- Cela ne peut pas aller si mal, essaye-je de me convaincre.

Je me recoiffe et une fois présentable, je sors des vestiaires avec mes affaires à la main.

- Colt, tiens. C'est pour toi ! M'indique Nina en me tendant une enveloppe.

Je la regarde. Ça vient de l'hôpital. Je regarde à l'intérieur et je lis la lettre en sortant de cet endroit. J'essaye de sourire un peu en voyant ces quelques lignes. Un peu de bonne nouvelle pour cette fin de journée. Je suis prise pour quelques jours en garde de nuit. Je travaillerai la nuit et je pourrais éviter Alec. J'ai la journée de libre demain, puis je commencerai ma garde demain soir. Génial...

Je commence à marcher jusqu'au loft. Je range ma lettre dans mon sac. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. J'arrive dans ma rue. J'ai peur de trouver Alec au loft. Je ne connais pas ses limites, mais je sais qu'il a bu. Au moindre problème, il boit et il se tape des putains. Et dire que je ne le pensais pas comme ça lorsqu'on s'est rencontrés il y a maintenant quelques mois. Un choc me ramène à la réalité. C'est alors que je remarque que c'est juste une jeune fille qui m'a bousculé.

- Je suis désolée, s'écrie une jeune rousse.

Elle semble plus jeune que moi. Elle est mignonne. Elle me fait penser à moi plus jeune, quand j'étais une étudiante. J'avais ma sacoche sur une épaule et un livre dans l'autre main, comme elle. Je lui souris avant de poursuivre mon chemin.

- Excusez-moi ? M'interroge une autre femme.

Est-ce qu'elle parle à moi ? Je suppose que oui. Elle est face à moi et elle soutient mon regard.

- Oui ?

Elle semble avoir la trentaine. Elle a de beaux yeux qui sont mis en valeur par son trait d'eye-liner. Je distingue qu'elle met bien en valeur sa poitrine avec son décolleté plongeant. Ma chérie, Christina a toujours dit de laisser les décolletés plongeant pour les petites poitrines !

- Connaissez-vous un certain Alec Reese ? Il m'a laissé son numéro et je pense qu'il habite par ici. Enfin, d'après l'annuaire, m'informe cette inconnue.

Alec Reese ? C'est une plaisanterie ? Que dois-je faire bordel ! Feindre de ne pas le connaitre ou lui dire ?

- C'est pourquoi ? Demande-je curieuse.

- Une connaissance, dit-elle confiante.

Elle est trop en confiance celle-là. Je ne l'aime pas.

- Je ne le connais pas, réplique-je sèchement.

- On dirait que vous le connaissez, insiste-t-elle.

Je soupire fortement. Je n'ai pas envie de parler de lui ! Je veux qu'on me laisse la paix ! Alors que je commence à partir, celle dernière me retient par le bras.

- Qu'est-ce que vous avez à perdre ? Tente l'inconnue.

- Qui êtes-vous à la fin bordel ! Crie-je.

Elle me regarde choqué. Quoi ! C'est si compliqué de comprendre que je viens de finir une putain de dure journée ?

- Dite-lui juste que j'aimerais lui parler. S'il vous plaît, continue-t-elle.

Je soupire encore.

- Et puis quoi encore ? Vous voulez que je vous offre un café ? Ricane-je.

- Non, je... Commence l'inconnue.

- Vous êtes une de ses fans ? Vous savez quoi ? Allez voir ailleurs, explose-je en évitant de la regarder.

- Je ne suis pas une fan d'Alec.

- Super. J'en ai rien à foutre, persiste-je.

- Je veux vraiment lui parler, impose-t-elle.

- Et moi, je veux vraiment rentrer chez moi !

Je tente de partir mais cette dernière me suit.

- Et contre un peu d'argent, vous accepterez ? Supplie l'inconnue.

- Vous ne lâcherez pas l'affaire, hein ? Je veux juste savoir en quoi c'est si important et Alec est tout à vous.

- Hum. Il est venu me trouver il y a quelques soirs.

Je hausse un sourcil. Je ne comprends plus rien. Peut-être est-elle de sa famille ? Sa soeur ? Non, Alec est fils unique. Cela doit être important pour que cette inconnue insiste. Voyant sa têtutude, je me décide à lui répondre.

- Attendez ici, dis-je lassement.

Elle hoche la tête, puis je pars en directement du loft. Je rentre en claquant bien la porte. Je retrouve mes coloc's dans le salon en train de parler. Je trouve Léana un peu trop proche d'Alec. Celle-ci tient les mains du riche.

- Il y a une pute qui veut te parler dehors, explique-je, en plaisantant, à Alec.

La tête de celui-ci se décompose et il fonce vers la porte d'entrée. Je me tourne vers Léana. Nous sommes confuses toutes les deux.

- Je disais ça pour rigoler. Je ne connais pas la fille qui veut lui parler, ajoute-je.

Léana n'a toujours rien dit. Peut-être que j'ai eu raison à travers ma plaisanterie. Je voulais juste détendre l'atmosphère.

Merci à Laetifictions pour ce superbe GIF (en média) ! Et pour sa magnifique couverture ! 💘

Urgentiste ou EntrepriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant