Chapitre 3

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Chapitre 3


J'entendais au loin un tambourinement régulier. Je venais à peine de poser ma tête sur mon oreiller que déjà quelqu'un défonçait ma porte. J'avais pourtant expliqué plusieurs fois à Louise que je n'aimais pas qu'on me dérange quand j'essayais de dormir.

- Tu es prête, Marissa ? La voiture arrive dans dix minutes, m'informa Fleur de l'autre côté de la porte.

Je lâchai un grognement comme réponse. Quelle voiture ? Qui était Marissa déjà ? Soudain, la porte s'ouvrit en grand et la chaleur de ma couette disparue.

- J'y crois pas, tu étais encore en train de dormir ! S'indigna-t-elle.

Je tentai de récupérer ma couette désespérément. Si je gardais les yeux fermés, je savais que j'arriverais à me rendormir plus facilement après. Je m'étais couchée il y a tout juste dix minutes, du moins j'en avais l'impression.

- Debout ! Ordonna Fleur en me tapant sur les fesses.

Je me contrains à ouvrir les yeux. Je fus éblouie par la lumière du plafonnier mais surtout par la beauté de Fleur. Elle était juste magnifique. Ses cheveux de jais étaient ramenés en un chignon modern et ses yeux verts étaient maquillés avec un dégradé de marron. Elle avait juste appliqué un léger gloss sur ses lèvres. La robe tailleur noire et blanche qu'elle portait lui allait à merveille. Moi aussi, je voulais être aussi belle ! Si je continuais à la regarder, je n'allais pas tarder à pleurer.

- Es-tu un ange tombé du ciel ? Demandai-je en faisant mine d'être aveuglée

- Arrête de jouer la comédie, me réprimanda Fleur après avoir ri, va te doucher, je vais te trouver de quoi t'habiller. Tu as cinq minutes pas plus, d'accord ?

Je hochai la tête et bondis du lit, ce qui s'avéra une très très mauvaise idée. Un mal de crane force dix m'attaqua par surprise : premier symptôme de la gueule de bois, ce n'était pas bon signe... J'espérais que la douche me calmerait.

Je me lavai à la vitesse de lumière, Fleur me le fit d'ailleurs remarquer car il me restait encore de la mousse dans les cheveux. Avais-je déjà mentionné que face à la pression, je me débrouillais toujours pour rencontrer un imprévu ? Mon subconscient adorait l'ironie. Je me rinçai et me séchai au plus vite.

J'arrivai en serviette dans la chambre.

- Je t'ai sorti ta robe bleue marine, pas facile à trouver d'ailleurs. Depuis quand tes fringues et ta penderie font chambres à part ?

Je lui répondis par une grimace et puis j'attrapai des sous-vêtements dans un tiroir, heureusement j'en avais encore de propres. Demain, je jure de faire ma lessive ! J'enfilai ma culotte et mon soutien-gorge devant Fleur. La nudité n'était pas un tabou avec elle, on se connaissait depuis l'école primaire alors on avait dépassé depuis belle lurette nos complexes. Je passai ensuite ma robe et elle me la ferma.

- Je ne sais pas où tu as mis tes escarpins noirs, mais ils iront très bien avec, ajouta-t-elle.

- Malheureusement, ils n'ont pas survécu à la soirée d'hier. J'ai d'ailleurs beaucoup de mal à faire mon deuil.

- Mince, ces chaussures étaient vraiment tops ! Compatit Fleur en mettant une main sur le cœur.

- Je sais... Ça va être dur sans elles... Répondis-je d'un air contrit.

- Il faut toujours que tu fasses l'idiote quand on est en retard! Finit-elle par me réprimander avec un sourire. Tu n'as qu'à mettre tes talons avec l'imprimé fleuri.

- Bonne idée ! Elles sont ou ?

Fleur poussa un soupir exaspéré et on commença à retourner la chambre. Je les trouvais sous le lit. Toujours regarder sous le lit, c'était là où toutes les choses importantes se cachaient quand on avait besoin d'elles.

J'appliquai une bonne couche de fond de teint, accompagné d'anticerne pour rehausser mon teint, j'avais vraiment l'air d'être malade. Je continuai mon maquillage rapide avec un peu de mascara et de crayon noir. Fleur me prêta son super rouge à lèvre. J'avais de suite meilleure mine. Mes cheveux châtains n'étaient pas encore secs mais je les laissai à l'air libre. Ils étaient ondulés naturellement, je n'avais donc pas besoin de beaucoup les entretenir.

- Qui a dit que nous n'étions pas efficaces toutes les deux ?

- Le problème ne se poserait pas si tu étais prête à l'heure comme tout le monde, commenta Fleur.

- Ça perdrait tout son intérêt, j'aime quand tu m'habilles, je n'ai pas à réfléchir pendant une heure devant mon armoire.

Fleur me rendit mon sourire, j'aimais la voir heureuse. Les deux jours précédents, elles avaient été une véritable épave après sa quatre-vingt-dixième rupture avec Marc. La célébrité n'était pas une barrière à abruti, elle avait même tendance à les attirer comme des aimants. Un jour, elle finirait par comprendre que Marc n'est pas fait pour elle. Mais ce n'était pas le moment pour aborder le sujet, je ne voulais pas gâcher notre moment de complicité.

On retrouva Louise et Erin dans la voiture. Celle-ci était aménagée de la même manière qu'une limousine mais en plus petit. C'était effectivement plus simple pour rouler dans Paris, les petites rues pouvaient s'avérer vicieuses.

Je me retrouvai en face de Louise. Elle avait choisi pour l'occasion une robe bustier verte et avait laissé détachés ses cheveux bruns. Un chouette mélange « parfum menthe-chocolat ». Je devais vraiment mettre ma rancœur de côté, cela n'avait rien de bon à nous apporter. Mais peut-être fallait-il que je lui rappelle quand même que les bustiers n'étaient pas faits pour les gros seins, non ? Je balayai mentalement cette idée de mon cerveau, elle adorait qu'on parle d'elle, les réseaux sociaux se feront un malin plaisir à l'incendier pendant l'émission. Voilà une bonne idée, je n'avais même pas besoin de me salir les mains.

Erin était à côté de moi et semblait encore énervée. Elle était sexy en colère, je devrais peut-être l'agacer plus souvent. Ensuite, elle sera obligée de me remercier car elle aurait rencontré l'homme de sa vie à cause de moi.

- C'est une nouvelle robe ? Demandai-je pour détendre l'atmosphère.

Elle m'ignora royalement en tripotant sa tresse. Elle était vêtue d'une robe noire manche trois quart, resserré à la taille par une ceinture et elle l'avait assortie avec des stilettos noirs. Le look total noir d'Erin était toujours de mauvais augure. Il allait falloir que j'assure pour me faire pardonner.

- Je te promets que je n'irais plus jamais à une seule de cette fête, ajoutai-je.

- C'est ça le problème avec toi, Marissa, je m'en fous complétement que tu ailles là-bas, tu fous ta vie en l'air ça te regarde, mis je ne veux pas que tu me mentes, lâcha-t-elle froidement.

Je me vexai, je ne foutais pas ma vie en l'air, mais j'en profitai. Il m'arrivait parfois d'un peu trop exagérer avec l'alcool ou la drogue (et les mecs aussi), mais je restais raisonnable comparé à certains. Et puis, je ne lui mentais pas, je ne lui disais rien, c'était une nuance à prendre en compte.

On voit Marissa sous un nouveau jour quand pensez-vous ?

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On voit Marissa sous un nouveau jour quand pensez-vous ?

La suite peut-être demain ^^

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