Chapitre 4

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Cette rencontre avait changée ma vie. Je savais désormais que nous n'étions pas si faibles, que nous pourrions être plus forts, aidés. J'en parlai à la réunion, ils me prirent d'abord pour un fou, mais un évènement changea la donne.

Je me rendais à l'un de nos rassemblements, notre révolte allait bientôt avoir lieu, j'étais excité et stressé à la fois, je ne faisais malheureusement pas attention à me cacher. J'entendis quelqu'un m'interpeller. Alors que je me retournais, j'entendis le bruit de leurs pistolet. Ma vue se brouilla, je me pensais mort, je croyais que ces rapaces m'avaient eu. Je n'eus pas le temps de comprendre ce qui m'arrivait. Après quelques secondes, je réalisai que je respirais encore. J'ouvris les yeux, me tâtai, fermai mes mains, les rouvrais. J'étais encore en vie. Mais je sentais un poids sur moi, sur mon torse. Je regardai et réalisai que quelqu'un était sur moi, que cette personne m'avait sauvé.

Je la poussai délicatement et lorsque je compris qui elle était réellement, mon cœur se brisa et mes espoirs s'effondrèrent. C'était ma fabuleuse rencontre. Elle avait sans doute remarqué que l'un des siens voulait me tuer et elle s'était ruée sur moi pour me protéger. Je me rendis compte que je ne lui avais même pas demandé son prénom, que je ne connaissais rien d'elle, que j'aurais voulu plus la connaître.Et pendant que je me lamentais, et que je pleurais, j'entendis un souffle rauque. Je baissai la tête et réalisai qu'elle n'était pas morte. Pas encore.

-Je...

Elle luttait pour respirer.

-J'ai rassemblé...des gens...pour...pour la révolte...

Elle prit une grande inspiration.

-Ce soir... dans l'entrepôt, quatrième rue...Améliorons le monde... sauvons-le... sauvons-nous.

Elle respira une dernière fois, tourna la tête et son sourire s'éternisa dans les étoiles. Je me mis à pleurer, certes je ne la connaissais pas beaucoup, mais elle m'avait sauvé, elle m'aidait pour notre liberté, elle était morte pour nous. Je savais maintenant ce qui était le meilleur dans son monde. C'était les gens comme elle, les héros, et ils étaient rares, si précieux.

Ceux de son espèce qui étaient présents regardaient la scène. Je pouvais percevoir de l'émotion sur certains visages, mais les autres étaient neutres, froids voire effrayants. J'espérais qu'ils n'avaient pas entendu ce qu'elle m'avait dit, et quand deux des siens se dirigèrent vers moi, je la regardai une dernière fois et m'enfuis. J'essuyai mes larmes en route, et je repris courage et confiance. Je me dirigeai vers l'entrepôt de la quatrième rue, prêt à changer le monde.

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