41. Irène et Sidney (Partie 1)

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- Vous vouliez me voir ?

- Oui. Sidney, c'est ça ?

- Oui, madame.

- Ne m'appelle pas madame. Appelle-moi Irène.

- Oui, mada... Irène.

- Sais-tu qui je suis ? Ce que je suis ?

- Une déesse ?

- Oui. Ce que je vais te dire devra rester entre nous. Personne ne doit être au courant. Tu comprends ?

- Je crois. Je veux dire oui.

- Bien. Dans l'Antiquité, je me faisais appeler Niké. Et j'étais alors révérée comme la déesse de la Victoire. Pendant des siècles nous avons régnés sur l'humanité et tout particulièrement la Grèce et l'Italie par la suite. Force est d'admettre, que nous nous sommes quelques peu désintéressé des Hommes au fil du temps.

- Pourquoi ?

- Ne m'interromps pas !

- Pardon.

- Même s'ils progressaient, ils étaient les mêmes. Les enfants faisaient invariablement les mêmes erreurs que les parents. Naissance, vie, mort. Tout se répétait et à cause de ça nous nous lassions. Nous n'intervenions quasiment plus dans les affaires des Hommes. Tout paraissait futile. Mais un jour, ils sont venus.

- Qui ?

- Des créatures qui n'avaient rien à faire là. Des erreurs des premiers temps venant d'un autre univers. Elles sont venues et nous ont attaquées. Quelle audace ! S'attaquer à des dieux ! Elles n'avaient aucune chance.

- Que s'est-il passé ?

- Ces créatures qui n'avaient aucune chance nous ont massacrés. Contrairement à elles, nous étions peu nombreux. Désorganisés et non préparé, nous n'avons pas fait le poids. Mais moi, je le savais. Je savais que nous perdrions. Moi la déesse de la Victoire, je savais cette guerre perdue d'avance. J'ai prévenu mon père, Zeus, mais il n'a rien voulu entendre. Le pouvoir leur était monté à la tête. Mais moi, j'ai fui. Au fond de moi, je savais que la Victoire résidait dans la fuite. Par la suite, bien sur, ils m'ont désavoué.

- Heu... minute. Je ne comprends pas. Ils sont morts ?

- Oui.

- Comment peuvent-ils vous désavoué s'ils sont morts ?

- On ne tue pas un dieu définitivement. Même mort, un dieu reste un dieu et bénéficie de certains privilèges dans la mort. Comme celui de ressusciter, par exemple.

- Pourquoi ne sont-ils pas revenus ?

- Zeus l'a interdit. C'est ma punition pour avoir fuis. Rester seule.

- Je vois. Rancunier.

- C'est peu de le dire. Quoiqu'il en soit, j'ai appris récemment que ceux qui avaient envoyé ces créatures nous traquer sont en fait les Gardiens.

- Ceux que vous avez massacrés ?

- Juste retour des choses ne trouves-tu pas ?

- Je suppose.

- Mais ce n'est pas fini. Je ne les ai pas tous tués. Il en manque. Et pour ça, j'ai besoin de toi. De toi et de ton pouvoir.

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