Chapitre 7

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J'ai réussi à m'échapper de la discussion sur ma si belle et unie « famille » en prétextant que je devais aller rejoindre mes parents au bureau de mon père avant le début des cours. Molly voulait venir avec moi, au moins pour m'accompagner jusqu'à l'école, mais j'ai insisté sur le fait que j'étais supposément déjà en retard et que je devrais pratiquement jogger jusqu'à ma destination. Elle s'est contentée de faire une petite blague sur sa forme physique qui voulait dire qu'elle abandonnait l'idée de venir avec moi.

Exactement ce que je cherchais, un peu de solitude.

Fanny elle pensait autrement, puisqu'elle m'a regardé comme une tueuse quand j'ai quitté le restaurant en lui envoyant innocemment la main.

Bref, maintenant je me dirige vers l'école en jetant un coup d'œil à mon horaire pour voir les cours qui m'attendent cet après-midi.

Jour 3... Et merde, je vais en sciences. Normalement les sciences sont plutôt intéressantes quand même, par contre je ne vous dis pas que j'écoute toujours, encore moins avec ce prof. Vous savez le genre de prof qui combat le sommeil à chaque fois qu'il ouvre la bouche ? Qui s'habille comme une personne âgée même s'il a à peine la quarantaine. Même que là je me trouve offensante envers l'âge d'or... Un polo brun par-dessus une chemise carottée et des pantalons d'une autre teinte brunâtre, des lunettes vieilles de plusieurs millénaires et bien sûr une bouteille de gel sur la tête chaque jour.

Parfois je crois même qu'il s'est trompé sur son CV et qu'il est censé être prof d'histoire, parce que quelqu'un avec un style vestimentaire aussi peu évolué ne devrait définitivement pas enseigner le progrès. C'en est même sarcastique.

Heureusement que c'est la première et la dernière année que je l'ai, je ne crois pas que j'aurais pu possiblement survivre à un tel supplice pendant deux ans.

Je décide finalement de changer mes plans, je vais faire un tour au parc avant d'arriver à l'école, parce que si je tombe malencontreusement sur Molly j'aurais du mal à expliquer que non seulement j'ai eu le temps de me rendre jusqu'au bureau de mon père, d'avoir une discussion avec eux et de revenir en classe en à peine dix minutes.

Pendant que je marche je me demande si mon père sera là ce soir ou s'il est parti dans un autre voyage d'affaires. Ça ne serait pas si mal sincèrement, je ne serais pas obligé de me cacher dans ma chambre pour dessiner. Je pourrais peut-être même écrire une ou deux pages de continuité à l'histoire que j'ai commencée hier matin. Au départ je croyais plus à une description pas très originale sur l'école mais là... J'aime bien la tournure que ça a pris, je pourrais peut-être m'essayer de finir un livre pour la première fois dans ma vie, au lieu d'ajouter ce travail dans ma pile de brouillon non-terminés.

Je déteste écrire ou dessiner devant mon père, je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours l'impression qu'il regarde par-dessus mon épaule pour entrevoir des bribes de mes récits, du coup je deviens gênée et distraite, ce qui m'empêche de me concentrer et ce qui rend tout pathétique et sans sens.

Les dessins c'est différents, mais pas énormément, j'ai toujours peur qu'il y cherche une signification et qu'il en trouve une. Par exemple que j'ai une dépression, je suis trop seule, je suis psychopathe à cause du traumatisme que ça a été de perdre de ma mère alors que nous étions proches ou des salades dans le genre.

Tout ça ne contenait rien de véridique évidemment.

***

Je fixe longuement un arbre au loin, trois heures sont passées et pourtant j'ai l'impression de ne pas en avoir écrit beaucoup, je prévoyais écrire beaucoup plus sauf que je ne savais pas comment emmener mes idées sans brusquer soudainement les pensées de mon personnage, auquel je dois d'ailleurs trouver un nom...

Je me lève du banc de parc sur lequel je m'étais installé, j'ai définitivement manqué mon cours de sciences, sauf qu'il n'est pas trop tard pour me rendre à celui d'arts...

Alors que je motive pour retourner à l'école, je vois une silhouette au loin, dans une ruelle. Je m'approche un peu, ce qui me permet de constater qu'en fait c'en est trois; une est fine et frêle, c'est définitivement une fille. Et elle se débat

Une fille qui se fait attaquer dans une ruelle plus ou moins fréquentable serait un code rouge pour n'importe laquelle d'entre nous. Normalement on aurait simplement appelé la police avant d'effrayer ses assaillants. Sauf que lorsque le soleil me permet de voir un fort reflet roux, je me mets à courir du plus vite que je peux, sans y penser.

C'est Julianne.

**Ce chapitre est très court, au départ j'avais écris l'œuvre d'Azaëlle mais j'ai l'impression de dévier de la trajectoire du livre**



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⏰ Dernière mise à jour : Jun 07, 2016 ⏰

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