Il est arrivé il y a quelques mois suite à un accident de moto, il était dans un état lamentable et a fait des semaines de coma mais le plus dur a été lorsqu'il s'est réveillé et qu'on lui a appris qu'il ne marchera plus jamais, il est paralysé. Moi, je suis son kiné je m'appelle Alice, je suis un petit bout de femme de 1 mètre 58 et j'ai 25 ans, lui c'est Pierre et il a 27 ans.
Il n'a plus le moral et n'a plus envie de se battre et moi je suis là pour l'aider, il faut qu'il s'accroche il ne faut surtout pas baisser les bras, pourtant pour le moment il ne veut pas entendre parler de fauteuil roulant, je le vois tous les jours et justement je suis en route vers sa chambre
- Alice : Bonjour Pierre
- Pierre : Je ne sais pas s'il est bon ce jour
- Alice : Hou je vois que c'est la grande forme aujourd'hui
- Pierre : Ne te fout pas de moi !
- Alice : Je n'ai même pas droit à un sourire ?
Il me regarde sombrement puis petit à petit un sourire se dessine sur ses lèvres, il est encore plus charmant lorsqu'il sourit, ses yeux bleus deviennent malicieux et j'adore ça, cela fais palpiter mon cœur.
- Pierre : Que vas-tu me faire faire aujourd'hui ?
- Alice : Rien de méchant, tu as droit à des massages seulement
- Pierre : Seulement ? Mais je ne vais jamais récupérer mes jambes ainsi ! crie-t-il
- Alice : Pierre arrête ! Tu sais très bien que tu ne les récupèreras jamais
- Pierre : Non ! J'y arriverai !
Cela me faisait mal de le voir ainsi, il ne veut pas accepter qu'il est touché au niveau de la colonne vertébrale et de ce fait que ses jambes ne répondent plus. Ça me fait peine quand il se met dans cet état, il a coupé les ponts avec tout son entourage car il ne veut pas qu'on le voit diminué parce que c'est ce qu'il a l'impression d'être.
- Pierre : Tu n'as pas autre chose à faire que de t'occuper d'un infirme ?
- Alice : Ne soit pas si dur avec toi-même, et puis c'est mon boulot de m'occuper de toi
- Pierre : Ça sert à quoi ?
- Alice : Il faut que tu gardes tes muscles
- Pierre : C'est débile puisque je ne marche plus......... fais-moi toucher tes mains, demande-t-il
- Alice ; Pourquoi faire ? dis-je étonnée
- Pierre : Pour savoir si elles sont douces ou pas, sur mes jambes je ne le sens pas
Je lui tends alors mes mains avec un pincement au cœur, sa demande est justifiée mais triste
- Pierre : Dommage que je ne les sens pas, elles sont merveilleuses
- Alice : Merci c'est gentil, toi aussi tu as la peau douce
- Pierre : Mais personne pour en profiter
- Alice : Reprend contact avec les tiens, c'est important
- Pierre : Ils font partis de mon autre vie, laisse tomber
- Alice : Tu es dur avec toi je trouve
- Pierre : Pas du tout, dans ma nouvelle vie y'a toi
- Alice : Mais moi je ne suis que ta kiné, je ne partage pas ta vie
- Pierre : Tu partages mes doutes, mes souffrances, mes peurs....
- Alice : Et tout le bon ? Avec qui le partages-tu ?
- Pierre : Y'a pas de bon, enfin si mon bon à moi c'est quand tu viens me voir
- Alice : Oh c'est gentil ça ! Donc tous les jours je t'apporte du bon ?
- Pierre : Tout à fait, ton sourire et ta bonne humeur me font du bien
- Alice : Cela me touche beaucoup ce que tu dis là
En fait non seulement cela me faisait plaisir mais je sens mes joues devenir rouges et chaudes, je ne sais plus où me mettre, il me trouble avec ses propos et ses compliments, je suis sous le charme. Et pour boucler le tout il dépose un baiser sur ma main.
- Pierre : Je te trouble on dirait...
- Alice : Cette situation me gêne quelque peu
- Pierre : Il ne faut pas, cela vient du cœur
- Alice : Bon j'ai fini pour aujourd'hui, je te dis à demain ?
- Pierre : A demain belle Alice
Je lui fais signe de la main et je m'éloigne. Je ne comprends pas ce qui se passe, il n'a jamais été comme ça avec moi, cela me chamboule complètement parce que je l'aime bien, il est attendrissant. Je ne dois pas me laisser aller, je dois garder une certaine barrière ou distance avec mes patients je risquerai sinon d'avoir de gros problème et je perdrai le droit de m'occuper de lui or je ne veux pas que cela arrive car j'ai réussi à instaurer une confiance et du coup il accepte les soins que je lui prodigue.
Je rentre chez moi où je vis seule, je suis séparée de mon copain depuis six mois, c'est peut-être aussi pour cela que je ne suis pas si insensible au charme de Pierre et ses avances cachées. Toute la soirée pour un oui ou un non je pense à lui, je le revois quand il est arrivé dans mon service, je le vois maintenant la rage au ventre, je vois ses beau yeux bleu, son sourire lumineux. Je prends un repas rapide puis ma douche et file me coucher après une journée bien remplie.
Le lendemain je retourne à l'hôpital afin de m'occuper de mes patients, je garde toujours Pierre en dernier afin de ne pas avoir à compter le temps que je passe avec lui car il en a plus besoin que les autres. La journée passe et vient le moment d'aller le voir.
- Alice : Bonjour Pierre !
- Pierre : Faudrait dire autre chose que bonjour, je n'aime pas ce mot !
- Alice : Moi aussi je suis heureuse de te voir dis-je en lui donnant un sourire
- Pierre : Ah ah tu m'achètes avec tes sourires ?
- Alice : Pas du tout je suis heureuse de te voir c'est tout
- Pierre : Mouais.... Massage aujourd'hui ?
- Alice : Oui mais je vais te faire bouger un peu aussi
- Pierre : Pff... Si ça peut te faire plaisir
Je pose son pied contre mon épaule et en tenant sa jambe je la fais plier et déplier doucement plusieurs fois, je sais que cela le fatigue mais c'est utile, après pour détendre les muscles je lui fais un profond massage.
- Pierre : Merci de ta gentillesse
- Alice : Je ne fais que mon travail tu sais
- Pierre : Alors merci de t'occuper de moi dit-il amer
- Alice : Et ta copine tu comptes la faire venir quand ? Elle aussi peut s'occuper de toi
Pierre : Je ne suis plus avec elle, que veux-tuque je lui apporte ? Je suis la moitié d'un homme !
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4 amours interdits
RomansaAimer n'est pas un crime, n'est pas un péché, n'est pas un vice... Il ne faut pas tenir compte du regard des autres, tout comme de leur jugement. L'amour n'a pas de couleur, pas de sexe, pas de déviance, pas de croyance ou religion, il n'y a rien de...