Je me balade sur une plage. Désastres humains et catastrophes naturelles y ont charrié leurs déchets et les amènent toujours. Je me sens perdue,je me sens sale et isolée. J'ignore pourquoi je suis là. Je contemple cet univers apocalyptique d'un air absent et douloureux à la fois.
Soudain, un son étonnant résonne à mes oreilles. C'est un chant d'oiseau. Au milieu de cette nature souillée, c'est presque surprenant. Cela me sort de mon hébétude et mon regard erre à la recherche de celui qui émet ce chant. C'est un chant douloureux et brisé, à l'image de la petite créature que je découvre.
Elle tangue sous les déchets, les plumes engluées dans du pétrole. Elle a l'air de souffrir, semble toujours sur le point d'abandonner, de retomber et de se laisser engloutir. Et pourtant non, elle se redresse et continue d'avancer, elle ne se laisse pas abattre et essaie de déployer ses ailes devenues noires et de s'envoler.
Touchée par sa force et la beauté que j'entrevois, je prends l'oiseau dans mes bras et l'emmène avec moi. Doucement je la nettoie, essaie de retirer cette gangue de crasse qui la plaque au sol. Son plumage, lentement, reprend ses couleurs. J'entraperçois du vert, du bleu et du mauve. Son regard est, lui, aussi noir qu'une nuit sans étoiles. Son chant s'élève, si faible que je dois tendre l'oreille pour l'écouter. Avec le temps, il s'élève de plus en plus et de plus en plus fort.
Je suis muette, éblouie, les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens face à elle. Soudainement, j'ai hâte de la voir s'envoler et de la voir magnifier les cieux de sa présence. Je veux savoir jusqu'où elle va aller. J'ai beaucoup d'espoir quand je la vois.
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Histoires perdues
Historia CortaElles grandissent dans nos têtes. Parfois, elles s'étalent sur plusieurs tomes et deviennent de véritables ouvrages. Mais parfois elles restent petites, délicates et fragiles. Elles n'osent se montrer, ayant peur de ne mériter le nom d'histoire. Alo...