Ma respiration était saccadée. La chaleur envahissait tout mon corps. Je me consumais intérieurement. Les flammes dévoraient mon être. La douleur physique était si forte. Je hurlais... en vain.. Où étais-je ? Pourquoi la température était-elle si élevée ? Ma gorge désirait boire. Il me fallait de la fraîcheur. J'étouffais ici. Mais où aller ? Je ne voyais rien. Tout était noir. Je ressentais simplement une chaleur qui m'oppressait. Soudain, une voix féminine emplie la pièce. Ressentait-elle, elle aussi, la violence des flammes ? Souffrait-elle comme moi ?
- Il était le soleil, elle était la nuit mais à eux deux ils avaient formés l'aube d'une nouvelle ère qui n'allait point tarder à arriver
Que cela voulait-il dire ? Quelle nouvelle è...
La source de la chaleur s'abattit violemment sans mon dos. La douleur était insurmontable. Je hurlais à m'en crever les poumons. Je voulais résister mais mon corps était retenu par des solides chaînes. Que m' arrive-t-il ? Je veux être loin. Tout se mélange dans ma tête. Je dois fuir. Vite. Très vit...
La source de la chaleur s'écrasa à nouveau avec la même violence contre mon dos meurtri. Pourquoi tant de violence ? Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Rendez-moi ma liberté !
- Que cet enfant péché soit maudit à jamais ! proclama la même voix.
À qui appartenait cette voix ?
Avant que je ne puisse me questionner plus longtemps, une personne me secoua violemment. Que m'arrive-t-il? Suis-je morte ?
- Scarlett, réveille-toi me chuchota une voix familière
Je hurlais à nouveau. La peur me possédait. Où suis-je ? Mon corps était comme paralysée. Je voulais me débattre, bouger, réagir, mais je ne me contrôlais pas. J'étais en danger. Je le savais. Soudain, un miracle apparu. Mes yeux ! Je réussis à les ouvrir. J'étais dans ma chambre. Ma tante était à mes côtes. Elle me posait un gant d'eau froide sur le front. Étais-je malade ? Venais-je d'halluciner ?
- Eh ma puce, ça y est tout va bien, me réconforta ma tante.
- Que m'est-il arrivé ?
- Je ne sais pas exactement... Tu t'es mise à crier, j'ai alors accouru dans ta chambre et je t'ai trouvé en train de convulser. Tu étais brûlante de fièvre et tu murmurais des propos incompréhensibles.
- Te souviens-tu de ce que je disais ?
- En réalité, je n'ai pas fait plus attention que cela. Ma préoccupation première était ta fièvre. Tu es montée jusqu'à 39° Scarlett ! Mais je me souviens de quelques mots comme "soleil" "lune" "aube". On aurait dit une description de lieu utopique.
- J'ai.. j'ai soif..
- Je t'apporte un verre d'eau de suite, s'exécuta-t-elle.
Elle quitta ma chambre. Avais-je rêvé ? Que était-il donc arrivé ? J'avais tant de questions mais si peu de réponses. J'avais besoin d'un pilier. D'une personne sur qui compter. Une personne qui saurait me comprendre et me guider. J'avais besoin de... Stuart. Pourquoi diable avais-je besoin de lui particulièrement ? Je ressentais pour lui une attirance inexplicable. Ce n'était pas des sentiments amoureux ou mêmes amicales. Non, c'était d'autres sentiments particuliers. Je savais qu'il pourrait m'expliquer de nombreuses choses. Mais pourquoi ? Comment ? Ma raison me hurlait de lui parler. De lui dire ce qu'il venait de m'arriver. Mon cœur lui me disait de ne rien dire. Il ne pouvait rien savoir. Ce n'était qu'un élève de mon lycée. Il n'avait rien de particulier. Si je lui racontais ma mésaventure, à part des moqueries je ne récolterais aucune information. Devais-je suivre ma raison ou mon cœur ? J'optais pour la seconde option. Je recommençais à m'imaginer des choses fausses. Puis comment Stuart pourrait-il m'aider? Ma tante m'interrompit en pleine réflexion. Elle me tendit un grand verre d'eau que je bu d'une traite. J'étais désaltérée.
- Merci.
A ma plus grande stupeur, ma tante me fit un câlin. C'était la première fois qu'elle avait une si grande marque d'affection envers moi ! L'étreinte fut cependant courte...
- Repose toi, tu as besoin de sommeil encore, me souffla-t-elle.
Je hochai la tête à ses propos. Oui j'avais besoin d'une bonne nuit de repos !
- Interdiction d'aller en cours aujourd'hui vu ton état ! Je veux que tu te reposes. C'est compris ? ajouta-t-elle.
Je hochai a nouveau la tête. Puis, ma tante sorti de ma chambre pour me laisser dormir. Je m'apprêtais à me rendormir quand un bruit venant de dehors se fit entendre. Étais-ce un animal sauvage ? Au vu de ma fatigue, je ne m'attardai pas plus que ça sur le bruit...
***
Quelques heures plus tard, je me réveillai. Ma tante avait raison, une bonne nuit de sommeil et cela va mieux ! Je me levai de mon lit et prit mon petit déjeuner tranquillement. Emilia avait fait des pancakes ! La journée se passa tranquillement. Je continuais mon livre "Les prophéties d'Avalen" écrit par FaanyG. C'est un bestseller qui est sorti il y a maintenant 1 an. J'allais attaquer le chapitre 9 quand soudain...
- Coucou !
Je hurlai de peur ! Qui étais-ce ??? La voix me semblait familière pourtant...
- Je fais si peur que ça ? pouffa Stuart.
- Comment est-ce.. mais que fais-tu.. pour... balbutiai-je à voix haute.
Un silence gênant s'installa. Mais que faisait-il ? Comment était-il rentré ? Pourquoi était-il chez moi plutôt qu'en cours ? Mais surtout... comment a-t-il pu rentrer alors que la porte est fermée à double tours ???
- Tu n'as pas fermé correctement la porte. J'ai toqué et j'ai vu que c'était ouvert alors je me suis permis d'entrer, me répondit-il.
Peut-il lire dans mes pensées ?
- Non je ne lis pas dans les pensées des gens, rigola-t-il. Tu penses juste à haute voix.
- Pourquoi es-tu là ? le questionnai-je
- Je venais savoir comment tu allais.
- Pourquoi ? m'enquis-je.
- Tu n'es pas venue en cours, cela a attisé ma curiosité. Pourquoi ne pas être venue ?
- Rien de bien grave, ce n'était pas la peine de venir. Où sont Diane et Paul ?
- En cours, mais pourquoi tu n'es pas venue précisément ? insista-t-il
- Tu n'es pas en cours toi ?
- Monsieur Lofer est absent. J'attends toujours de savoir pourquoi tu n'es pas venue en cours sinon.
Sa curiosité m'intriguait. Pourquoi est-il venu me voir pour une seule absence de cours ? Mais maintenant qu'il est là, dois-je lui parler de cette nuit ? Ou dois-je me taire ? Que faire ?Ne dit-on pas pourtant que le cœur a ses raisons que la raison ignore ? J'ai toujours préféré écouter mon cœur plutôt que ma raison. Ainsi, je devais ne pas lui en parler et me muter dans le silence.
- Comment as-tu eu mon adresse ? fut la seule phrase qui me viens en tête pour éviter de lui répondre.
- Avec Google on trouve tout, rigola-t-il encore.
Mon adresse est donc trouvable sur google ? C'est une chaste blague ?
- Tu ne veux vraiment pas me répondre hein ? reprend Stuart plus sérieusement.
- Pourquoi cela t'intéresse-t-il tant ? On ne se connait même pas !
- On pourrait apprendre à se connaître mais pour cela il ne faut rien se cacher l'un à l'autre comme des amis dit "normaux".
- Pourquoi veux-tu à tout prix être mon ami ?
Apparemment ma question le déstabilisa. Il soupira puis se mordit la lèvre. Qu'est ce qu'il pouvait être incroyablement sexy en faisant ça...
- Tu vas me prendre pour un fou si je te dis... me prévient-il.
- Je t'écoute.
- Je ressens comme une connexion à ton égard. Ne vas pas croire que je t'aime ou autre même si je sais que tu me trouves incroyablement sexy. Avant que tu me demandes oui tu as encore parlé à haute voix. Mais j'ai comme un lien avec toi. Je sais ce que tu as vécu cette nuit, je l'ai ressenti moi aussi. J'ai l'impression que nous avons beaucoup à apprendre l'un envers l'autre.
Alors lui aussi il ressentait cette attirance inexplicable pour moi ? Mais pourquoi lui ? Pourquoi moi ? Comment peut-il ressentir quelques choses que j'ai vécu sans même que je lui parle ?
- Qui es-tu réellement Stuart ?
