Une histoire s'achevait laissant place à une nouvelle histoire interminable qui venait à peine de débuter...
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De nouvelles fleurs pour exprimer mes sentiments.
Des violettes pour la profondeur douloureuse que leurs morts m'a causé.
Des vertes pour leur montrer l'espoir que je porte à leur retour impossible parmi nous.
Des blanches pour la naïveté que j'ai de croire qu'un jour ils puissent revivre.
Des bleus pour l'inaccessibilité d'un bonheur perdu.
Des rouges pour la violence de mes sentiments.J'aimerais revenir dans le passé. J'aimerais tous changer. J'aimerais les empêcher de me quitter.
Je m'assis sur leur tombe garnis de plusieurs inscriptions tombales et des fleurs multicolores que je leur apportais quotidiennement. Une fleur avec une couleur différente. Cinq fleurs. Cinq sentiments. Cinq significations.
Les larmes coulèrent le long de mes joues rosées et tombèrent sur l'endroit où mes défunts parents reposaient depuis maintenant trois ans.
Trois ans,
Trois ans de désespoir,
Trois ans de tristesse,
Trois ans que ma vie n'est que malheur, chagrin, et dépression.
Trois ans que je cherche une raison de vivre sans eux.-Aujourd'hui, nous sommes le 12 octobre, cela fait trois ans, jour pour jour que vous êtes devenus des fantômes, que vous êtes poussières. Chaque jours, je me convins un peu plus que le précédent que vous me regardez. Êtes-vous fière de ce que je suis devenue ? Je ne pense pas. Qui pourrait être fière de voir la progéniture de sa propre chair tomber en morceaux ... mourir intérieurement ? Chaque année, accompagnés de mes fidèles fleurs, je viens vous raconter ce que je deviens. Cette année, je rentre en troisième¹. Bientôt la fin du lycée, et le début du choix de mes orientations dont je suis au stade embryonnaire encore. Je ne peux pas restez plus longtemps, je suis censée aller voir ma psy. Je vous aimes ... maman et papa...
Des larmes parsemaient mes joues rosées coulant lentement, de simples gouttes d'eaux exprimant une infinité de sentiments. Je pleurai à chaudes larmes maudissant ce que la vie me faisait subir. Ne pouvais-je donc pas avoir une vie un minimum joyeuse ?
J'ai perdu mes parents lors d'un doux soir d'automne. Nous partions fêtés tous les trois l'anniversaire de ma grand-mère maternelle, la seule ancêtre qu'il me restait encore en vie, mais qui est maintenant morte depuis un peu plus d'un an d'un arrêt cardiaque.
-Maman, hurlai-je de ma chambre, comment je m'habille ce soir ?
-Met ta robe noire à bretelle, chérie, cria-t-elle en retour. Dépêche toi, on va être en retard !
-Un peu de calme dans cette maison, grogna mon père, car il n'appréciait guère ce genre de conversation particulièrement bruyante.
Je rigolais bêtement suite à l'entente de cette phrase et enfilais ma fameuse robe que je trouvais magnifique. Je me maquillais légèrement avec un peu de mascara sur mes cils et une pointe de gloss rosé sur mes lèvres. Une fois prête, je rejoignis mon père dans son antre de prédilection, plus communément appelé "bureau de travail". Il travaillait dans les sciences bien que je n'eus jamais compris son métier exact.
-Arrête de travailler papa, c'est une journée familiale aujourd'hui ! me moquai-je en tirant la langue.
Il sourit face à ma remarque, et prit ma frêle main puis nous sortîmes de cette pièce ensemble. C'était un homme qui aimait énormément travailler, mais il faisait passer sa famille avant tous. On attendit ma mère dans la salon tandis qu'elle finissait de se préparer.