[CC] Amira - Illusion

03

Attendez. Il venait bien de dire que j'étais la plus belle fille de la soirée ? Arman venait de me complimenter ? Mon futur mari venait de me complimenter ? C'était sur : cette nuit, j'allais rêver de cette soirée... Je pris le verre.

-C'est vraiment gentil, merci. Toi aussi t'es très beau, dis-je, intimidée.

Mais n'ayant jamais bu de boisson pareille, je continuais :

-Mais en fait, c'est quoi ? C'est la première fois que je viens dans ce genre d'endroits et...
-C'est un Virgin mojito, me répondit-il toujours aussi souriant.
-Sans Alcool, bien sûr ?

Et c'est à ce moment là qu'il explosa de rire. Ô dieu, s'il te plaît, fais que ce rire soit mien un jour...

-Mais te moque pas de moi, Arman, c'est pas gentil, répliquais-je en souriant.
-Milles excuses, Princesse Amira.

Je ris. Alors c'était vrai ? Tout ceci se passait-il vraiment ? Pour moi, c'était comme un rêve. Je n'arrivais pas à y croire... Combien de fois m'étais-je imaginée cette soirée dans ma tête ? Certes, pas dans ce contexte : j'aurais préféré avoir à éviter cet endroit et tout ce que j'ai fait pour y être. Mais le fait est que mon rêve était en train de se réaliser. "Arman & Amira ? Ah oui, quel couple magnifique !" diront les gens après cette soirée... C'était écrit, voilà tout. 4 ans que j'attend ce moment ! 4 ans que j'y pense sans cesse ! 4 ans que j'en rêve toutes les nuits et pourtant, sur le moment, je fus prise au dépourvue. J'étais extrêmement intimidée, je ne savais pas quoi dire. Mais j'étais heureuse. Ô Dieu sait que j'étais heureuse.

____

On a parlé en buvant tout le reste de la soirée, vous ne pouvez même pas imaginer à quel point j'étais refaite. C'était comme s'il n'y avait que nous, que le reste du monde avait cesser d'exister à la seconde où il était venu me parler. Plus rien ne m'importait en cet instant là. Dans ma tête, il n'y avait qu'Arman. Mais ça depuis bien longtemps, vous allez me dire. Je venais juste de remporter la course contre Karima, même s'il avait 6 ans de plus qu'elle, c'était obligé qu'elle l'aimait... Ça m'étonnerait même pas, je donne le pardon à toutes les filles qui sont tombées amoureuse de mon Arman : je vous comprend, il est si beau... Mais c'était moi qu'il avait choisit, c'était comme ça, le mektoub.
Mais vint le moment où cette soirée paradisiaque prit fin. Fernando et Nada, étant complètement bourrés, ne sont pas rentrés et ont dû aller dans un hôtel pas bien loin de l'endroit où on était. Je n'avais donc plus personne chez qui dormir, ne pouvant pas rentrer chez moi à cause de l'heure tardive : j'étais à la rue. Il ne restait donc que moi et Arman.

-Vas-y, princesse, viens chez moi y'a personne, me proposa Arman, devant sa voiture.

Était-ce vraiment une bonne idée ? Au fond de moi j'avais peur. Il restait un homme avec des besoins après tout. Qu'est ce que j'aimerais passer la nuit avec mon futur mari... Mais non, trop honteux, de plus je n'avais aucunes affaires, alors non merci.

-Non, hcheum Arman, j'peux pas venir chez toi...
-Ben tu vas aller où alors ? ricana t-il. Zehma tu vas rester dans la rue avec les monstres ?
-Mais non ! répliquais-je. Je vais prendre une chambre à l'hôtel où Fernando et...
-Et avec quel argent ? me coupa T-il.

J'étais prise de court. Mais c'était mort : j'irais pas dormir chez lui.

-Allez monte.
-Mais Arman...
-J'te paye une chambre et j'viens dormir avec toi pour te surveiller, m'interrompit-il.

Et il était monté dans la voiture avant que je ne puisse intervenir.
____

Une boule dans mon ventre s'était formée et c'est en arrivant devant la porte que j'ai commencé à me sentir encore plus mal. En fait, ça ne devait pas aller aussi loin au départ. J'avais atteint tous mes objectifs que j'avais fixé pour cette soirée et ça, c'était pas dans mes plans. J'avais peur qu'il dérape.

-Ben t'attend quoi ? Rentre wesh.

Il est directement partit s'asseoir sur le lit. J'ai fermé la porte, après être rentrée et je suis restée scotchée dans l'entrée. Lui, il était là. Il me regardait de haut en bas, de bas en haut, sans aucune honte alors que moi j'étais morte de peur. Je sentais mes joues rougir de plus en plus. Et c'est à ce moment que j'ai vraiment pris conscience de ce qu'il envisageait de faire. Il me sourit.

-WAllah t'es jolie Amira, beaucoup plus jolie que Karima.

Un sourire éclatant apparaît sur mon visage. Ça y est, c'était vraiment officiel : j'avais gagné le combat, désolé ukhty, viendra ton tour.
J'étais gênée mais assez contente en même temps, qu'est ce qu'il était gentil...

-J'peux te dire un secret ?

J'hochai la tête, ne retrouvant plus la parole.

-Viens t'asseoir alors, poursuivit-il.

Je m'exécuta et vint m'assoir près de lui, sur le lit.

-Dis wAllah, tu rigoles pas, par contre.
-WAllah, souriais-je.
-Tu sais, dès que j't'ai vu avec ta soeur, la dernière fois... J'ai su... Ben, il s'est passé un truc, Amira...

On était très proches... Je regardais mon futur mari dans les yeux, et son regard noisette perçait le mien. Il s'est arrêté un instant pour prendre mes mains. J'entendais sa respiration. Je sentais son souffle sur ma peau. Je pouvais presque sentir son coeur battre comme le mien battait pour lui.

-Je sais pas, j'ai su, commença t-il. J'ai su que c'était toi la femme de ma vie.

Et c'est à ce moment là que tous mes doutes s'envolèrent : c'était lui, mon mektoub. Au même instant, cette boule disparut de mon ventre.
Il s'approcha tout doucement de moi, se trouvant maintenant encore plus près. Ses yeux étaient rivés sur les miens, je pouvais sentir son haleine chaude sur mes lèvres. Mon coeur commença à s'emballer : je savais ce qu'il allait faire ! Je savais que ce n'était pas bien ! Et pourtant je voulais le faire ! Et c'est comme ça que ses lèvres se déposèrent sur les miennes. Un feu d'artifice explosa alors en mon fort intérieur. 4 ans ! 4 putains d'années que j'attend ça ! Il m'aimait ! OUI ! Il m'aimait ! J'étais heureuse ! Mais en fait, même le mot "heureuse" ne pourrait définir ce que je ressentais à cet instant. C'était fini ! Fini la galère ! On allait enfin se marier et avoir des enfants ensemble ! Puis, doucement, je sentis sa main faire glisser la fermeture éclair de ma robe. Oh oh, ouais mais pas maintenant les gosses. Je mis fin à ce merveilleux baiser.

-Amira..., râla t-il dans un souffle.
-Tu fais quoi là, Arman ? demandais-je en m'éloignant brusquement de lui.
-T'sais quoi ? C'est bon, j'me barre ! Tu fais trop la meuf désirée ! Moi j'te dis "je t'aime" et tout comme un PD et toi tu m'remballes ?
-Nan, nan, nan, Arman part pas, j't'en supplie.
-Qu'on le fasses là ou après le mariage, c'est la même, Amira ! J'vais venir te khtob dans la semaine, hayati ! J'peux pas voir ma vie sans toi ! Arman et Amira c'était écrit nan ? Alors, s'te plait... Fais moi plaisir, je sais que c'est toi la bonne alors pourquoi attendre.

"Arman et Amira c'était écrit nan ?" Puis ses lèvres retrouvèrent les miennes. Et c'est ce soir là, que je fis la pire erreur de ma vie.

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أمينة
@GhettoYouth_

À suivre...