La première chose que je vis en me réveillant, ce fût une lumière aveuglante qui pénétra violemment dans ma rétine. Par réflexe, je refermai immédiatement les paupières, des petits points lumineux dansant encore devant mes yeux clos.J'étais en nage. Je sentais que mon dos était trempé de sueur et que mes mains étaient moites. D'habitude je ne faisais jamais de cauchemars aussi effrayants qui duraient jusqu'au matin. Enfin, je ne sais pas vous mais les trois quarts du temps, quand je fais un mauvais rêve, je me réveille en pleine nuit. En quand j'arrive ensuite tant bien que mal à me rendormir, je ne fais plus de cauchemars. Cette fois-ci c'était différent. À croire que cette rentrée scolaire en seconde me terrorisait plus que n'importe quoi. Et si je vous disais en prime que je n'étais pas réellement ce qu'on appelle "une stressée de la vie", vous ne me croiriez sûrement pas. Et cela semble logique.
Je rouvris péniblement les yeux, à une lenteur extrême pour m'habituer à la clarté de la pièce. C'était toujours un choc de se réveiller, surtout en été, quand la lumière du soleil était plus forte que jamais. Lorsque mes yeux purent enfin rester ouverts plus de trois secondes je remarquai que les volets de la pièce étaient eux aussi ouverts. Je jurai intérieurement. Ce n'était pas la première fois que nous oublions de les fermer, Natacha et moi. Pourtant, c'était idiot car je me réveillais souvent - pour ne pas dire tout le temps - à cause de la lumière, le matin. Pas Natacha. Elle, elle pouvait dormir entourée de lumière sans problème tandis que moi je me réveillais aux aurores. Elle avait bien de la chance. Mon regard dévia justement sur ma petite sœur qui dormait encore à mes côtés. Les draps étaient dans un sal état et la position de Natacha était des plus étrange. Je ne savais même pas comment la décrire, on avait juste l'impression qu'elle venait de tomber d'un immeuble de trentes étages tellement ces membres étaient dans tous les sens. Elle bougea et commença à faire des bruits bizarres. Ça devait être un signe qu'elle se réveillerait bientôt. Je jetai un coup d'œil à ma montre posée sur la table de chevet pour regarder l'heure. Sept heures cinquante. J'y croyais pas, je m'étais réveillée super tôt. Je sentis que j'allais être bien fatiguée pendant toute la journée. Et pour tout vous dire, mes prédictions étaient aussi exactes que celles de Madame Irma, la voyante de la Fête Forraine.
En posant ma main sur mon petit cœur stressé je remarquai qu'il avait repris son rythme normal et régulier. Cependant, je restai parfaitement consciente que ma très chère sœur se ferait un plaisir de le faire battre plus vite dès qu'elle se serait réveillée. J'avais bien envie de me venger d'elle, en la réveillant brusquement. Après tout, c'était de sa faute si j'avais cauchemardé ( un nouveau mot à faire entrer dans le dictionnaire de Rosalie Potier ). Mais j'étais une «gentille» sœur aînée alors je la laissai encore dormir un peu et j'enfilai plutôt mes pantoufles avant de me diriger vers la salle à manger.
Ma grand-mère était déjà installée à la table et prennait son petit-déjeuner. C'est incroyable comment les grands-parents se lèvent tôt. Dans ma tête j'avais l'impression que ça donnait quelque chose comme ça :
« Félicitations, vous avez bien travaillé avec acharnement toute votre vie, maintenant vous êtes enfin à la retraite, enfin tranquille !
- Oh merci ! Grâce à vous je vais pouvoir me lever super tôt le matin et ne rien faire de mes journées ! Formidable ! »Non, j'exagère peut-être un peu mais quand même ! La vie de mes grands-parents se résume à aller au marché, regarder la télé, faire à manger et jouer à des tas de vieux jeux tels que le Scrabble, la Belote ou les Dames. Bon je n'ai rien contre ces jeux, j'adore même y jouer. Mais faire ça je ne sais combien de fois par mois, ça serait trop usant pour moi.
J'avais pourtant essayé de pervertir - comme toute bonne fan de manga qui se respecte - ma grand-mère aux Shojos mais elle avait été troublée ( voire horrifiée ) quand elle avait vu les yeux des personnages. Trop grands d'après elle.
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Comme dans un Shojo
Novela JuvenilRosalie Potier ne jure que par les mangas. Et pas n'importe lesquels, elle ne vit que pour les Shojo, ces mangas romantiques à l'eau de rose qui font rêver des tas de filles avec tous leurs clichés et leurs beaux gosses. Rosalie rêve aussi mais sa v...