Partie I

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          La voiture s’arrêta, elle était cabossée, à moitié délabrée, elle prit une place sur un parking terreux, le conducteur sortit, c’était un jeune homme d’une vingtaine d’années, un garçon de campagne à en juger par ses vêtements, la nuit commençait à tomber. Il avait un papier à la main, une annonce de journal, une annonce d’embauche à foxcon. Il entra dans les locaux, un homme s’approcha de lui, il était imposant de par sa carrure, mais également avec son regard, il avait l’air d’un homme habitué à donner des ordres. Cet homme avait une étiquette accrochée à son uniforme, un insigne le désignant comme membre du parti communiste, c’était surement un contremaitre. Son regard se porta sur le prospectus que le jeune campagnard avait en main.
C’est pour une demande d’emploi ?
Oui monsieur.
Bien, suis-moi.
Le jeune homme suivit le contremaitre jusque dans un bureau, rudimentaire mais bien rangé, deux chaises étaient disposées de part et d’autre de la table. Le contremaitre prit place, le jeune homme, lui, resta debout.
-Quel est ton nom ?
-Je m’appelle Tsù, monsieur.
-Tu as quel âge ?
-24 ans.
-D’accord, je vais voir avec un collègue pour savoir si tu peux lui être utile, pour l’instant va a l’internat, installe toi la ou il y a de la place et repose toi, tu commences le travail demain.
-Merci monsieur.
Les deux hommes sortirent de la salle, le contremaitre fit un signe à une femme et lui demanda de conduire Tsù à l’internat. Durant le trajet, la jeune femme garda les yeux baissés, aucun son ne sortant de sa bouche. Ils arrivèrent à l’internat, la femme quitta Tsù, le laissant seul face à quelques ouvriers déjà présents. Ces derniers discutèrent un peu avec Tsù, puis allèrent se coucher, le jeune homme choisit une couchette non occupée et s’y installa, il s’endormit rapidement, des rêves d’embauche et de richesse plein la tête.
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Un son strident retenti fortement entre les murs et le sorti d’un sommeil léger, sa première nuit à l’internat de l’usine fut différente de ce qu’il s’imaginait, d’abord elle fut froide, inconfortable et bruyante. Il ne s’attendait pas à être confronté aux bruits des rats, des cris sur les ouvriers de nuit et surtout de tous ces camarades de chambre. Son rêve sur les grandes prairies de son village natal fut vite interrompu par les alarmes de réveil.  Alors il sorti de son lit avec difficultés, courbatu et il se mit à observer les regards inanimés de ses collègues de chambre qui ne remarquait même pas sa présence. Après s’être réveillé en vitesse, car le temps était compter à la minute près, il se dirigea vers le self en espérant pouvoir se nourrir car une faim immense s’était emparé de lui. Le chemin lui parut  long, avec ses vêtements qui le démangeaient et ses chaussures qui lui faisaient des ampoules car la taille ne correspondait pas du tout. Il arriva enfin, et fut stupéfait de voir la portion qu’il lui était réservé, mais il ne pouvait rien dire… Il en était sûr, même les rats mangeaient plus que lui.                    Une main légère lui frôla l’épaule, il eu un petit sursaut, en se retournant il aperçut une vieille dame qui lui expliqua rapidement qu’elle était chargé de lui faire visiter les lieux. Il l’a suivi calmement, elle lui présenta un grand nombre de locaux tous plus petits les uns que les autres, elle lui présenta son lieu de travail et comment allaient fonctionner les outils qu’il utiliserait chaque jour. Une petite salle, fermés, obscurs, une prison aurait été plus accueillante.

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