Partie VI

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Morte... elle était morte, Su-Lee était morte. Tsù n'arrivait à y croire, l'amertume et la rage l'envahirent, la douleur devint, à ce moment la, son bras droit. La nouvelle se propagea rapidement, une nouvelle triste, envahissant l'esprit tel un ouragan, entrainant les faibles et les forts à la révolte, emportant dans la rage les derniers élans d'humanité des rebelles. Les négociations entre ouvriers et patrons se feraient par les armes. Comme un seul être, les ouvriers se mirent en marche, ils frappaient et détruisaient tous ce qui était à leur portée. Tsù se rendit compte que Foxcon avait gagné, ils avaient tué les dernières traces d'humanités dans le cœur des ouvriers. Se laissant submerger par la rage, envahir par la folie, contrôler par sa haine, il se fondit dans la masse grouillante et cassa, au même titre que les autres, tous ce qu'il trouvait. Les heures passaient, et tous ceux qui se mettaient en travers de leur chemin se faisaient massacrer par la foule. Nul compassion, nul pitié, ils s'étaient perdu dans la rage de leur cœur et la tourmente de leurs esprits. Un bruit sourd résonna au loin, l'armée arrivait... des détonations, encore et encore, Tsù n'entendait plus que ça, tout à coup, il sentit une douleur au niveau du ventre, il y mit ses mains instinctivement. Ses doigts se teintèrent de rouge, il regarda ses mains, son ventre et s'effondra, tous lui sembla alors irréel, comme s'il voyait la scène depuis un autre monde. Ses dernières pensées n'allèrent pas à Su-Lee, mais à tous ce qu'ils avaient accomplis, lui et les autres ouvriers, en cette sinistre journée...

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« Ils s'étaient rebellés, ils avaient tenté de rétablir une égalité, une justice pour les ouvriers, ils avaient cherché à atteindre un minimum vital pour les travailleurs, mais ils n'étaient pas assez forts. La motivation, l'envie de droit, la rage qui les envahissait ne comptaient pas face à la force d'une armée. Ils se rendirent compte que cette révolte, bien qu'elle fût basée sur de bonnes idées, n'avait conduit qu'à un bain de sang, un déchirement sanglant entre ouvriers désespérés et des dirigeants sourds. Mais dans la conscience collective, une question persistait, comment les Hommes qui sont conçus innocemment à la naissance peuvent être influencé au point de ne devenir que des corps rempli de rage et d'égoïsme au point de favoriser la création d'un appareil futile au profit de la vie et de la santé d'une personne vivante... »




"Toute exploitation, toute soumission, tout joug, doivent être justifiés pour être acceptés par ceux qui les subissent, par ceux qui en sont les victimes."

     "Il n'y a point de bonheur San liberté, ni de liberté sans courage"

      FIN

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