Partie III

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1



Il était 10 heures passé dans la famille Ming et les domestiques commençaient à s'activer pour préparer le petit-déjeuner à temps pour le réveil des enfants. Un par un les membres de la famille décédèrent les nombreux escaliers de la grande demeure pour rejoindre la salle à manger où ils se retrouvèrent tous. Comme chaque matin, le silence régnait autour de la grande table alors que chaque membre de la grande famille mangeait sans échanger un regard, trop occuper à regarder l'écran de leurs nombreux i phones sans avoir la moindre idée de l'enfer que pouvait vivre les ouvriers qui avaient crées leur appareils technologiques qui n'avait à leurs yeux aucune valeur. Le métier de leur père ne leur avait jamais été vraiment expliqué mais il se contentait du l'argent de poche leur étant distribué chaque semaine, 2000 yuans, l'équivalent d'un mois de salaire dans les usines de leur père.



2


Le réveil sonna, comme à son habitude, Tsù se leva, ainsi que ses compagnons, ils commencèrent à se changer, mettre la tenue sale qui était obligatoire. L'un des ouvriers, un homme jeune, prit sa tenue et la jeta par terre.


Va-t-on continuer à se faire exploiter comme des chiens par des hommes bourrés de pognons ? je ne sais pas vous, mais moi j'en ai marre ! je vais voir les patrons et leur demander l'augmentation de notre salaire ! plus nous seront nombreux plus cela aura de chance d'aboutir, si vous en avez marre aussi, suivez moi !


Sur ces paroles, il prit le couloir et marcha d'un pas déterminé vers l'aile du bâtiment destinée aux bureaux. Les ouvriers, dont Tsù, se regardèrent, interloqués... ils n'avaient pas l'habitude d'entendre des discours aussi rebelles, les quelques anciens présents dans le dortoir secouèrent la tête et allèrent vers leur lieu de travail. Les autres ouvriers, en revanche, se remirent de leur surprise initiale et emboitèrent le pas au jeune protestataire. Tsù, lui, suivit plutôt les anciens, se disant qu'ils avaient de bonnes raisons de ne pas suivre le jeune homme.


*


Des coups résonnèrent à la porte, Monsieur Ming se demanda un instant qui cela pouvait bien être, il n'attendait pas de visite ce matin.


Entrez !


La porte s'ouvrit rapidement, laissant entrer une demi douzaine d'ouvriers énervés. M.Ming leva un sourcil, surpris, mais reprit rapidement contenance et demanda d'une voix posée.


Avez-vous un problème messieurs ? ou une bonne raison pour ne pas être à votre poste ?


Le jeune homme, qui menait le groupe, fut quelque peu surprit par le calme du patron, il se demanda si continuer était vraiment une bonne idée, mais il était la maintenant, il ne pouvait plus reculer.


Nous n'en pouvons plus monsieur, nous sommes exploités, et tout ça pour un salaire minable, nous exigeons une augmentation de salaire !


Vous exigez ? et qui êtes-vous pour exiger ? vous n'êtes rien, et si vous avez du travail aujourd'hui, c'est grâce à moi qui vous embauche, donc soyez content de ce que vous avez et retourner travailler !


Le patron avait dit ça d'une voix calme, mais ferme, ne laissant pas de place à la contradiction.


Vous pourriez au moins nous accorder une heure supplémentaire pour manger...


Si vous n'êtes pas content vous n'avez qu'a partir, je n'aurais aucun mal à vous remplacer, bon, j'ai assez perdu de temps à cause de vous, partez !


M.Ming retourna à ses papiers, ignorant superbement les ouvriers plantés face à lui, ces derniers retournèrent d'où ils venaient, tous, sauf un, le jeune homme resta, et commença a protester, le patron le vira purement et simplement.



3


La journée se termina enfin, Tsù était épuisé, comme à chaque fin de journée. Il rentra dans le dortoir, en même temps que les protestataires de ce matin, il ne vit pas le jeune homme, et en conclut rapidement qu'il avait été viré. Les hommes se changèrent, mais n'allèrent pas se coucher, ils se réunirent plutôt au centre de la pièce, en cercle, et commencèrent à discuter.


Le p'tit gars de c'matin, il a eu d'la chance d'être viré t'sais... il était de la même trempe que l'autre jeune qui était là avant.


Ouais t'as raison, pauvre p'tiot, il a craqué mais il était quand même courageux...


Tsù, intrigué, prit place parmi eux.


De qui parlez-vous ?


Le doyen du groupe le regarda fixement, puis gloussa.


Personne ne t'a dit qui tu remplaces ? ton prédécesseur était un p'tit gars, comme toi, mais le traitement de c't'usine l'a précipité dans la tombe.


Que voulez vous dire ? demande Tsù


Celui qui était la avant toi s'est suicidé.

E-GerminalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant