Chapitre 6

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Deux mois ce sont écoulés et me voilà enfin à la fin des grandes vacances. Dans deux jours exactement ce sera la rentrée. J'ai tellement hâte de retrouver le chemin de l'école, de reprendre mes cours , de revoir mes professeurs et mes camarades de classe même si je ne parle pas avec la plupart mais ce dont j'ai le plus hâte c'est de retrouver mon chèr Maodo. Ce dernier est mon socle, mon carnet secret , il m'a tellement manqué mon petit Halpulaar. Il sait m'écouter et me conseiller. C'est le seul à part Yacine en qui j'ai entièrement confiance. En parlant d'elle , je me suis rendu dans sa demeure le jour où mon beau-père m'a passé ce savon mémorable. On a discuté longuement et je lui ai bien fait comprendre que je lui en voulais vraiment au fond de moi et qu'il me fallait encore un peu de temps pour remettre de l'ordre dans mes  pensées mais surtout dans mon coeur. Oui mon coeur car au tréfond de moi je souffre vraiment. Je souffre de voir tant de tristesse dans les yeux de ma mère. J'ai l'impression qu'elle sombre de jour en jour dans la solitude. Pa Madi lui ne la regarde même plus et le pire il est parti chercher une coepouse à ma mère.

Flashback il y a un mois...

Comme que maman est un peu souffrante ces derniers jours , c'est moi qui m'occupe des tâches ménagères et de la cuisine. Donc chaque jour je me lève la première et me couche la dernière. J'avoue que c'est vraiment difficile d'autant plus que mon beau père critique tout ce que je fais. Tantôt c'est le repas qui est trop salé ou pas assez ,tantôt c'est telle ou telle chemise qui n'est pas propre ou mal repassée. Mais malgré tout j'encaisse ses paroles qui sont le plus souvent accompagnées d'insultes. Bref il est temps que j'ailles me doucher pour partir au marché. Je me suis levée très tôt comme à mon habitude depuis la maladie de maman qui se plaint de maux de ventre, j'ai fait ma prière du matin et tout le ménage de la maison y compris la vaisselle. Il ne me reste plus que les chambre et le compte est bon mais pendant que les gens dorment je préfère aller au marché et faire le reste à mon retour. Je vais me doucher , m'habiĺler et direction le marché. Je sors de chez moi et me dirige à la boutique de Diallo où Pa Madi laisse habituellement l'argent pour les besoins alimentaires.  Après avoir salué le boutiquier, je lui demande la somme habituelles pour les courses qu'il me donne en me charriant sur ma beauté et la façon dont j'ai de toujours prendre mon temps quoi que je fasse . D'ailleurs c'est ce qui m'a valu le surnom de " Dieg bou ndaw ". Hé oui la petite Mariama a hélas beaucoup d'admirateurs qui eux n'ont aucune chance . Muni de ma calebasse, je sors de la boutique et me dirige vers le marché castors. En passant devant la maison de ma marraine et homonyme qui se trouve à quelques pas du marché, je décide d'entrer et de passer le salam avant de continuer ma route. Je tape trois fois à la porte mais personne ne daigne à venir m'accueillir alors me disant qu'ils sont peut être occupés ou qu'ils n'ont juste pas entendu j'entre et me dirige vers le salon. La maison est silencieuse , on dirait presque qu'il n'y a personne. Mais où sont_ils donc passés? Arrivée devant la porte du salon j'enlève mes chaussures et dépose mon calebasse par terre , je tire le rideau pour entrer mais aussitôt fait je ressors du salon . J'entends une voix grave m'appeler mais je préfère faire la sourde oreille et sortir de cette maison aussi vite que j'y suis entrée. Mon dieu cela ne peut être vrai ou c'est juste mon imagination. Je viens de voir Karim , mon cousin, avec juste un caleçon  couché sur le canapé avec sa demie soeur à califourchon sur lui . Et je précise sa demie soeur qui a trois ans de plus que lui . La vie est pleine de surprise mon Dieu. Rapidement je chasse cette image de ma tête et continue ma route vers le marché. Arrivée là ba je fais mes courses àla vitesse de l'éclair et m'apprête à rentrer quand je me souviens que j'ai oublier d'acheter de l'huile. Je me dirige alors vers la boutique de Mamadou, un grand commerçant et ami de mon beau-père.

_Assalamou Haleikoum tonton

_Haleikoum salam ma fille. Comment vas_tu ? Et ta mère se porte_elle mieux maintenant?

_Oui mon oncle elle va mieux de jour en jour.

_Alhamdoullilah alors. Donc elle pourra accueillir sa coépouse Fary d'ici une semaine comme prévu.

_ Pardon tonton mais je ne comprends absolument pas de quoi vous parlez .

_ Je te parle de Fary, la fille de ton oncle Amara qui a été donnée en mariage à ton père samedi dernier. Ne me dis pas que vous n'êtes pas au courant.

_Couraaaant !!! Nidiaye rombouma massouma . Papa Madi ne peux pas faire sa à ma mère. Non jamais.

_Haaa donc tu parles d'un autre homme car le mariage à déjà été célébré et j'étais moi même présent à la cérémonie religieuse. Il y avait...

À cet instant aucune information ne passait. Je n'attendais plus rien, ne voyais plus rien et ne comprenais absolument rien . Je ne sais même pas comment je suis arrivée à la maison. Maman , tchieuy Yallah li nouma key waxé sama yaye ... lolu tiss nama ( ho mon Dieu comment vais_je faire pour le dire à ma mère... cela me trouble ). Je décide de continuer le ménage des chambres et de faire la cuisine. Le repas servi, pas de Pa Madi dans les coins .... comme d'habitude depuis quelques jours, chose que je viens de comprendre aujourd'hui. Il faut bien que j'en parle à ma mère, elle a le droit de savoir.

Fin du flashback...
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Au moment où je vous parle,  Maman est au courant mais à ma grande surprise, elle ne semblait pas troubler par mes propos ... au contraire. Comme je vous le disais ... Je crois que je déteste les hommes mais maintenant je peux vous le dire avec certitude, je ne les deteste pas ... Je les méprise. Bon il se fait tard et demain recommencent les cours. Il vaut mieux que je me couche et me repose en vu de préparer cette journée plus  que mouvementée qui m'attend...

Mariama : Un Mariage pour sauver l'honneur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant