Chapitre 5

9.3K 1K 4
                                    

Après m'être douchée et habillée , je porte un djellaba imprimé avec des modèles tigre. Je porte des tongs de couleur doré et m'attache les mèches en une queue de cheval. Je prend ma natte de prière, mon foulard et mon chapelet pour effectuer ma prière du matin . J'ajoute deux autres rakka et après le tout j'égrène mon chapelet en récitant l'un des cent noms de Dieu " YA LATIF" comme à mon habitude.
Après mon rituel du matin je plie la natte de prière et mon foulard et dépose le tout sur ma table de chevet. Je sors de ma chambre et me dirige automatiquement vers la cuisine pour dire à ma mère de me laisser cuisiner.
Arrivée sur le seuil de la cuisine je trouve maman entrain d'éplucher les légumes. J'entre et l'enlace dans mes bras.

-Bonjour Mama !

-Bonjour ma chérie ! Bien dormis ?

-Bah on peut dire . Vu ma journée d'hier et le poid de tous ces aveux je me suis vite endormie sur le lit le coeur très lourd.

-Ay Yama ! Yow Narr gua rek , sangou waxo ci dara xalé bilé. ( Décidément tu n'aimes pas la douche toi ). Dit-elle pour détendre l'atmosphère.

-Ho maman tu vas voir une grande fille comme moi et tu vas dire que je n'aime pas me doucher.

-C'est pas moi qui te douche jeune fille donc j'en sais rien moi. Rit-elle.

-Ay yaye eupp na wax deih . ( Hum maman sa c'est trop dire ).

-Je rigole. Détends toi . Haha

-Oui oui continue wallah ! Bon bref revenons en aux faits. Maman je veux que l'on fasse une petite réunion de famille car la situation dans laquelle on se trouve tous est...
N ayant même pas fini ma phrase mon beau père, Pa Madi m'interrompt .

-Yow ya ma yapp deug deug Yama. Yow euppeul gua deih. Ma mom sama keur, nekkeufi kilifa, ouff sa ndeye tekk ci ouff domou ndiallo wam. Yow goné gou ndaw gua beug ko tass. Seytané rawoul li. Problème sou fi amé ya ko fi indi ndax meuno done domou Haram ba paré di ci bolé done borom seurr bou oyof. Na dieunk tey té moudj tey malay degg gua nane ya fiy woté réunion . ( Franchement tu te fou de moi. Tu es trop audacieuse. Ceci est ma maison et j'en suis le chef, je prend soin de toute ma famille sans oublier ta mère et sa fille malsaine et une enfant comme toi veut y semer le trouble. Tu es plus qu'un démon. À chaque fois qu'il y a un problème c'est de ta faute car tu ne peux pas être non seulement une enfant malsaine et une femme facile. Que sa soit la première et la dernière fois que je t'entende dire que tu vas réunir la famille pour quelquonque discussion ).

-Ay Madi. Dit ma mère en mettant sa main sur sa bouche mais je la regarde et secoue ma tête de gauche à droite pour l'inciter á ne pas en rajouter. Une fois son venin craché, Pa Madi prit la porte et s'en alla sans doute à la grande place où ses vieux amis et lui passent leurs journées à jouer au dame ou à contempler les formes généreuses des femmes qui passent par là ba, aucune pudeur. Après ils rentrent chez eux et exigent le respect en faisant les pères strictes et sévères. Tchieuy !

-Mama ne t'en fais pas j'ai l'habitude d'entendre ces mots sortir de la bouche de papa. Sors et laisse moi cuisiner. Vas te reposer et surtout oublie ce que je t'ai dit tout à l'heure à propos de la famille.
Avant de sortir ma mère me regarde avec tristesse et me murmure

-Mougnal Yama , lo mougne mou diex. ( Restes forte Yama un jour tout va s'estomper). Et elle s'en alla.

À peine a t'elle franchis la porte que je me suis mise à pleurer. Moi , Mariama Baldé , une femme facile... Je n'en reviens pas . Du haut de mes dix-sept ans et demie jamais un homme ne m'a manqué de respect car je suis très stricte par rapport à moi même. Même avant de savoir dans quelle situation j'ai été conçue j'ai toujours placée une limite aux hommes qui me tournent autour . Donc, je ne peux pas comprendre pour quelle raison on m'accuse d'être une couche partout. Moi qui ai été surnommé la tigresse juste parce que je n'adressais pas la parole aux garçons de ma classe de 3ème. Le seul avec qui j'ai parlé et avec qui je traîne toujours c'est Maodo car c'est un garçon très sérieux et travaileur qui n'a jamais tenté de me faire des avances. En plus , il a le même prénom que mon défunt père. 
Sans le vouloir mon esprit me mène vers Yacine. Ha Yass , ya ma yobé li yeup ( tout cela est à cause de toi ). Je ne sais pas pourquoi mais à vrai dire au fond de moi je lui en veux. Je lui en veux d'avoir aimé un homme comme Ousseynou , je lui en veux d'avoir rompu notre pacte à savoir rester chaste jusqu'au mariage, je lui en veux d'être la source de mes problèmes, je lui en veux pour tout. Si seulement j'avais accepté de l'accompagner ce jour là chez son copain Ousseynou , jamais elle n'aurait été jusqu'à franchir ce pas là. En fin de compte je crois que je commence vraiment à détester les hommes...

Mariama : Un Mariage pour sauver l'honneur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant