Main dans la main.

CHAPITRE 1

     Le jeune homme était assis à même le sol. Des perles d'eau salées menacées de couler le long de son visage. Sa vision était brouillée tout comme ses pensées. Il n'arrivait pas à comprendre comment une telle chose puisse être possible. Comment pouvait-on passer du rire aux larmes ? Il n'arrivait pas à réfléchir correctement. Tout cela n'avait définitivement aucun sens. Son regard se posa péniblement sur le fleuve, ses larmes dévalant finalement sur ses joues. Tout ses membres tremblaient, la peur prenant le dessus sur sa raison.

     Entouré d'une couverture de survie dorée, les hommes à ses côtés cherchaient encore et encore. Il pouvait percevoir des brides de conversations. Des conversations qui n'avaient rien de rassurant. Plus les minutes passaient et plus il devenait fou. L'espoir que ce ne soit qu'un mauvais rêve montait en lui, cependant il était bel et bien réveillé.

- Toujours rien ? - Demanda un homme à un de ses coéquipiers.

- Non monsieur. - Lui répondit-il.

     Rien. Il ne trouvait absolument rien. C'était bien ça le problème. Il n'avait pas rêvé. Ils avaient sautés ensemble pourtant seul lui était sur la terre ferme. Selon eux, ce n'était pas possible de partir d'ici à pied, tout en étant mouillé. Le courant avait-il emporté son ami ? C'était-il noyé ? Tout ses pistes c'étaient envolés à la minute où ils avaient fouillés de fond en comble le fond du fleuve. De plus, il n'y avait actuellement pas de courant et il n'y en avait pas eu lorsqu'ils avaient sautés.

- Vous croyez qu'il ment ? - Demanda un autre homme.

- Ce qu'il dit paraît plausible, cependant c'est une piste qu'il ne faut pas écarter. - Avait-répondu l'un des officiers.

     Les policiers ne trouvaient rien qui prouvait la présence d'une autre personne. La seule preuve qu'ils avaient, été le témoignage d'un jeune homme assez dingue pour sauter d'un pont. N'était-ce pas fou de croire à son histoire ? L'un d'entre eux voulait le croire, dû moins il essayait tandis que ses collègues étaient catégoriques.

- On devrait lui faire un bilan médical avant de l'emmener au poste. - Avait-il dit.

- Les pompiers et infirmiers sur place ont dit qu'il allait très bien. Je ne vois pas pourquoi on devrait perdre notre temps à l'hôpital.

     Son collègue n'avait pas tord sur ce coup là cependant il pensait qu'il ne tirerait aucune information du jeune homme dans un tel état. Il était tout bonnement en état de choque. Il ne connaissait aucune information sur lui. Aucun mot n'était sorti de sa bouche depuis son appel à la police. Il n'y arrivait pas. Il n'arrivait pas à parler comme si sa voix c'était envolé en comprenant le malheur qui lui tombait dessus. C'était incompréhensible. Ça n'avait pas de sens. Il passa sa main dans ses cheveux tout en les tirants légèrement vérifiant pour la énième fois qu'il était bien réveillé.

     Les mouvements incessant des hommes autour de lui se calmaient peu à peu tandis que sa peur le tétanisait. Peut-être aurait-il préféré que les hommes s'agitent tout en hurlant qu'il l'avait retrouvé. Mais ce ne fut pas le cas. Ils rangeaient leurs affaires afin de rentrer au poste de police. Il n'y avait rien ici. Les photographies avaient été prises, les empruntes relevés et les moindres débris ramassés. Il ne restait aucune trace de son ami, enfin s'il y en avait eu un jour.

- Vous devez nous suivre monsieur. - Déclara un des policiers.

     Le garçon ne bougeait pas. Son regard restait planté face à lui, scrutant le fleuve. Il continuait d'espérer que son acolyte sorte de l'eau comme si rien ne c'était passé.