Sang

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Cette nuit il rêva de la jeune fille, il se réveilla en sursaut. Il avait le visage blême, le front ruisselant de sueur, le cœur battant à tout rompre, le souffle court. Putain de cauchemar à la con !

Il regarda son réveil. Déjà 14h. Il se leva et avança vers la salle de bains en chancelant. Il se déshabilla et entra sous la douche. Il alluma l'eau. Il régla la température sur froid et s'assis par terre, adossé contre le mur, il avait le regard vitreux, il se vida l'esprit.

Depuis combien de temps je suis la ?

Il sorti et se sécha, puis s'assis sur un tabouret. Il fut soudain pris d'une violente migraine, il ouvrit le tiroir pour prendre un cachet d'aspirine.

Et là il les vit. Juste devant lui, sous son nez. Si proches... Des ciseaux. Des ciseaux pour découper les pansements. Sans vraiment réfléchir et sans savoir pourquoi, il les pris.

Ouverts. Fermés. Ouverts. Fermés. Ouverts.

Il pris les ciseaux par la lame. Elle était coupante. Très coupante.

Puis il regarda son bras. Blanc. Lisse. Si pur et si... vierge. Il l'effleura du bout du doigt.

Après tout ce n'était pas idiot comme concept. Ça pouvait même paraître intéressant.

Il approcha doucement la lame de sa peau et la carressa avec. Cela avait à peine fait une légère marque blanchâtre.

La seconde fois il appuya plus fort. Il enfonça la lame de toutes ses forces. Les larmes coulaient le long de ses joues et gouttaient de son menton. Lorsqu'il retira la lame la coupure était légère mais déjà de grosses gouttes de sang apparaissaient et coulaient lentement sur son avant-bras.

Il réalisa soudainement ce qu'il venait de commettre. Il désinfecta calmement la plaie, mis un pansement et alla se recoucher.

Le lendemain et les jours qui suivirent, la plaie s'était transformée en griffure de chat ou de ronces, selon les versions.

Durant une semaine Aurélien ne toucha plus aux ciseaux. Mais après, l'envie revint. Plus forte que la fois précédente. Il ne pouvait pas résister. Ou ne voulait pas. Rapidement les entailles devenaient quotidiennes. De nuit comme de jour Aurélien portait des manches longues ou des pulls. Peu importe le temps. Personne ne semblait le remarquer.

Chaque problème, chaque contrariété devenait coupure. Souvent même plusieurs à la fois.

30. 40. 50. 60.

Rapidement son avant-bras ne suffit plus, il élargit le terrain sur son autre bras et sur ses biceps. Pour Aurélien c'était devenu une drogue. Il ne pouvait s'en défaire.

Un soir Aurélien allait mal. Très mal. Il fit une entaille profonde. Très profonde. Au creux du coude. Sur la veine. C'était fait exprès, bien sûr.

Il l'aimait à en mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant