Folie

16 1 3
                                    

Aurélien s'étendit sur son lit, calmement, attendant que la mort vienne le chercher. La coupure de son bras était inquiétante, le sang ruisselait sur son bras.

Mais la mort ne venait pas. Aurélien repris les ciseaux et fit deux autres entailles, juste au dessus de la précédente. Bien au niveau de la veine. Mais la mort ne venait toujours pas. Seule la douleur et les larmes venaient.

Aurélien pleurait, silencieusement. Pourtant il avait envie de hurler. Au fond de son cœur, la douleur était telle qu'elle devenait physique. Il avait mal, vraiment mal. Il avait envie de plonger sa main dans sa poitrine, traversant et brisant les côtes, pour s'arracher le cœur tant il souffrait. Le visage d'Aurélien était déformé par la douleur, sa bouche s'écartelait, comme pour hurler. Mais aucun son ne sortait.

Aurélien sentait la folie l'envahir... Comme s'il n'agissait pas normalement, ne pensait pas normalement, comme s'il n'était pas normal. Il pensait devenir fou, tantôt claustrophobe, tantôt paranoïaque. Sa tête explosait, il ne savait plus quoi penser, il se sentait perdu. Perdu et seul.

Cette solitude devenait chaque jour plus pesante. Lorsque les larmes prenaient d'assaut sa gorge, et qu'il regardait autour de lui, un immense sentiment de vide s'installait. Il avait plus que jamais besoin d'aide... Sa mère en particulier lui manquait énormément... Ne pas être proche de ses amis était devenu un choix, mais ne pas être proche de sa mère, il le ressentait comme un abandon. Évidemment ce n'était la faute de personne, surtout pas de sa mère, mais c'était douloureux.

Et les larmes semblaient vouloir lui tordre le cou, tant les retenir lui faisait mal.

Ne pleure pas. C'est inutile. Ça ne réglera pas les problèmes. T'es fort. Tu vaux mieux que ça putain.

Les larmes commençaient à brouiller sa vue. Il regardait le ciel, comme pour implorer une puissance supérieure d'empêcher ses larmes de couler.

Un battement de cil.

La larme a coulé.

C'est trop tard. À présent il ne pourra plus en retenir aucune.

Il ne lui reste qu'une solution : fuir. Sortir à tout prix de la maison. Avant que ses parents ne le remarquent. Il sortit donc précipitamment et alla dans un coin du jardin, seul, loin des autres. Face au vide.

Il l'aimait à en mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant