III soit une agréable ballade dans la fraîcheur de l'Aube

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Il était vieux, le bonhomme d'la maison d'à côté.

Tout courbé, tout fripé... Il vascillait sur ses p'tits pieds.

Chaque matin, il longeait l'av'nue vide, clopinant,

Gravissant l'asphalte, déambulant difficilement.

Chaque matin, dans nos beaux jardins, il cueillait en un zip,

De belles et jolies pivoines, de belles et jolies tulipes,

Sans oublier les doux hortensias, les douces ancolies,

Il les ramassait une à une, hasardant le bitume.

Il les coupait, les attrapait avant d'les rassembler.

Ouais, il était vieux, le bonhomme d'la maison d'à côté.

Tout crispé, tout plié... Il tenait à peine sur ses pieds !

Pourtant, après avoir maintes fois vérifié que personne ne l'observait,

Il s'aventurait dans un jardin encore inexploré,

Titubait tout le long d'l'allée de minces graviers,

Avant de déposer, avec la plus grande délicatesse possible,

Un magnifique bouquet devant la porte d'entrée.

Post Scriptum : la photographie dans l'média m'fait penser à ce cruel nénuphar dans l'Écume des jours de Boris Vian

Doux ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant