Y'avais ce gars à la télé. C'était un vieux film tiré d'un livre de Zola. J'me rappelle plus du titre mais j'me rappelle de ce gars. Ce gars, qui regardait la mer avec derrière des violons. Son air triste, fatigué, usé. Et c'te peur qu'on pouvait lire dans ses prunelles. Ce gars qui était tout heureux, tout malicieux au début du film. Ce gars m'a hypnotisé. J'y connais rien au jeu d'acteur et tous ces trucs qui suivent. J'ne sais pas s'il était bon ou mauvais. Mais tous ses pores me criaient d'le regarder. Et j'ai regardé. Et l'espace d'un instant, j'l'ai aimé.
et pis, quand il a ri, d'un rire vrai, d'un rire pur, j'ai bien failli en pleurer
et pis ce regard dont il suivait la fille qu'il aime, ce regard meurtri et interdit qu'il camouflait devant sa femme, ce regard désespéré, suppliant qui lui hurlait de le pardonner
et pis cette dernière scène, sur une côte, la mer battant le sable, et la musique, et l'herbe, et le vent, et l'eau, ce moment où tu comprends que le film est fini, et que plus jamais, tu ne reverra ce personnage, ce gars, que cinq minutes avant, tu avais l'impression pouvoir toucher
La Joie De Vivre
Émile Zola
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Doux Chaos
De Todo« Alors v'là l'oeuvre d'ma vie qui, j'espère, vous plaira autant qu'elle me déplaît. » Couverture : Piquée sur WeHeartIt, histoire de faire dans l'originalité.