Motionless In Terror

Chapitre 17: Prisoners

Les gars et Mag ont dû retourner en cours et ma grand-mère n'a plus donné signe de vie, façon de parler bien sûr, depuis qu'elle m'a renvoyé à l'hôpital. Je m'ennuie en fait. Je peux voir toutes les personnes malades autour de moi et ceux qui sont dans le même état que moi, c'est pas trop la joie de voir tout ça, c'est moi qui vous le dit. Mais il y a un truc que je ne comprends pas, c'est le fait que je reste ainsi. Détachée de mon corps. Normalement les EMI ne durent qu'une dizaine de minute ou un peu plus alors que moi ça va faire un jour que je suis dans cet état. Est-ce dû au choc plutôt violent où c'est tout autre chose? Si une EMI dure longtemps, vais-je pas avoir des problèmes à cause de ça? De plus les médecins semblent pessimistes sur mon cas, ils craignent que je fasse un arrêt cérébrale car mon encéphalogramme est beaucoup trop bas. Si je suis en EMI, ça veut dire que je suis encore entre la vie et la mort d'où le nom d'expérience de mort imminente. Mais suis-je aussi proche de la mort que ça? Je ne comprends rien, je ne comprends plus. Qu'est-ce que j'ai fais pour en arriver là? Quel mal ai-je fais pour finir comme ça? Attachée à des machines n'attendant qu'une chose c'est d'annoncer ma mort. Les bruits répétitifs qu'elles font vont me rendre folle. Je fixe sans arrêt mon encéphalogramme dans l'espoir de voir les signes de mon activité cérébrale augmenter.

La porte de ma chambre s'ouvre sur Ricky qui ne semble pas aller très bien vu les cernes qu'il a. Il prend une chaise avant de s'asseoir à côté de moi. Il me prend la main et la caresse gentiment avec son pouce.

-Je suis désolé. Je suis tellement désolé. Tout ça c'est de ma faute.

Non, ce n'est pas absolument pas de ta faute. J'essaie de chercher quelque chose pour pouvoir lui faire comprendre que non mais je ne trouve rien. Fait chier. Au moment où j'en ai le plus besoin, il n'y a pas de stylo. Je peux donc que rester immobile en train de regarder mon ami se réprimander et se mettre tous les tords sur le dos.

-Pourquoi? Pourquoi est-ce que j'ai fais ça? Pourquoi? Je ne me souviens de rien à part de toi me regardant dans l'incompréhension avec la main pleine de sang... Mais qu'est-ce que j'ai fais?

Il se met à pleurer. Non, s'il-te-plaît ne pleure pas. Ce n'est pas ta faute. Pourquoi est-ce que je ne peux pas me réveiller? Il faut absolument que je me réveille pour le rassurer, pour lui dire que tout va bien et qu'il ne doit pas pleurer car ce n'est en aucun cas sa faute. Il s'en veut mais rien est de sa faute.

La porte s'ouvre et je vois Craig entrer.

-Oups, je suis désolé, je repasserais plus tard, dit-il visiblement surpris de voir un mec qu'il ne connaît pas à mon chevet.

-Non, c'est bon. Tu dois être de sa famille, c'est beaucoup plus important que moi, dit Ricky en se préparant à sortir.

-Bah alors on reste tous les deux.

Il a bien vu que Ricky était mal et vu qu'il est curieux, il va vouloir savoir pourquoi.

La porte s'ouvre une troisième fois. Putain!!! C'est pas une journée porte ouverte!!! Oui, ceci était une blague de mauvais goût bien que je ne puisse pas le sentir vu que je ne ressens actuellement rien, ok j'arrête les blagues de merde.

Deux têtes que je reconnaîtrais entre mille pointent le bout de leur nez par la porte. Nath et Joe, ces deux petits cons.

-Pourquoi vous faites cette gueule? Elle va s'en sortir c'est pas possible autrement, c'est une warrior, dit Joe en essayant de les rassurer.

Ils s'installent tous autour de moi, enfin, de mon corps si on peut dire ça comme ça... c'est bizarre à dire...

-Au faite, toi, t'es qui? Demande Nath à Ricky.

-Je... suis un ami.

-Ou petit-ami? Fait Joe en faisant une tête de violeur.

-Non... simple ami.

-Bah tu peux nous dire ce qu'il s'est passé? Demande Craig qui semble déjà l'apprécier.

-... Il faut que j'y aille.

Ricky allait partir lorsque Joe lui demande de se rasseoir. Arrêtez, vous allez le faire flipper bande de macaques sans éducation.

-S'il-te-plaît, j'ai envie de savoir ce qui est arrivé à ma sœur, supplia Craig.

Ricky poussa un long soupir. Long soupir pendant lequel il me fixa, enfin mon corps. C'est franchement galère ce truc, je vais jamais m'y faire. Il leur expliqua tout que ce soit pour ses démons que pour mon câlin au mur qui s'est mal passé. Oui, je fais de l'humour alors que je peux mourir mais après tout, je ne pourrais plus en faire si je le suis.

Lorsque Ricky fini son récit, Joe et Nath ne disent rien et Craig le fixe ce qui trouble vachement Ricky.

-Tu sais que actuellement j'ai envie de te casser la gueule, dit Craig.

-Et je comprendrais parfaitement que tu le fasses et je me laisserais faire.

-Sauf que tu tiens à ma sœur, si tu ne tenais pas à elle, tu ne serais pas là, dans sa chambre d'hôpital avec les yeux gonflés par les larmes et avec des cernes. De plus, elle aussi doit tenir à toi et je n'ai pas envie qu'elle voit le visage tuméfié d'un de ses amis lorsqu'elle se réveillera. Enfin, tu n'es pas responsable de tout ça, ce sont ces... choses ou ces voix, je ne sais plus comment tu les as appelé, qui ont fait ça. Peut-être que c'était ton corps mais c'était pas vraiment toi qui l'a blessé.

-Alors pourquoi je me sens aussi coupable?

-Parce que tu tiens à elle et tu essaies de trouver un responsable à ce qu'il s'est passé.

Je suis totalement d'accord avec mon frère sur ce coup en parlant de frère, j'entends la voix de Frankie dans le couloir. Il entre dans la chambre et regarde bizarrement Joe, tu vas finir par t'y habituer mon con.

-Euh... Je peux savoir qui vous êtes? Demande-t-il le plus calmement possible.

-Ça serait plutôt à moi de te poser la question vu qu'il s'agit quand même de ma sœur, réplique Craig en fronçant les sourcils.

Ok... J'aurais préféré qu'ils se rencontrent autrement mais maintenant c'est trop tard. Frankie reste bloqué sur Craig. S'il-te-plaît Ricky, fait quelque chose. Mais c'est à ce moment que je me sens partir. Qu'est-ce qu'il se passe? Je meurs? ou au contraire je reprends conscience?